Le Québécois libre (http://www.quebecoislibre.org) est un journal qui prône le libéralisme économique, la libéralisation du commerce et la réduction de l’État. Bien qu’il se dise « libre », il n’offre même pas la liberté à ses lecteurs de réagir par voix de forum de discussion, alors j’utilise celle que m’offre le CMAQ pour écrire un texte concernant leur site, à laquelle je l’espère, ils me répondront (du moins ils en sont avertis).
Bien que largement en désaccord avec leurs idées, je reconnais à 100% le droit à ce torchon d’exister et je me battrait avec eux si leur liberté de parole serait menacée (excepter bien sûr, en cas de diffamation). Mais, ce n’est pas de cela qu’il est question ici. Le site m’est effectivement pratique pour confronter mes positions, analyser leur logique d’argumentation et travailler mon contrôle de soi (puisque je ne peux répliquer). Je crois que si l’on veut mieux comprendre le monde, il est essentiel d’écouter les arguments des positions divergentes pour les confronter aux siennes, et c’est ce que je fais ces temps si en lisant plus de propagande libertaire de droite. Si l’on veut faire avancer nos idées, on doit pouvoir les remettre en question et donc les soumettre à un débat. C’est une méthode très efficace pour dépasser nos anciennes conceptions, pour les soutenir ou de les critiquer. Et ce débat doit se faire, c’est une étape nécessaire dans la formation de la pensée. Si l’on ne confronte pas ses arguments, on risque de toujours tomber dans les mêmes patterns d’idées, les mêmes préjugés de gauche ou de droite, et de reproduire des idées fausses.
Que se soit pour la gauche ou la droite, pour le libéralisme ou non, bien des textes d’idées ont une partie démagogique, ce qui est, à mon avis, pas nécessairement mauvais. Cependant, il faut que la logique d’argumentation tienne pas la route, ce qui n’est vraiment pas toujours le cas, peut importe l’idéologie soutenue. Si l’on montre seulement qu’un côté des choses, comment peut-on prétendre que l’on comprend bien le réel, que l’on saisit le phénomène dans sa complexité. Évidement la tâche est impossible, mais c’est à ce moment que la critique est si précieuse puisqu’elle permet de dépasser le raisonnement initial et de produire une nouvelle synthèse avec les différentes opinions relatives au sujet.
Ces principes de la liberté d’expression publique sont bafoués par la direction du Québécois libre qui profite des nouvelles technologies Internet pour diffuser sa propagande sans liberté de réplique directe et publique. Est-ce par peur d’un déluge de critique ? Ou pour se donner bonne conscience dans leur revendication égoïste ? Les auteurs font-ils du libéralisme économique un dogme que l’on ne peut remettre en question ? Veulent-ils se fermer les yeux et ne pas voir l’autre côté de la médaille ? Mais après tout, si leurs idées sont si vrai et se tiennes tellement, la critique ne serait pas capable de les contester logiquement, ce qui leur donnerait plus du poids.
Récemment, je leur ai envoyé un email pour critiquer leur philosophie en général. 3 journalistes du QL ont répondu à mon courriel et m'ont dits que mon message et leurs réponses apparaîteront dans la section courrier des lecteurs de leur prochaine édition qui devrait sortir autour du 15 Janvier. Vu celà, je pense que l'on devrait attendre avant de dire aussi rapidement que ce torchon ne permet pas aux voix discordantes de s'exprimer. C'est peut-être aussi parce que personne n'a voulu s'exprimer auparavant. L'idée d'un forum sur leurs pages est cependant excellente.
Si je me souviens bien, lorsqu'ils ont fait leur éditorial sur l'anarchisme il y a quelques années, ils avaient offert dans leurs pages un droit de réplique à Normand Baillargeon. Ils ont cependant ensuite refusé la proposition qui leur avait été faite de débattre sur le modèle d'économie participative. À ce sujet, je cite Martin Masse, le directeur du QL: «Je n'ai pas de temps à perdre à débattre d'un autre modèle collectiviste utopiste.» N'est ce pas une belle façon de tuer tous les débats. Suivant leur logique, pourquoi aurait-je perdu mon temps à leur écrire si je considère leur idée franchement très utopiste? De toutes façon, à quoi bon débattre avec les illetrés économique de la gauche caviar que nous sommes[sic]. La fréquence à laquelle ils utilisent ces sophismes ad hominem pour désigner les gens de gauche est tout simplement hallucinante.
