Cette brochure a pour but de faire le bilan de mes trente dernières années en tant que militant syndical . Mes plus lointains souvenirs me rappellent que, quel que fut le moment et l’endroit où je fus syndiqué, j’apprenais par ma première paie que j’étais membre d’un syndicat puisqu’une cotisation y était visiblement prélevée par mon patron.

C’est le titre d’une brochure qui a pour but de faire le bilan de trente ans d’engagement syndical de l’auteur. Celui-ci est de la génération de ces milliers de jeunes qui, à la fin des années 60, se sont engagés dans les luttes de leur époque en vue de renverser un système déjà marqué par de nombreuses guerres et en voie de sombrer dans une crise économique dont on ne voit toujours pas la fin. Après plus de 30 années d’engagement sans faille et de déceptions cruelles, on peut sentir à la lecture du texte que l’auteur conserve une volonté de lutte intacte, porte une critique hautement documentée et est animée d’un espoir renouvelé porté par des acquis théoriques nouveaux.

Extrait
-“ J’ai longtemps cru que le problème des syndicats se trouvait à la tête des instances : c’était les dirigeants syndicaux corrompus qui faisaient en sorte que nos luttes régressaient, que nous étions vendus à l’État et que nos soi-disantes victoires syndicales se résumaient plutôt à des défaites! Aujourd’hui, par contre, je sais que la vraie cause de nos défaites à répétitions, ce sont les syndicats en tant que tels, en tant que structures, qui les provoquent. Ce sont ces bureaux d’agents d’immeuble qui vendent notre force de travail aux patrons; ce sont ces organisations corporatistes (ressemblant finalement beaucoup plus aux grandes compagnies avec leur exécutif, leur direction très avantageusement rémunérée ) qui rendent infertiles nos luttes.