Multimedia
Audio
Video
Photo

Témoignage du groupe de parrainage de Mohamed Cherfi

christian, Sábado, Octubre 23, 2004 - 15:12

Groupe de parrainage de Mohamed Cherfi

Mohamed Cherfi risque gros : la déportation en Algérie, où sa vie sera en danger. Or, il existe une solution pour le ramener au Canada : notre parrainage collectif.

La Semaine interconfessionnelle des sanctuaires est une occasion de se rappeler les tragiques conséquences humaines d’un système injuste de détermination des réfugiés. Des Églises à travers le Canada se mobilisent pour attirer l’attention sur les familles en sanctuaire et sur les problèmes rencontrés par les demandeurs de statut de réfugié. Il y a présentement cinq sanctuaires en cours au Canada, trois à Montréal (l’Église catholique romaine de Notre-Dame de Grâce, l’Église unie St-Andrew’s-Norwood, l’Église unie Union United), un à Ottawa (Église unitarienne) et à Vancouver (Église anglicane). Les différents recours administratifs n’ayant rien donné, les personnes en sanctuaire sont à toutes fins pratiques prisonnières.

Et puis il y a le dramatique dénouement du tout premier sanctuaire à Québec, celui que l’Église unie Saint-Pierre a ouvert à l’Algérien Mohamed Cherfi au mois de février dernier. Rappelons que le 5 mars, ce sanctuaire a été violé—une première au Canada—lorsque la police de Québec a arrêté Mohamed Cherfi dans l’église sous un faux prétexte. Celui-ci a été immédiatement déporté aux Etats-Unis (étant entré au Canada par ce pays), où il est emprisonné, à Batavia dans l’État de New York, depuis maintenant plus de sept mois à attendre une décision sur sa demande d’asile là-bas.

À l’occasion de la Semaine interconfessionnelle des sanctuaires, les membres du groupe de parrainage de Mohamed Cherfi témoignent.

____________

La situation de Mohamed Cherfi est urgente, car le juge américain a rendu sa décision le 22 octobre et a refusé la demande d’asile. Maintenant Mohamed est contraint à faire appel, ce qui signifie de nouvelles dépenses et un prolongement de son incarcération. Mohamed Cherfi risque gros : la déportation en Algérie, où sa vie sera en danger. Or, il existe une solution pour le ramener au Canada : notre parrainage collectif.

Nous sommes cinq citoyens et citoyennes de la ville de Québec qui le parrainons afin qu’il obtienne son droit de résidence ici, pour des motifs humanitaires. La demande de parrainage collectif répond aux exigences du gouvernement du Québec. Les autorités québécoises et canadiennes n’ont qu’à s’entendre sur les modalités de son retour, lesquelles peuvent, et doivent, se régler très vite.

Lorsqu'on nous a demandé de faire partie du comité de parrainage de monsieur Mohamed Cherfi, nous avons accepté parce qu'il s'agit d'un cas très troublant. Ce cas est si troublant qu'il nous a sorti du confort et de l'indifférence dans lesquels nous plonge trop souvent le spectacle du malheur d'autrui dans les médias.

Un homme intègre
En nous informant sur son cas, nous avons appris que Mohamed a vécu six ans parmi nous. Permanent bénévole à temps plein du Comité d'action des sans statut, il a donné ses services à ses compatriotes les aidant à présenter leur dossier, à remplir leurs formulaires. Il a conseillé plus de 150 personnes à travers les dédales menant au statut de résident.

Plus que de songer -- quand il se trouvait au Canada dans une situation délicate-- à légaliser sa situation sur une seule base individuelle, il a préféré oeuvrer à trouver une solution collective aux cas de nombreux Algériens sans statut qui, comme lui, risquaient la déportation. Il a ainsi permis à des centaines de compatriotes, de vivre aujourd’hui en paix au Canada. C’est le philosophe Alain qui rappelait que dans une démocratie, on a besoin « d’éveilleurs », et qu’ « il faut des éclairs d’aristocratie partout dans la foule. » Mohamed Cherfi est de ceux-là. Mohamed a la trempe de ces citoyens qu'on honore chaque année à l'Assemblée nationale du Québec ou à la Chambre des Communes du Canada pour leur contribution à la vie civique et démocratique du pays. Comment ne pas avoir envie qu’il partage notre vie au Québec ?

Chose curieuse, ses efforts qui ont permis à des centaines de personnes de régulariser leur situation n’ont pas débouché sur le même heureux dénouement pour lui. Cela nous semble injuste.

Alors qu'aucune accusation ne pèse sur lui et qu'il ne constitue aucun risque pour la sécurité du pays, on l’a déporté aux États-Unis où il attend depuis des mois qu'on statue sur son sort. Il n'est pas nécessaire d'être fin psychologue pour comprendre l'immense détresse psychologique que vit monsieur Cherfi dont l'avenir dépend entièrement d'autres que lui et quand on sait ce qui l'attend s'il est expulsé vers l'Algérie.

Un demandeur légitime
L'Église unie du Canada qui, par sa paroisse Saint-Pierre de Québec, s’est ouverte en sanctuaire à Mohamed Cherfi au mois de février dernier, à laquelle sont rattachés deux membres de notre groupe, reconnaît "le droit moral et la responsabilité de ses paroisses de servir de sanctuaires pour les légitimes demandeurs du statut de réfugié à qui ce statut est refusé." Le parrainage collectif va certes dans ce sens, et il nous permet aussi d’exprimer concrètement toute notre confiance en Mohamed comme personne apte à contribuer pleinement à la société québécoise.

Nous nous engageons avec conviction dans le parrainage de son rapatriement, pour que d'autres Québécois et Canadiens le connaissent, partagent avec lui la vie citoyenne et grandissent comme nous à son contact.

En leurs noms personnels :
François Doré, directeur, École de psychologie de l’université Laval
Gérald Doré, pasteur, Église unie Saint-Pierre
Christian Dubois, professionnel, gouvernement du Québec
Pierre Mouterde, professeur de philosophie, Cégep de Limoilou
Julie Wilkinson, traductrice, gouvernement du Québec

www.mohamedcherfi.org


CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.