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Position de la Coalition SOS Levasseur dans le dossier des Innus de Betsiamite

Anonyme, Jueves, Enero 27, 2005 - 23:31

Coalition SOS Levasseur

Position de la Coalition SOS Levasseur dans le dossier des Innus de Betsiamite, de l'Île René-Levasseur et de la forêt en général.

Communiqué pour diffusion immédiate

Montréal, mercredi 26 janvier 2005,

Au nom de la Coalition SOS Levasseur, par ce présent, nous déclarons tout notre soutien aux communautés autochtones dans leurs démarches demandant que cessent les coupes forestières sur une partie du territoire Nitassinan incluant l’Île René-Levasseur.

La crise forestière, les difficultés financières et administratives de l'entreprise forestière, la mise à pied de travailleurs ainsi que la fermeture de scieries et d’usines de transformations ne sont qu’un début, un avant-goût de ce qui attend l’industrie forestière dans quelques années lorsque les ressources seront épuisées.

La crise forestière n’est nullement provoquée par la demande d’injonction des Innus mais bien par l’épuisement des ressources provoquées par une surexploitation résultant d’une mauvaise gestion forestière dirigée par le gouvernement, l’industrie et par notre surconsommation.

Prenons exemple sur la région du Bas St-Laurent qui fait maintenant face à un trou de matières ligneuses pour les 15 prochaines années. Nous sommes en état de crise parce que notre système monétaire capitaliste demande plus de bénéfice que ce que les écosystèmes et la vie peuvent en fournir. Ainsi on se retrouve avec quelques rares territoires qui sont encore vierges sur lesquels les pressions ne font qu’augmenter tant pour l’écosystème que pour les humains vivant de ce dernier. Si l’on ne réagit pas, et vite, ce sera tout notre écosystème forestier qui sera gravement perturbé. La vie a évolué pendant des milliards d’années avant de former des écosystèmes aussi vastes que la forêt boréale.

Bravo aux Innus qui ont porté la requête en injonction contre Kruger et le gouvernement afin de faire cesser les coupes sur les quelques territoires qu’il y a encore espoir de sauver. La terre est un vaisseau géant sur lequel nous vivons tous ensemble. En détruisant les écosystèmes nous détruisons l’équilibre qui maintient la vie sur ce vaisseau. Si la terre devient hostile ou donc irons-nous, ou donc iront nos enfants. Par leur geste, les Innus se font ardents défenseurs du bien commun.

Les propos évoqués contre la communauté de Betsiamite sont selon nous dérisoires en considérant l’importance que la protection d’un tel site a sur la perpétuité et le maintient d’un tel écosystème nordique. La Forêt de l’Île René-Levasseur est devenue un patrimoine rare parce qu’elle est presque vierge alors que la forêt boréale dans son ensemble a été gravement perturbée. Les forêts anciennes étaient autrefois fréquentes dans la forêt boréale, cependant la majorité d’entres elles on été coupées, amenant de grandes pertes dans la biodiversité. Nous avons été avertis par la Commission Coulombe : si on ne réagit pas rapidement la situation sera catastrophique.

Le gouvernement a le devoir de gérer les ressources naturelles de son territoire en assurant le développement durable de ces dernières. Le 21 juin 2000, le gouvernement du Québec s’était engagé à protéger 8% des écosystèmes pour janvier 2005, nous n’avons que 2,9% d’aires protégées jusqu’à présent.

Nous demandons que soit respecté, le droit foncier autochtone sur le territoire ancestral Innu ainsi que les droits à la cogestion du territoire et la responsabilité en matière de développement durable du territoire Nitassinan, garantis par la Constitution canadienne et reconnus dans l'entente de principe signé par le présent gouvernement le 31 mars dernier.

Nous dénonçons aussi le gouvernement qui donne les territoires forestiers à des compagnies dont les patrons et sièges sociaux sont souvent situés dans les grandes zones urbaines et qui ne subiront pas les conséquences de leurs décisions de façon aussi directe que les travailleurs forestiers car ils sont loin des territoires et près à changer leur investissement de région quand la ressource est épuisée. Ainsi, la main d’œuvre forestière est laissée sans emploi dans un écosystème gravement perturbé. Nous voulons que la forêt soit gérée par toutes les populations des environs de celle-ci et que la gestion soit durable pour l’écosystème.

La critique doit s’adresser aux vrais responsables de la crise forestière, soit : les compagnies forestières, le gouvernement, notre système économique capitaliste et notre surconsommation.

Nous supportons entièrement les Innus dans leur démarche pour la cogestion du territoire forestier, dans leur requête d’injonction, et dans leur démarche en matière de développement durable.

La Coalition Sauvons l’Île René-Levasseur
info@soslevasseur.org

Site web de la coalition SOS Levasseur
soslevasseur.org


Asunto: 
Aucuns droits
Autor: 
batiste
Fecha: 
Vie, 2005-01-28 16:12

Désolé de casser votre fun, mais l'entente de principe signée le 31 mars dernier ne reconnait aucun droit de cogestion sur le Nitassinan aux communautés innues qui l'ont signée...

Elle les annule plutôt. Car ils avaient déjà, de jure, ces droits, compte tenu des décisions de la Cour suprême canadienne en matière de droits ancestraux des autochtones.

Avec l'entente de principe les innus signataires n'ont plus de droits fonciers que sur l'Innu Assi, qui correspond grosso modo au territoire des actuelles réserves. À l'époque des négocuiations, le mandataire spécial du Parti Québécois, Guy Chevrette, avait été très clair là-dessus. "Québec ne cède rien aux Autochtones", écrivait-il dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir, le 6 avril 2003.

En fait, étant donné la signature de l'Approche commune (c'est le nom que l'on donne à cette entente de principe) par le Conseil de bande de Betsiamite, on peut presque dire que c'est perdu d'avance. Il faudrait que ce soit les communautés innues non-signataires (Maliotenam par exemple) qui dépose l'injonction pour que ça marche.

Quand vient le temps de signer des papiers qui déterminent le sort d'une nation pour les siècles à venir, il vaut mieux lire le texte comme il le faut!

-Batiste W. Foisy-


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