La démocratie ne peut pas exister lorsque les gens se retirent en cas de désaccord. Au contraire, c'est là qu'il faut investir la démocratie.
Justement il est essentiel de poursuivre le débat même avec ces illétrés économiques machins.
Quand nous avons l'impression que la démocratie fou le camp, nous avons le devoir de frapper sur la table et de camper nos pieds en terre. Tant que nous sommes là, à la défendre, la démocratie restera. Mais si nous quittons un groupe de travail, une table de discussion, une instance, nous suicidons la démocratie.
C'est facile d'être dans une foule pour revandiquer quelque chose comme tout le monde, mais être seul face à un groupe et affirmer haut et fort son désaccord.
Ce texte me laisse perplexe... Car au fond, avec des millions de site web à l'heure actuel, on peut facilement supposer que la majorité n'offre pas de forum! Comme vous dites, ce sont les propagandistes qui sont les pires car de cette façon, ils ont toutes les chance de plairent aux déjà convertis ou aux crédules... Faut dire qu'en tant que pragmatique, je me fous pas mal des gueguerres de concept théorique et de "celui qui est le plus fin fino avec ses arguments"... Ce qui m'intéresse, c'est QUI défend ces idées et dans QUELS INTÉRÊTS. Demandez aux p'tits vaniteux du Québécois Libre ceux ou celles qui ont vécu la pauvreté? Qui viennent de l'est de la ville? Je serais très surpris qu'il soit plus qu'une orteil. Tous le monde défend ses intérêts dans le fond. Le libre marché, l'État et les impôts, qu'est-ce que j'en ai à faire quand papa-maman paient mes études ? Comme disent les Romains, inspirons nous de nos ennemis pour les vaincrent. Organisons nous, publions nos idées... créons des sites web! :-) ...avec ou sans forum.
Ce que je voulais insister c'est sur l'importance du débat et l'utilité des forums de discussion. Effectivement plusieurs sites diffusent de l'information sans forum, et certains sites en disposent mais de manière très limité (LeDevoir, Cyberpresse, Radio-canada). Mais se serait beaucoup plus avantageux s'ils en offriraient la possibilité, qui est d'ailleurs facile et gratuite (les scripts sont open source). Où est la place publique au Québec ? Où se passe les débats de citoyens depuis qu'une partie a été évacuée des perrons de l'église ? Je crois que les forums de discussion sont une nouvelle possibilité technologique importante qui devrait être encouragée. Le mieux reste probablement d'en faire des discutions avec notre entourage, mais des fois un point de vue différent et de la distance peuvent être bien utile.
Tu te dis pragmatique, très bien. C'est bien beau et essentiel le côté pragmatique et concret, mais je crois qu’il faut aussi travailler à un niveau plus global et universel et c'est le rôle de la théorie. Ce sont des idéologies multiples qui influences et orientes les actions des individus et qui font la production politique, économique et sociale. Selon moi, elles sont extrêmement importantes et méritent d'être débattues avec le plus d’ouverture, d’opinions et de gens possible.
"Qui défend ces idées et dans quels intérêts" sont des question effectivement très importantes. Quand à "tous le monde defend ses intérêts", je ne suis pas d'accord et je trouve que c'est justement là que sa cause problème. Je prépare tranquillement un texte là-dessus.
J'ai bien hâte de lire ce texte. ;-) T'as besoins d'avoir de bon arguments! Les exemple sont tellement nombreux... Tiens! Qui croient vraiment que c'est dans l'intérêt des Montréalais de l'est de la ville qu'on veut implanter le CHUM à Outremont!? >;-) Je dois être un vilain pessimiste de la nature humaine!
Qui défend ces idées et dans quels intérêts? Lorsque l'on lit les textes du QL, ils disent avoir à la base les mêmes préoccupations que nous (justice sociale, lutte à la pauvreté etc...). Cependant, pour eux, la pauvreté n'est pas une cause du capitalisme mais résulte plutôt d'un manque de capitalisme, aussi absurde que cela puisse paraître. Toutes leurs analyses, ou presque, concluent que l'intervention étatique est la cause de tous nos maux et que le marché est la seule voix pour les régler.
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