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Huntingdon: un nouveau témoignage de la sauvagerie du capitalisme

Eric Smith, Domingo, Diciembre 26, 2004 - 23:22

Arsenal-express

La nouvelle est apparue de manière foudroyante, et elle a rapidement fait le tour de toute la province: l’annonce de la fermeture simultanée des six usines de textile de la municipalité de Huntingdon, située dans le Haut St-Laurent en Montérégie, a créé une véritable commotion. Mais ce qu'on nous présente comme "inéluctable" n'est pas pour autant légitime: en fait, les travailleurs et les travailleuses de Huntingdon seraient pleinement fondéEs de s'opposer vigoureusement aux fermetures.

La nouvelle est apparue de manière foudroyante, et elle a rapidement fait le tour de toute la province: l’annonce de la fermeture simultanée des six usines de textile de la municipalité de Huntingdon, située dans le Haut St-Laurent en Montérégie, a créé une véritable commotion, non seulement à Huntingdon, mais dans toute la région.

Les médias ont rapidement souligné que c’est près de 75% de la population active de la petite municipalité, qui compte 2 600 habitantEs, qui perdront ainsi leur gagne-pain. Du coup, c’est quasiment la ville elle-même qui fait face à la fermeture...

Des six usines, la première, Huntingdon Mills, a déjà cessé ses activités le 17 décembre dernier, tout juste une semaine avant Noël. Quant aux cinq autres, elles appartiennent à la compagnie Cleyn & Tinker, qui compte cesser ses activités d’ici le mois d’avril.

Les médias, les politiciens, les porte-parole des organisations patronales tout comme ceux des syndicats, ont été prompts à jeter le blâme sur les «Chinois», qui vont semble-t-il inonder le marché canadien à compter du 1er janvier avec leurs produits textiles vendus à bon marché, et à invoquer la force du dollar canadien pour expliquer (et justifier) les fermetures. Mais bien peu (à vrai dire, personne) n’ont mis le doigt sur le fond du problème, à savoir l’existence d’un système qui repose sur la recherche du profit maximum.

Le «bon maire Gendron», dont la sinistre réputation est désormais bien établie; le président de la Chambre de commerce, Charles Doucet; les représentants du syndicat CSD de la Huntingdon Mills, comme celui de la Cleyn & Tinker (affilié à la FTQ); et jusqu’au curé de la paroisse Saint-Joseph, Gabriel Clément: tous ont voulu y voir une «fatalité», contre laquelle on ne peut rien faire, sinon que de prier et d’espérer qu’éven-tuellement, une telle épreuve permettra à la communauté de «renaître», un de ces jours, sans qu’on ne sache trop quand ni comment, chacun ayant en poche sa liste secrète «d’inves-tisseurs» qui viendront «sauver Hutingdon», c’est sûr et certain...

À cet égard, il faut dénoncer avec force l’opportunisme crasse du maire Stéphane Gendron – cet hyperactif qui n’hésite jamais à sa faire du capital politique sur le dos des plus démuniEs. Après avoir dit, dans un premier temps, que ces fermetures étaient inacceptables et qu’il était même prêt à «fermer des routes» pour s’y opposer, la vedette de TQS a viré son capot de bord, en moins de 24 heures à peine, en disant que la fermeture était inéluctable; tout ça pour finir en promettant solennellement que d’ici un an, l’ensemble des travailleurs et des travailleuses misES à pied auront retrouvé un nouvel emploi, et un meilleur en plus de ça, foi de Gendron!

Dire que c’est ce triste individu qui n’a cessé de se plaindre, à temps plein et sur toutes les tribunes depuis six mois, du «grave problème de vandalisme» causé par des jeunes qui auraient fait quelques graffitis à Huntingdon, voire même – ô insulte suprême! – distribué de la littérature du PCR(co) dans cette ville... Pendant qu’il jouait au shérif, Gendron n’a même pas vu les vrais actes de vandalisme qui étaient pourtant en préparation, sous ses propres yeux; de ce vandalisme social dont le capitalisme se rend coupable et dont les conséquences sont incomparablement plus graves pour des centaines de personnes, et les milliers d’autres qui dépendent d’elles.

Mais contrairement à ce que prétendent Gendron et certains représentants syndicaux qui se sont soudainement transformés en purs porte-parole patronaux (jamais les patrons de la Huntingdon Mills et de la Cleyn & Tinker n’ont eu à s’expliquer publi-que-ment dans cette affaire, puisque d’autres, dont ce n’était pourtant pas la tâche, l’ont fait pour eux, abdiquant ainsi leurs propres responsabilités), la fermeture des usines de textile n’est pas une «fatalité». Elle s’explique par les règles du jeu d’un système qui ne fait aucun cas de la vie des travailleurs et des travailleuses.

Mais alors, ce n’est pas parce qu’une décision est prise, qu’un contrat est signé (comme celui que la Cleyn & Tinker a conclu avec une multinationale américaine, à qui elle a cédé sa machi-nerie), qu’elle acquiert une légitimité et qu’il nous faut l’accepter!

Depuis des dizaines et des dizaines d’années, ce sont les travailleurs et les travailleuses – ces gens qu’on dit peu éduqués et incapables de diriger la société – qui ont fait vivre, à la sueur de leur front, les patrons de ces compagnies. Ceux-ci n’ont maintenant aucun droit de les jeter à la rue, simplement parce que leurs profits diminueraient, et encore moins de vider les lieux et de déménager leurs équipements aux États-Unis.

Les travailleurs, travailleuses, et toute la communauté des «non-décideurs» de Huntingdon, auraient toute la légitimité, s’ils et elles le voulaient, de refuser les fermetures qui ont été annoncées; de s’organiser vigoureusement pour les combattre; d’empêcher physiquement leurs patrons de les déposséder de leurs outils de travail (aucun matériel, aucune machine, aucun outillage ne devraient être autorisés à bouger de là où il sont!). Pour cela, il faudra qu’ils et elles s’organisent de façon militante et autonome, pour défendre leurs propres intérêts de classe, contre ceux des capitalistes et des politiciens de tous poils et de toutes les couleurs, qui finissent tous par défendre le même système pourri!

* * *

Article paru dans Arsenal-express, nº 31, le 26 décembre 2004.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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