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Népal: Attaques simultanées contre le vieux régimeEric Smith, Martes, Noviembre 30, 2004 - 14:54 (Analyses)
A World To Win News Service
Ainsi, le 16 novembre, un contingent spécial de l’APL a réalisé un vigoureux assaut dans le district de Dhanusha, situé dans l’est du Népal, contre les prétendues «forces de sécurité unifiées» du régime réactionnaire. Les combattantes et combattants y ont en outre saisi neuf fusils et d’autres pistolets, du matériel de communication et une bonne quantité de munitions. De plus, l’Armée populaire de libération n’a subi aucune perte au cours de cette attaque. Puis, le même jour, les troupes de l’APL ont attaqué un convoi de l’Armée royale dans la région de Jogimara, située dans le district de Dhading. L’autoroute qui s’y trouve constitue la porte d’entrée principale vers Katmandou, qui lie la capitale avec l’Inde et le reste du pays. La région de Jogimara est située à environ 75 kilomètres à l’ouest de la vallée de Katmandou. Un véhicule anti-mines a été détruit lors de cette embuscade, alors que deux autres véhicules militaires ont été interceptés. L’ensemble des armes et des munitions qui s’y trouvaient ont été saisis par les révolutionnaires, qui les ont transportés dans un autre véhicule. Cette action a été menée avec succès par un contingent de la «Quatrième brigade Basu Smirti» de l’APL. L’expression «Basu Smirti» signifie «à la mémoire du camarade Basu». Né dans cette région, Basu était un dirigeant très populaire du Parti communiste du Népal (maoïste), qui fut assassiné par le régime il y a de ça quelques années. Le convoi de l’Armée royale était formé de sept véhicules anti-mines; parti des casernes de Gajuri et de Baireni, il se dirigeait vers la région de Krishna Bhir, où le Parti avait appelé le jour même à une grève. Ces véhicules avaient été fournis à l’armée népalaise par le gouvernement indien, afin de l’appuyer dans sa lutte contre les rebelles maoïstes. Tandis que le convoi se dirigeait vers le sud, certains véhicules s’en sont détachés pour se retrouver loin derrière les autres. Sur les sept, quatre ont atteint le secteur où les maoïstes avaient tendu une embuscade. Le premier a été instantanément détruit dans l’explosion qui a suivi son arrivée. Les deux suivants ont été interceptés un peu plus loin, alors que le quatrième fut capturé après une heure et demi de combat. Les maoïstes se sont alors emparés des armes et des munitions qui s’y trouvaient suite à quoi, ils ont procédé à sa destruction. Au terme de cette féroce bataille, le commandant de la compagnie «B» du bataillon numéro 10 de l’APL, Rupalal Oli (le camarade Lakhan) a perdu la vie. Du côté ennemi, on rapporte qu’une trentaine de «terroristes royaux» (c’est ainsi que les maoïstes les appellent) ont été éliminés. Parmi eux, une douzaine ont été tués lors des combats, alors que les autres sont morts après avoir tenté de s’échapper en sautant dans le fleuve situé près de la route. Un des soldats de l’Armée royale qui s’étaient rendus à l’APL a été remis peu de temps après aux mains de journalistes. Juste après que cette action fut terminée, l’Armée royale a envoyé des hélicoptères dans le secteur, y compris un appareil disposant d’une capacité de vision nocturne. Entre-temps, les trois derniers véhicules de l’Armée royale ont également atteint l’emplacement où la bataille avait eu lieu. Bien que les révolutionnaires étaient déjà partiEs, les soldats ont commencé à tirer de façon aléatoire, au sol et à partir des airs. Ce geste désespéré témoigne du fait que le moral des soldats de l’Armée royale est en train de s’effondrer et que celle-ci perd de plus en plus l’initiative. Le lendemain, alors qu’elles étaient assaillies par les journalistes lors d’une conférence de presse, les autorités ont mis cette défaite sur le compte du mauvais temps qui aurait empêché un nombre suffisant d’hélicoptères de se rendre sur place, alors qu’en fait, pas moins de 11 hélicoptères ont été repérés ce jour-là au-dessus du champ de bataille. Le camarade Pravakar, commandant de la Division occidentale de l’APL, a décrit ainsi l’action du 16 novembre: «Un contingent a pris position au bazar de Pahalmanpur, situé tout près du camp de l’Armée royale à Kailali. Au terme d’une attaque menée à partir des deux côtés des casernes de Dhangarhi et de Sukhad, nos combattantEs ont achevé 10 membres de l’Armée royale. Les troupes de l’APL ont réussi à neutraliser les attaques aériennes de l’ennemi et à s’échapper des unités supplémentaires de l’Armée royale qui s’approchaient. L’APL a également réussi à s’emparer d’une grande quantité de matériel militaire.» Par ailleurs, dans ce qui constitue un autre développement significatif de la guerre populaire, les désertions se sont intensifiées récemment au sein de l’Armée royale. Ainsi, le 14 novembre, une quinzaine de militaires se sont mutinés et ont pu s’échapper de leurs casernes, emportant avec eux fusils et munitions, suite à quoi ils ont pris contact avec l’APL. En outre, six prisonniers maoïstes, qui avaient été capturés il y a six mois, ont profité de l’occasion pour s’évader. Ces attaques réussies de la part de l’APL se sont produites au moment même où le régime prétend que les maoïstes connais-sent des difficultés. L’Armée royale se vante en effet de l’assas-sinat d’une dizaine de personnes en moyenne à chaque jour et ce, à travers tout le pays. Ces dernières batailles apparaissent