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Pérou: le procès d'Abimael Guzman avorteEric Smith, Miércoles, Noviembre 24, 2004 - 01:26
A World To Win News Service
Le procès d'Abimael Guzmán, le chef du Parti communiste du Pérou, a avorté le 15 novembre dernier lorsque deux des trois juges se sont récusés, après avoir publiquement critiqué leur confrère. On s'attend à ce qu'il soit traduit de nouveau devant le tribunal d'ici la mi-décembre. (Le 15 novembre 2004 - A World To Win News Service) Le procès d'Abimael Guzmán (mieux connu sous le nom de "président Gonzalo") a avorté le 15 novembre dernier lorsque deux des trois juges se sont récusés, après avoir publiquement critiqué leur confrère. Avant même la reprise du procès, les autorités péruviennes avaient déjà exigé la démission du troisième juge. C'est ce dernier qui présidait la fameuse séance d'ouverture, le 5 novembre, lors de laquelle le président Gonzalo et d'autres dirigeantEs du Parti communiste du Pérou (PCP) ont humilié l'État péruvien en lançant des slogans et en dérangeant le décorum officiel. Au moment de la reprise des audiences, la dispute entre les trois magistrats était si intense que l'un d'entre eux s'est vu confisquer son microphone... Même si les accuséEs ont cette fois été assis séparément, on rapporte qu'ils et elles ont semblé apprécier fortement le spectacle qui se déroulait devant eux. Contrairement à ce qui s'était passé lors de l'ouverture du procès et aux usages actuellement en vigueur au Pérou, le tribunal a interdit tout enregistrement, prise de photo ou retransmission des délibérations. À peine une centaine de personnes ont pu y assister, en comptant les journalistes, le personnel judiciaire et les membres des familles des accuséEs. L'un dans l'autre, au terme des trois comparutions qui ont eu lieu les 5, 12 et 15 novembre, les juges n'auront réussi à faire rien de plus que de demander à chacunE des accuséEs s'il avait un avocat ou sinon, s'il souhaitait être représenté par un avocat nommé par la Cour. Au lendemain de l'arrêt des procédures, on ne sait toujours pas si les autorités vont reprendre le procès des 18 militantEs accuséEs de délits relativement mineurs (à savoir, le détournement de fonds d'une école privée au profit du PCP), ou si elles décideront plutôt d'entreprendre le méga-procès tant attendu, basé sur 14 chefs d'accusation en lien avec la guerre populaire ayant débuté en 1980. L'État péruvien insiste pour qualifier de "terrorisme" cette guerre civile révolutionnaire, cela, en dépit de la sympathie et de l'implication incontestables de millions de paysannes, paysans et ouvriers. La presse péruvienne affirme que peu importe la décision qui sera prise, le président Gonzalo retournera vraisemblablement devant le tribunal d'ici un mois. Il faut mentionner que les autorités péruviennes ont déjà commencé à pénaliser les accuséEs, avant même qu'ils ou elles aient été trouvéEs coupables. Dans une entrevue qu'il a accordée à un journal péruvien, l'avocat du président Gonzalo et de plusieurs autres accuséEs, Manuel Fajardo, a affirmé qu'on vient notamment de lui retirer l'autorisation de rencontrer directement son principal client, après pourtant plus de trois ans de rencontres hebdomadaires. Cette décision administrative vient à l'encontre de pas moins de huit décisions des tribunaux, qui ont déjà confirmé ses droits à la défense. Me Fajardo a qualifié l'avortement du premier procès de "simple recul tactique", et il conteste toujours la légitimité de quelque procédure que ce soit qui se déroulerait devant les tribunaux spéciaux mis sur pied dans le cadre de la lutte "anti-terroriste". Par ailleurs, les autorités ont confirmé qu'après sa dernière apparition devant le tribunal, la dirigeante du Parti, Elena Iparraguirre (la camarade Miriam), jusque là détenue depuis plus de 11 ans dans une cellule souterraine adjacente à celle où le président Gonzalo est confiné sur la base navale d'El Callao, a été transférée à la prison des femmes de Santa Monica (Chorrillos). Apparemment, elle y est détenue dans un bâtiment à sécurité maximum, séparément des centaines de prisonnières politiques qui s'y trouvaient déjà. * * * Article paru dans Arsenal-express, nº 27, le 21 novembre 2004. Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation). Pour vous abonner: faites parvenir un courriel à
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