Les 5 Cubains qui ont été condamnés à de très lourdes peines - 4 détentions à vie plus 77 ans de prison - aux États-Unis ont eu leur place au Festival de Cinéma de La Havane avec la présentation du documentaire "Mission contre la terreur" de notre collègue Bernie Dwyer des émissions en anglais de RHC et de Roberto Ruiz, réalisateur de la télévision cubaine.

"Mission contre la terreur" : la sensibilité et la vérité d'un documentaire

Les 5 Cubains qui ont été condamnés à de très lourdes peines - 4 détentions à vie plus 77 ans de prison - aux États-Unis ont eu leur place au Festival de Cinéma de La Havane avec la présentation du documentaire "Mission contre la terreur" de notre collègue Bernie Dwyer des émissions en anglais de RHC et de Roberto Ruiz, réalisateur de la télévision cubaine.

Des témoignages de poids comme celui de Philip Agee, ex agent de la CIA nous rappellent que ce n'est pas hier que le terrorisme est né et que Cuba en a été une, voire la première des victimes.

" Lorsque, au début des années 60, j'étais à la CIA, nous savions tous qu'il y avait un programme terroriste qui visait Cuba. Bien sûr, nous ne lui donnions pas le nom de "terrorisme, nous l'appelions le "programme pour la libération de Cuba". Nous devons comprendre que Cuba n'est pas un pays comme les autres, c'est un pays qui est la cible depuis plus de 40 ans d'une guerre non déclarée des États-Unis contre lui. "

Cette activité continue et nous apprenons au fil de ce documentaire comment l'ordre avait été donné par les terroristes de plastiquer en 1994 ni plus ni moins que le fameux cabaret Tropicana de La Havane. Cet attentat aurait fait des centaines de morts si un agent de la sécurité cubaine ne s'était heureusement trouvé en bonne place sur cette chaîne de la mort.

Le Président de l'Assemblée nationale de notre pays se voit donner à plusieurs reprises la parole pour expliquer comment notre pays a dû donc se défendre contre ce type d'action en infiltrant des femmes et des hommes comme les 5 dans les rangs des terroristes afin d'être au courant des mauvais coups se préparant contre nous. Il souligne que nous avons dûment informé les autorités étasuniennes.

"Nous avons reçu un beau jour un message officiel des États-Unis qui proposaient que Cuba reçoive une délégation d'experts du FBI pour recueillir des informations sur les groupes terroristes. Ils sont venus, nous leur avons remis des dossiers fournis. Ils n'ont pas levé le petit doigt . C'était en 1998, tout ce qu'ils ont fait, cela a été arrêter les 5 au lieu d'agir contre les terroristes."

Une place est faite à la dénonciation des violations du droit et des atrocités dont nos compatriotes sont victimes en prison. La parole est donnée en particulier à Maître Weinglass, avocat étasunien spécialisée en affaire politiques. Il rappelle que son client qui n'a pas touché une page d'informations classées top secret est condamné à la même peine de détention à vie que les deux plus grands espions de l'histoire des États-Unis qui ont fait passer des dizaines de milliers de documents à l'Union Soviétique.

"Antonio donnait des cours en prison, ils l'ont tiré de son cours, l'ont chargé de chaînes sans aucune raison. Ils l'ont mis en cellule disciplinaire, sans aucun contact humain, presque nu Lorsque j'ai enfin pu le voir, ils me l'ont amené les pieds et les mains attachés à de lourdes chaînes. Par ailleurs, l'interdiction faite de voir les proches est une violation des Conventions internationales et de la Constitution des États-Unis."

Les familles sont présentées comme ce qu'elles sont, des mères, des pères, des femmes, des enfants qui, au nom de leur amour et de leur confiance en des hommes d'une trempe exceptionnelle. La fille de Ramon, condamné à la détention à vie plus 18 ans de prison souligne:

"Depuis que nous avons été mis au courant de la situation, nous nous sommes unis pour lutter et nous sommes devenus tous ensemble une grande famille."

La solidarité est présente en images avec les meetings, les manifestations et la voix du père Geoffrey Bottoms, prêtre catholique britannique.

Au terme de la projection, Ricardo Alarcon, Président de l'Assemblée Nationale, a déclaré en exclusivité au service des émissions en français de Radio Havane Cuba:

"Je crois que le documentaire permet de voir, de découvrir la vérité, l'essentiel de la procédure contre les 5 Cubains, les raisons de leur lutte, leurs efforts, la vérité du terrorisme mis en exécution ou toléré par les États-Unis pendant un demi-siècle, le procès qui a eu lieu devant le tribunal de Miami, toutes les violations des lois, de la procédure.

Je crois que c'est une contribution d'importance à la cause de l'information qu'il faut étendre dans le monde."

RHC: les premières répercussions en Europe sont positives...

Ricardo Alarcon: "Oui, il a été vue en Belgique et au Luxembourg, en Irlande, dans les pays scandinaves. Beaucoup de gens ont commencé à découvrir la réalité de cette affaire."

RHC: 2004 se termine, nous n'avons toujours pas de résultat de l'appel qui a eu lieu en mars, quelles perspectives s'ouvrent, à votre avis, en 2005?

Ricardo Alarcon: "Je n'ai pas la moindre idée de ce qui va se passer à la Cour d'appel, il nous faut attendre et, en attendant, il faut mobiliser les gens, expliquer, insister, être préparé à recevoir n'importe quelle décision du tribunal. Pour notre part, celle de la défense, si le résultat n'était pas totalement satisfaisant, nous allons continuer la bataille jusqu'au bout. Nous allons continuer à faire connaître la vérité au monde: ils sont détenus injustement seulement pour s'être opposés aux activités terroristes qui ont lieu ouvertement à partir des États-Unis contre Cuba et cela montre la complicité des autorités étasuniennes avec certains groupes terroristes qui bénéficient depuis des années du soutien et des encouragements de celles-ci. Il faut que le monde sache que le soi disant champion de la lutte contre le terrorisme est le grand terroriste".