donc comme particulièrement significatives, notamment du fait qu’elles ont eu lieu près de Katmandou (et des nombreuses casernes de l’Armée royale qui y sont situées), ou encore dans des secteurs centraux où on retrouve d’importantes installations de l’Armée royale. Jusqu’à maintenant, les maoïstes avaient lancé leurs attaques les plus importantes dans des régions éloignées de la capitale. De plus, on remarque que les attaques plus «courantes» de l’APL, qui se poursuivent dans les régions périphériques, ont maintenant un caractère différent de celui qu’elles avaient jusqu’ici. À titre d’exemple, les batailles réussies qui ont eu lieu tout récemment dans le district d’Achham (situé dans l’ouest du pays) et celui de Dolakha (dans l’est), tout comme à Gamgarhi (où se trouve le quartier général de l’Armée royale dans le district de Mugu), et encore à Khalanga (siège de l’Armée royale dans le district de Jumla), ont elles aussi été menées tout près des installations militaires ennemies. Ces batailles ont fait voler en éclat le fameux concept de «commandement unifié» tant vanté par le régime, qui prévoit la tenue d’opérations combinées de la part de l’Armée royale, de la police militaire et des unités de police régulières. Ce concept avait été invoqué, l’an dernier, pour expliquer le relatif insuccès des attaques que l’APL avait menées à Kushum et Bhaluwang. Les conseillers militaires américains comptaient sur cette approche pour stopper les pertes encourues par le régime sur le champ de bataille et lui permettre de gagner du temps. Depuis l’instauration de ce concept, les énormes contingents de l’Armée royale ont effectivement assassiné de nombreux civils non armés, ainsi que des cadres du mouvement révolutionnaire et des supporters maoïstes à travers tout le pays. Le régime n’hésite jamais à recourir aux pires mensonges en prétendant que ces morts se sont produites au terme de batailles victorieuses, mais le fait est que quand les vraies batailles se produisent, les terroristes de l’Armée royale s’avèrent systématiquement défaits par l’APL. Au cours des derniers mois, le régime réactionnaire a fait beaucoup de bruit quant à une possible reprise des négociations de paix avec les maoïstes. Le PCN(m) a clairement fait savoir que derrière les rideaux de cette propagande, le régime réactionnaire cherche simplement à cacher la vicieuse guerre qu’il compte poursuivre. Ce véritable objectif ressort très claire-ment des activités menées par le vieil État népalais – telles le transfert d’une bonne partie de sa souveraineté politique, économique et militaire en Inde, les dépenses militaires additionnelles qui ont été requises trois mois à peine après l’adoption du dernier budget, et les nouveaux traités militaires qui ont été conclus avec les pays impérialistes comme le Royaume-Uni et les États-Unis. Les maoïstes considèrent que le régime actuel n’a ni la capacité, ni la crédibilité nécessaires pour entamer de véritables négociations. De telles négociations ne pourront donc avoir lieu, le cas échéant, que dans le cadre d’une médiation sous les auspices de l’ONU ou d’un organisme international de défense des droits humains qui soit à la fois fiable et crédible. Si elles devaient prendre place, le chef d’État lui-même (à savoir le roi) devra y participer directement, et non par personne interposée. De plus, la seule question à l’ordre du jour sera celle du transfert du pouvoir politique aux mains du peuple. Étant donné que le vieil État continue d’assassiner des Népalaises et des Népalais quotidiennement et qu’il semble peu disposé à s’engager dans un tel processus de paix, le président Prachanda du PCN(m) a publié un communiqué le 15 novembre dernier qui appelle au développement d’une résistance vigou-reuse contre la brutalité de l’Armée royale. Le camarade Prachanda y souligne que «les larges masses du peuple népalais peuvent constater que presque tous les généraux de l’Armée royale et des palais féodaux – qui se consacrent à amasser une énorme quantité de biens et de titres de propriété en faisant systématiquement usage de la corruption – se livrent pour l’essentiel à une conspiration en vue d’intensifier la guerre civile. Leur propagande en faveur des négociations ne vise qu’à tromper l’opinion publique internationale. Dans l’état actuel des choses, alors que le régime continue à conspirer contre les intérêts des Népalaises et des Népalais et ceux des simples soldats de l’Armée royale, nous n’avons pas d’autre option que de résister vigoureusement en faveur de notre pays et de notre peuple, contre l’autocratie militaire et féodale.» Les récentes attaques menées par l’APL marquent le début de l’offensive stratégique annoncée il y a quelques semaines suite à une réunion du Comité central du Parti. Leur caractère planifié et coordonné, comme le fait que l’Armée royale ait été défaite dans la plupart d’entre elles, a placé l’ennemi sur la défensive, tant aux niveaux politique que militaire. Pendant ce temps, les mutineries au sein même de l’Armée royale ont débuté et commencent à prendre de l’élan. Et les réactionnaires apparaissent comme étant de plus en plus diviséEs. De fait, le pouvoir politique rouge brille plus que jamais à l’horizon des Himalayas. * * * Article paru dans Arsenal-express, nº 28, le 28 novembre 2004. Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation). Pour vous abonner: faites parvenir un courriel à
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