Multimedia
Audio
Video
Photo

A propos de Indymedia.be, de turlututu et du reste

Anonyme, Jueves, Diciembre 9, 2004 - 01:36

Fabian Levaux

Nous pouvons être tristes. Avant de commenter l’information pour ne pas la laisser filtrée par la presse quotidienne du patronat, c’est a lui-même que le réseau Indymedia s’en prend.

A propos de Indymedia.be, de turlututu et du reste

Nous pouvons être tristes. Avant de commenter l’information pour ne pas la laisser filtrée par la presse quotidienne du patronat, c’est a lui-même que le réseau Indymedia s’en prend. Une personne, qui n’ose pas se nommer et qui répond au surnom de « turlututu » a décidé de lancer sa campagne de nettoyage politique du réseau. Les mediactivistes belges devraient, si nous comprenons bien le texte http://switzerland.indymedia.org/fr/2004/11/28063.shtml, tout de suite se lancer dans une chasse aux sorcières. Les communistes du PTB ont pris possession du principal Indy belge. N’importe quel Belge quelque peu rompu aux tractations politiques sait de quoi il en retourne. Ce texte est a la fois risible et politiquement odieux.

L’argumentation

En fait, le texte de turlututu ne commente que très peu la réalité belge de l’altermondialisme et du mediactivisme. Et pour cause. Indymedia est un projet belge, et ne peut, a cet effet, que demeurer une image de la contestation belge. Notre petit pays, quadrille par la particratie et ses petits larcins ne trouve que peu de place pour toute forme alternative d’organisation. Contrairement a la France, le taux de syndicalisation est très élevé et le gouvernement (du PS jusqu’aux partis fascistes) est tout simplement représenté a la tête des confédérations : le PS dirige la FGTB, les catholiques la CSC et les libéraux la CGSLB. Je n’ai jamais entendu un seul commentaire de « turlututu » et de ses comparses. Passons.

L’opposition réelle, c’est a dire celle qui s’oppose diamétralement aux décisions capitalistes et rétrogrades, ne s’articule que via deux ou trois organisations. C’est vrai, parmi cette opposition, une seule organisation sort du lot, et ce sont les communistes du PTB. C’est précisément cet aspect des choses que « turlututu » tente de condamner sous des obscurs récits, ponctués d’accusations de « stalinisme » (satanisme ??) et d’autres histoires qui, a vrai dire, ne nous intéressent que très peu. Si « turlututu » était vraiment désireux de vouloir polémiquer a ce sujet, il serait déjà allé trouver le PTB qui ma foi ne se cache pas, surtout a Liège et dans ses environs. Ce n’est manifestement pas le cas.

Pour ma part, je n’ai jamais vu le PTB s’adonner a des crimes ou a des actions commandos dans le style paramilitaire, comme c’est le cas pour un bon nombre de partis en Belgique, et pas seulement pour l’extrême droite. Pas un mot non plus de « turlututu », probablement pour ne pas brusquer la sensibilité de ses amis « anarchistes ». Je n’ai jamais vu ou entendu le PTB s’impliquer dans des trafics de stupéfiants, ou avoir pris part a des scandales de corruption, faits pourtant anodins en Belgique, vu qu’aucun parti politique ne peut se targuer de n’être pas implique a l’heure actuelle, sauf le PTB.

Alors, a qui la faute ?

De nombreuses luttes ont actuellement lieu en Belgique. Elles ne sont que très peu couvertes par les différents Indy, exception faite d’indymedia.be qui y consacre bon nombre de ses features. Et c’est sans doute la que le bas blesse. C’est sans aucun doute pour cette raison qu’au lieu de se rendre sur le terrain et de tirer quelques articles utiles, que « turlututu » cherche avant tout a renverser l’organisation qu’il a lui-même quittée, et qui malgré les différentes attaques a son encontre, rencontre le public le plus large. Pour une raison toute simple : Indymedia.be est le site Indy belge le mieux tenu, et ou se rencontrent le plus d’informations. Ce n’est pas plus difficile que cela.

