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Ça brasse dans les cegeps: les profs aussiAnonyme, Martes, Febrero 1, 2005 - 10:59
Nicolas
Il n'y a pas que chez les étudiantEs qu'on parle de grève et de coalition, chez les profs aussi. En effet, les membres de la Fédération autonome du collégial (FAC) et de la Fédération des enseignantEs de cegep de la CSQ (FEC) ont décidés d'unir leurs forces dans la présente négociation collective. Il faut dire qu'avec respectivement 17 et 7 syndicats membres, les deux fédérations ne faisaient pas vraiment le poid face au 35 syndicats de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec de la CSN (la FNEEQ). Uni, peut-être que leurs voix portera plus loin, qui sait? Toujours est-il que c'est vendredi dernier qu'à eu lieu la première réunion du conseil de cartel de négociation de la FEC et de la FAC. À peu près 150 déléguéEs ont participés aux délibérations visant à harmoniser les revendications et les plans d'action des deux fédérations de profs. Dans un communiqué conjoint, les présidents des deux fédérations soulignaient l'événement comme suit: « c'est avec enthousiasme et détermination [et un peu de langue de bois aurions-nous envie d'ajouter] que nous amorçons cette nouvelle étape, qui vise à lancer un message clair et précis à la partie patronale : nos membres sont impatients. Cela fait près de deux ans que leur contrat de travail est échu. Ils veulent que s'enclenchent au plus tôt de véritables échanges à la table de négociation pour exercer un droit fondamental, prévu d'ailleurs par la loi, celui de négocier une nouvelle convention collective. » Du côté des revendications, les présidents déclaraient que la tâche demeure le fer de lance de leurs revendications. On soulignait du côté syndical que depuis la réforme de 1993, les profs du réseau collégial se sont vus imposer des tâches administratives qui alourdissent considérablement leur tâche d'enseignement. La partie patronale refuse toujours de reconnaître cette augmentation de tâche. Elle prétend qu'il s'agit plutôt d'une « évolution », ce qui, de l'avis des deux fédérations, est tout à fait méprisant pour le travail qu'accomplissent au quotidien les profs, qui s'investissent auprès de la population étudiante pour assurer leur réussite. «Comment nos directions de collège peuvent-elles affirmer, d'un côté, vouloir valoriser le travail des enseignantEs tout en niant, d’un autre côté, une partie, justement, du travail qu'ils accomplissent ? C'est un double discours inacceptable. » disent les présidents. Curieusement, la question de la précarité ne fait pas partie du discours officiel des deux fédérations même si, vérification faite, ça fait effectivement partie des revendications. Il semble que le sort des jeunes profs, qui doivent attendre au moins une dizaine d'années avant d'avoir leur permanence, ne soit pas en mesure de mobiliser l'opinion publique. Ok, les fédérations revendiquent la permanence automatique après 3 ans d'ancienneté mais pourquoi le passent-elles sous silence? Mystère, faut croire que vouloir améliorer les conditions de travail des membres c'est pas winner et que mieux vaut parler de la noble tâche d'enseignement (ce qui est bien correct aussi mais laisse l'impression qu'il y a anguille sous roche pour le commun des mortels). Les deux fédérations prévoient une escalade des moyens de pression débouchant éventuellement sur deux journées de grève. [Extrait du bulletin de nouvelles du 1er février 2005 de Au ras des paquerettes, une émission d'actualité locale, sociale et syndicale dans un perspective libertaire diffusée tous les mardi à 9h sur les ondes de CKRL 89,1fm et sur le web à http://www.ckrl.qc.ca Reproduction encouragée en mentionnant la source.] |
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