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Drames sociaux en vue après la fin des quotasAnonyme, Viernes, Diciembre 24, 2004 - 14:26
Confédération internationale des syndicats libres
Bruxelles, le 23 novembre 2004 (CISL En Ligne) : « La disparition du système des quotas, le 1er janvier 2005, va provoquer une révolution dans le monde du textile et du vêtement », affirme un rapport de la CISL publié aujourd’hui, qui craint l’imminence d’un « drame social à l’échelle planétaire qui se traduira par la perte de millions d’emplois dans des pays déjà pour la plupart parmi les plus pauvres » . Le rapport de la CISL, intitulé « Fin des quotas : drames sociaux en vue », se concentre sur les conséquences sociales catastrophiques que l’élimination du système des quotas d’exportations et la concurrence déloyale de la Chine devraient provoquer dans plusieurs pays qui ont axé leur développement sur le secteur du textile et de la confection. Les cas du Bangladesh, du Cambodge, de l’Ile Maurice, du Guatemala et de la République dominicaine sont examinés en détail via des enquêtes menées sur le terrain, mais ils ne sont que quelques exemples d’une situation qui inquiète énormément dans des dizaines de pays aux quatre coins de la planète. Les pays industrialisés ne sont pas épargnés : le secteur du textile et de la confection emploie plus de 2,5 millions de personnes dans l’Union européenne et la fin des quotas pourrait provoquer la disparition de 15% des emplois au Royaume-Uni et de 13% en Allemagne. Aux Etats-Unis, ce sont 350.000 emplois qui ont été perdus dans ce secteur sur les quatre dernières années, et la perspective de la fin des quotas risque de provoquer d’autres pertes d’emploi, tout comme au Canada. Créé dans les années 70 par les pays industrialisés, le système des quotas a longtemps contenu les exportations de vêtements et de textiles des pays producteurs vers plus grands marchés du monde (principalement les Etats-Unis et l’Union européenne). Mais à partir de 2005, les grands acheteurs de vêtements, notamment les grandes marques multinationales, ne devront plus disperser leurs commandes dans de nombreux pays, souvent les plus pauvres du monde, alors qu’elles devaient le faire jusqu’ici pour ne pas dépasser les quotas d’exportation alloués à chaque pays. Cette élimination des plafonds d’exportation va très certainement profiter à la Chine, rendue très compétitive grâce notamment à sa main-d’œuvre bon marché et exploitable à merci en raison de l’absence totale de droits syndicaux. La crainte est grande, dans de nombreux pays, de voir les produits chinois supplanter (ou éliminer ?) tous les autres dans les magasins de vêtements. Un rapport de l’OMC publié cet été estime que la part de la Chine dans les importations de vêtements devrait passer à 50% aux Etats-Unis après la fin des quotas (pour 16% en 2002), et 29% en Europe (pour 20% en 2002). La Banque mondiale estime que la moitié des exportations mondiales de vêtements viendront de Chine en 2010, alors que cette part est d’un quart actuellement. L’exploitation des travailleurs actifs pour l’exportation, qui est la règle en Chine, contribue à faire baisser les prix payés aux fournisseurs dans le monde entier, elle pousse ces fournisseurs à réduire à leur tour les droits de leurs travailleurs afin d’essayer de demeurer compétitifs. La CISL condamne cette situation, tant par solidarité envers les travailleurs chinois qu’en raison de l’effet d’entraînement qu’il provoque dans d’autres pays. Cet effet négatif est déjà ressenti dans certains pays. Ainsi, le gouvernement des Philippines a indiqué que la loi sur le salaire minimum ne s’appliquerait plus au secteur de la confection. Le gouvernement bangladais a récemment indiqué qu’il allait augmenter le nombre d’heures supplémentaires autorisées et assouplir les limites au travail des femmes la nuit pour se préparer à l’après-2005. Un bureau de consultant chargé d’étudier l’après-2005 au Bangladesh a quand à lui cité les mesures de « protection » des travailleurs parmi les obstacles à la compétitivité, alors que les travailleurs bangladais sont déjà parmi les moins bien protégés du monde dans la pratique. La CISL appelle tous les acteurs concernés (fournisseurs, acheteurs, distributeurs, gouvernements nationaux ou encore instances internationales) à développer d’urgence une politique intégrée pour éviter cette perte dramatique de millions d’emplois dans le secteur textile, qui ne va qu’attiser davantage encore la misère dans des pays pauvres brutalement privés de le la protection offerte par le système des quotas. La CISL représente 148 millions de travailleurs dans 234 organisations affiliées dans 152 pays et territoires. La CISL est également membre de Global Unions: http://www.global-unions.org Pour plus d’informations, veuillez contacter le Service Presse de la CISL au +32 2 224 0206 ou au +32 476 621 018.
La CISL représente des centaines de millions de travailleurs dans 175 pays
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