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L'HORREUR IMPÉRIALE. Les États-Unis et l'hégémonie mondialeAnonyme, Sábado, Diciembre 11, 2004 - 08:42 (Analyses | Imperialism)
Patrick Gillard
Une critique implacable de l'impérialisme made in USA par un intellectuel américain de premier plan, traduit ici pour la première fois en français. Notes de lecture (1) La critique de l’impérialisme américain a le vent en poupe, notamment en Europe. Pour preuve, il suffit d’ouvrir Le Monde diplomatique de novembre 2004. Sans même évoquer les résultats des élections américaines, dont les analyses paraîtront en décembre, le mensuel de référence francophone en matière d’actualité internationale ne consacre pas moins de deux articles à cette question. Signé Claude Serfati, le premier d’entre eux se focalise sur le «Retour de l’impérialisme» à travers la recension de trois ouvrages d’auteurs américains, parus en 2003, qui actualisent les «théories marxistes» de l’impérialisme. De son côté, Serge Halimi passe en revue quatre autres livres consacrés aux États-Unis dans un second article intitulé non sans raillerie : «Tous antiaméricains désormais ?». (2) La traduction en français de l’ouvrage que Michael Parenti, auteur et intellectuel critique américain de premier plan, consacre à l’impérialisme américain, semble donc arriver à point nommé. Le texte original, pourtant publié il y a quelques années, conserve toute sa fraîcheur et sa pertinence, et est avantageusement complété d’une mise à jour de l’auteur sur les deux principaux événements qui impliquent les États-Unis en ce début de XXIe siècle : le 11 septembre et la deuxième guerre en Irak. L’IMPÉRIALISME CAPITALISTE Après avoir rappelé la définition de l’impérialisme dans son double contexte géographique et historique, Michael Parenti insiste sur les dégâts de sa variante moderne : l’impérialisme capitaliste, responsable, selon lui, de la pauvreté et du sous-développement dans un tiers monde pourtant intrinsèquement riche. A l’impératif territorial indispensable au colonialisme historique sans fard qui a sévi jusqu’au début du XXe siècle, a succédé celui des marchés, moins coûteux mais tout aussi efficace, du néo-impérialisme. L’injustice du marché, le poids de la dette, l’arme de l’aide étrangère et la violence figurent au nombre des méthodes permettant à l’impérialisme actuel d’asseoir une implacable domination que la mondialisation - extension logique du pouvoir impérial - vient encore renforcer. Si l’on fait abstraction du facteur territorial, il est évident que les États-Unis sont aujourd’hui à la tête du plus grand empire de tous les temps. Autant militaire et culturelle qu’économique, cette puissance impériale financée par les citoyens américains vise en premier lieu la préservation de l’ordre capitaliste mondial favorable aux entreprises américaines et à leurs riches actionnaires. Ici, la fuite en avant militariste compense l’endettement gigantesque de l’économie américaine. Parenti reconnaît aussi l’existence d’autres objectifs, stratégiques notamment. Il évoque le plus récent d’entre eux dans l’un des deux textes additionnels ajoutés judicieusement à l’édition française : la guerre au terrorisme international, lancée par George W. Bush au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. A EMPIRE FORT, RÉPUBLIQUE FAIBLE La facture que les citoyens américains honorent à leur insu est triple. La première s’adresse aux travailleurs qui paient comptant les dégâts des délocalisations en allant grossir les files des chômeurs sinon les statistiques des laissés pour compte; la deuxième est réglée par les contribuables forcés de compenser les réductions d’impôts accordées légalement ou non aux grosses multinationales; la troisième enfin, qui ne cesse d’augmenter avec les prix en dépit des avantages escomptés de la mondialisation, est soumise directement aux consommateurs. L’environnement est une autre grande victime de l’impérialisme et, en premier lieu, de l’armée américaine. Sans compter les morts et blessés des conflits qui embrasent la planète, l’armée, rappelle Parenti, est également responsable de nombreux accidents humains et de catastrophes écologiques. L’énorme coût que nécessitent la création, l’entretien et le développement d’une puissance militaire impériale, active dans presque chaque pays du monde, empêche les États-Unis d’assurer leur rôle d’État providence. Non seulement les États-Unis sont devenus le plus grand débiteur de la planète, mais ce pays prétendument riche compte aussi des quantités de personnes - que l’on estime aujourd’hui à plus de quarante millions - vivant sous le seuil de pauvreté. LA COHÉRENCE DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE AMÉRICAINE Contrairement à certains observateurs, Michael Parenti trouve la politique étrangère américaine tout à fait cohérente, quelle que soit d’ailleurs la couleur politique du locataire de la Maison Blanche. Derrière des prétextes tels que la défense de la démocratie, la protection des ressortissants et des intérêts américains à l’étranger, la responsabilité comme dirigeant mondial face aux supposées menaces (le communisme, aujourd’hui remplacé par l’islamisme), la chasse aux sorcières rebaptisées “terroristes
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