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En réponse à: "Qui ose critiquer Israël ?"Anonyme, Martes, Noviembre 9, 2004 - 09:09 (Analyses)
Anarkofly
From Gush Shalom/Peace Now/la paix maintenant Antisionisme et Judeophobie http://www.lapaixmaintenant.org/article524 Tous les perils, plus la trahison perverse mis en ligne le jeudi 11 septembre 2003 De facon insidieuse et deroutante, nous assistons a un phenomene pervers a propos duquel je voudrais tirer la sonnette d'alarme. Ce phenomene date en fait du debut de la seconde Intifada, et il prend une ampleur croissante. Voici que, de plus en plus, dans divers cercles intellectuels et universitaires de gauche, surtout en France, on commence a evoquer l'idee d'"un seul Etat" a la place de deux Etats vivant cote a cote, l'un juif, l'autre palestinien. De plus en plus, je lis sans y croire, sous la plume de personnes "serieuses" qui soutenaient autrefois la gauche sioniste israelienne, l'idee que, finalement, apres tout et tout compte fait, la creation de l'Etat d'Israel en 1948 etait une erreur, et qu'il faudrait en revenir aux solutions preconisees dans les annees 1920 et 1930 d'un seul Etat arabe a minorite juive entre la mer et le Jourdain... Dire que l'Etat d'Israel n'a pas de raison d'exister, que cette experience devrait prendre fin n'est plus une parole bannie, c'est quelque chose que l'on ose dire entre personnes de bonne compagnie, comme on ose dire d'autres choses, sur les juifs en particulier. Cette "nouvelle" attitude des milieux bien-pensants constitue le retour, par la petite porte, de l'equation tristement connue "sionisme = racisme", que l'on croyait a tort jetee dans les poubelles de l'Histoire. Car ce n'est plus la colonisation des territoires occupes, la violence des colons, les liquidations de dirigeants palestiniens, l'attitude de Tsahal ou la politique execrable de la droite nationaliste israelienne qui sont en cause, mais le fait meme de l'existence de l'Etat juif au Proche-Orient. D'ou l'engouement - oui, c'est un engouement -, d'ou la fascination de ces milieux intellectuels europeens, et en particulier francais, pour la gauche antisioniste israelienne, dont Michel Warchawski, ancien leader de Matzpen et dirigeant du Centre d'information alternative, est peut-etre le meilleur representant. Il suffit desormais d'etre antisioniste, a-sioniste, post-sioniste, ou nouvel historien decrivant les massacres perpetres par les juifs durant la guerre de 1948 pour etre recu partout a bras ouverts. Peu importe que ces antisionistes israeliens ne representent qu'une fraction infinitesimale de la population juive israelienne (combien sont-ils au total ? trente ? soixante ? sur... cinq millions ?) ou que les solutions qu'ils preconisent renvoient aux chimeres les plus delirantes, celles d'un Etat arabe palestinien qui garantirait ses droits a la minorite juive (sic), leurs paroles sont desormais bues avec avidite en dehors - et c'est ce qui est nouveau - des groupes d'extreme gauche. Exit les Zeev Sternhell, les Eli Barnavi, les Claude Klein, les Yirmiyahou Yovel, les Amos Oz, les A.B. Yehoshoua, les David Grossmann qui representent pourtant ce qu'il y a de meilleur et de plus intelligent dans le camp de la paix israelien. Desormais on veut entendre les voix de la "vraie" gauche israelienne, la gauche antisioniste : oui, donnez-nous, donnez-nous des gens qui nous diront que les soldats de Tsahal se conduisent comme des nazis et que Jenine, c'est comme Oradour-sur-Glane ! Certes, les positions du Meretz et de La Paix Maintenant (Shalom Arshav) ont encore une petite audience chez les gens de bonne foi et de bonne volonte, ces voix authentiques et porteuses se font encore parfois entendre sur les campus, mais, de plus en plus, on juge la gauche sioniste trop molle, trop passive vis-a-vis de Sharon, et surtout on la trouve beaucoup trop critique envers les Palestiniens, envers Yasser Arafat, le Hamas et les attentats... Quoi, le Hamas est-il vraiment une organisation terroriste ? Le soutien apporte par ces milieux intellectuels en France aux representants de l'antisionisme le plus debride n'aura strictement aucun effet sur le conflit lui-meme, sur la situation sur le terrain, sur le sort des Palestiniens et les chances d'un retour au processus de paix. Des personnalites antisionistes comme Michel Warchawski ou Ilan Pappe n'ont strictement aucune audience en Israel, meme pas chez les Palestiniens, qui savent parfaitement ce qu'ils representent dans la realite israelienne. Il est seulement navrant et triste que la gauche sioniste israelienne, deja ostracisee, condamnee et isolee dans son propre pays par une droite hegemonique et agressive, se voit abandonnee dans son combat au profit de gens qui ne representent strictement rien, mais qui viennent conforter de vieux demons. * Ilan Greilsammer est professeur de science politique a l'universite Bar-Ilan (Israel) La reproduction de cet article a ete autorisee par l'auteur. Sources : http://www.lapaixmaintenant.org/
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