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Argentine:les prisonniers du F.M.I liberes, la repression continue...Anonyme, Martes, Diciembre 14, 2004 - 15:48 (Reportage ind. / Ind. news report | "Anti-terrorisme"/Liberté | Repression | Resistance & Activism)
Joseph Bergeron
Depuis son accession au pouvoir il y a un an et demi, le gouvernement de Nestor Kirchner n a pas menage pas les manoeuvre pour conserver son image de "centre-gauche", sensible aux "droits humains". Par contre, dans la realite de ce pays soumis a la dictature du commerce et au passe autoritaire pas si lointain, la repression feroce des mouvements Piqueteros, des travailleurs, des sans-emplois et des pauvres en general ne ralenti pas, avec plus de 300 nouveaux prisonniers et 12 morts chaque mois. Alors que les luttes sur les lieux de travail (compagnies telephoniques, Metro de Buenos Aires, usines de Bagley-Danone...) a remplace les luttes des sans-emplois "Piqueteros" sur les premieres pages, les consequences legales de ces luttes durent toujours. La majorite des prisonniers politiques le sont pour "avoir empeche l adoption d une loi" lors d evenements survenus en juillet dernier a l assemblee legislative de Buenos Aires, en opposition a la version renforcee du Code Penal que le congres est sur le point d adopter. Celui-ci, a l image des lois recentes approuvees dans plusieurs pays, permettra encore plus de controle social et de repression envers les millitants et travailleurs informels. Les autres personnes incarceres le sont majoritairement pour les crimes terribles d avoir "perturbe la circulation" lors de bloquages, "occupe illegalement des terres privees" inutilisees pour y vivre ou "empeche l activite economique" en occupant des usines des petrolieres privatisees pour demander une partie des emplois qui y ont etes perdus. Le nombre de prisonniers pour motifs politiques a recemment diminue, passant de 45 (un record en "democratie") a 20, apres la liberation des millitants du groupe insurrectionnel Quebracho. Ceux-ci avaient etes emprisonnes pour avoir participes aux actions directes visant a attaque la "Maison rose" du gouvernement durant la visite de l emissaire du Fond Monetaire International, Rodrigo Rato, lui-meme Argentin, le 31 aout dernier. A peine une journee apres leur liberation, l appareil repressif de l etat Argentin revenait a la charge, reprimant avec violence une occupation dans la province de Santa Cruz, faisant plusieurs blesses dont une jeune femme enceinte, capturant plusieurs prisonniers et penetrant dans les maisons des residants avec l ordre de mettre la main sur 40 "suspects". L appareil judiciaire, arme de choix contre les mouvements populaires partout dans le monde Alors que 4 membres de Quebracho sont toujours en attente de proces, plusieurs auront passe plus de 3 mois en prison, une punition exemplaire sans suite judiciaire. Ces nombres peuvent sembler "raisonnables" mais contrastent avec la quantite de participants aux luttes populaires qui doivent faire face a la justice au cours de la prochaine annee et qui avoisinent le 4000. Sur les 25 000 prisonniers que comptent l Argentine, seulement 15 % subiront finalement un proces. Ces methodes d "emprissonement preventives" nous font bien sur penser a celles utilisees au Quebec et au Canada lors d arrestations massives comme celles survenues par exemple lors des manifestation contre l Organisation Mondiale du Commerce, voir le congres du parti Liberal. Alors que la bureaucratisation de certaines luttes separent les "bons" des "mauvais" acteurs sociaux, la judiciarisation des millitants permet des les garder hors d etat de nuir pour un certain temps. Un autre exemple eloquent est celui des "Disobendientis", les "Tutte bianchis" Italiens qui, a la suite des enormes actions de masses contre le sommet du G8 a Genes en 2001, font maintenant face a des charges de plusieurs annees de prisons pour "tentative de subversion contre le gouvernement" une loi datant de l epoque fasciste. Argentine:le double de prisonniers en 5 ans Dans le pays qui a recemment ete declare par Transparency International et un organisme des Nations Unies comme Le "2eme pays le plus corrompu au monde", les partis politiques en tete, les prisons sont pleines a craquer. Depuis 5 ans, le taux de prisonniers a grimpe de 109%, 6 fois plus qu au Etats-Unis, un des leader en la matiere. Les denonciations de "traitements inhumains et degradants" sont legions, les standards d hygiene, de sante et d alimentation sont dramatiques. La grandes majorite des detenus provient, evidemment, des couches pauvres de la societe, pour divers "crimes contre la propriete prive"... Les morts du systeme Tout ca dans un pays ou le president joui toujours d une certaine popularite et a reussi a s allier plusieurs secteurs traditionnellement de gauche . Une bonne occasion pour constater le pouvoir des medias de masse dans la fabrication de l oppinion publique et la vraie face de ces gouvernements qui jouissent d une image "progressiste" mais qui, dans l ombre, perpetuent le meme systeme d opression allant a l encontre de ceux qui luttent pour un systeme reellement egalitaire.
indymedia argentine
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