Les accusations portées contre les dirigeants du site sont risibles. Elles réfèrent a un langage de mauvais perdant, de petit bourgeois frustre. Qui est Han Soete ? Un communiste ? Ben voyons… Récemment encore, Michel Nollet, dirigeant du parti « socialiste » et président de la FGTB (le syndicat ouvrier socialiste) accusait tous ceux qui ne souscrivent pas a ses idées d’être dévoyés par le PTB stalinien. Récemment encore, tous ceux qui refusaient la fermeture a Renault et a Clabecq étaient qualifies par Josly Piette, dirigeant de la CSC (syndicat chrétien) et dirigeant du cdH (parti catholique, droite), de « gauchistes d’extrême gauche a la solde du PTB ». Lorsque Said Charki a été assassiné en pleine rue par la police de Bruxelles, le ministère de l’Intérieur a immédiatement lance les forces de l’ordre contre les quartiers populaires, et diffuse au journal télévisé des mises en garde sous forme d’un reportage : on y voyait des policiers arrêter une voiture et poser la question « Et le tract du PTB, ça vous intéresse ? ». C’est clair. Tout ce qui n’est pas bon, c’est le PTB. Ce discours exagère les capacités de ce parti, et minimise surtout la réalité. Le gouvernement belge a mené la population dans une impasse sociale et économique sans précédent, et le pauvre turlututu ne sera jamais le grand représentant d’Indymedia et ne pourra donc pas passer a la télévision.

Enfin, la petite liste de nom fournie par « turlututu » a de quoi nous impressionner. Non pas parce que les membres d’Indymedia ont tous décidé être au PTB (pour autant que cela soit crédible, ce dont je doute), mais parce qu’il se trouve que le procédé est directement calque sur une méthode de délation, que je croyais révolue. Untel est au PTB, l’autre est un satellite. S’il devait se confirmer que tous sont au PTB, ne devrions-nous pas tout simplement accuser les « autres forces vives » de passivité ? Les autres Indy belges, comportent-ils plus de membres ? Pas du tout ! L’attitude de « turlututu » nous incite plutôt a déserter Indy, repère de gauchistes en tout genre, et pour ceux qui veulent y rester, a effectuer un bon tri : dehors les communistes ! Voilà sans doute, ou voulait en venir « turlututu ». C’est faire abstraction de la réalité belge, car son appel mondial, en Anglais et en Français, sur tous les sites Indy, témoignent de sa détresse. Il faut dire qu’en Belgique, le PTB ne monopolise pas la contestation. Il est tout simplement seul, parce que les autres « organisations » ont tout simplement choisi de déserter, quand leur essence n’est tout simplement pas de barrer la route….au PTB. C’est la tout l’aspect pathétique amené par le texte de « turlututu ». Qui est derrière indymedia.be ? On s’en fout, tant que le site ne vire pas dans la médiocratie ambiante belge, dans la fascisation ou dans quelque forme de ségrégation. Si le PTB dirige réellement indymedia.be, sans doute devrions-nous nous en réjouir mais le Belge moyen sait combien le PTB cherche avant tout a faire la promotion de son journal. On le voit donc mal investir autant de ressources dans un site collectif, plutôt que dans l’un de ses projets.

Je terminerai par souligner que le PTB a fourni ces dernières années, les meilleures analyses belges, en matière sociale, politique et économique. Michel Collon, Herwig Lerouge, David Pestieau, Ali Mohamed Hassan, Peter Franssen et Dirk Van Duppen apparaissent tout de même parmi les meilleures contributions altermondialistes. Que les sites indymedia retracent cet état de fait n’est donc pas non plus un miracle. La social-démocratie n’a qu’a pas trahir son électorat nuits après jours !

Fabian Levaux
Conducteur de bus, actif a la CGSP.



Asunto: 
Hummmm...
Autor: 
patc
Fecha: 
Vie, 2004-12-10 14:47

Tout ceci est bien croustillant...
Ce que j'ai surtout retenu du texte de turlututu, c'est que le PTB, de quelque façon qu'on envisage la situation, exerce sur le collectif Indymedia.be une influence démesurée.
Le procès, à mon avis ne porte que sur cet état de fait. Les considérations périphériques soulevées dans ce texte, il me semble, servent à détourner l'attention du problème central.

La situation actuelle à Indymedia.be, si les nombreux rapports qui en sont fait sont exacts, révèle une brèche sérieuse à la philosophie originale d'Indymedia.

Il n'est pas question de faire "dehors les communistes" comme c'est absurdement proposé dans le texte (quel pourcentage des média-activistes du réseau renierait l'appartenance, à un niveau ou un autre, à l'idéologie communiste prise dans son sens le plus large?).

Un collectif Indymedia sain devrait connaître un équilibre qui semble avoir été perdu chez nos camarades Belges.

La politique partisane, celle des PT de tout acabit, génère plus souvent qu'autrement ce type de dérives quand elle se mêle de mouvements grassroots.

Ça n'est pas un précédent. Ça ne sera pas la dernière fois...

"The first duty of a revolutionary is to get away with it."
Abbie Hoffman


[ ]

CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.