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Argentine : mouvement pour la réduction du temps de travail

Anonyme, Martes, Octubre 12, 2004 - 14:51

fab, santelmo@no-log.org

Déclaration du Mouvement pour la Réduction de la Journée Légale à 6 heures.

Nous qui constituons ce mouvement, membres de syndicats, de commissions internes, de corps de délégués, d'organisations et de mouvements de travailleurs sans emploi ; d'artistes, d'intellectuels... sommes disposés à généraliser au niveau national l'expérience des travailleurs du métro de Buenos Aires (Subterráneos) qui, suite à
une longue lutte, ont obtenu la réduction de leur journée de travail sans affecter leurs salaires et, comme contrepartie, ont permis la création de 500 nouveaux postes de travail.

Lors de notre IIIè Rencontre Nationale, il a été décidé, comme lancement de la campagne, la réalisation d'un grand acte public pour discuter démocratiquement de l'importance de ces propositions, qui ne sont pas, ni ne peuvent l'être, isolées des luttes et des problèmes qui affectent le mouvement ouvrier en général.

Comme contribution de la convocation à cet acte, nous déclarons :

1- Que sous la pression du FMI, des créanciers privés et du G7; les corporations internationales et les grands groupes économiques locaux, le Gouvernement National n'a pas établit de programme qui ait comme priorité la résolution des problèmes les plus angoissants des travailleurs et des classes populaires.

2- Que durant la première année du gouvernement de Nestor Kirchner, la croissance économique a été forte et cependant le chômage se maintient autour de 20%, ce qui avec la sous-occupation signifie que plus de 5.000.000 de travailleurs/euses ont de sérieux problèmes d'emploi. Différents études montrent que même avec de hauts taux de croissance économique, il faudrait dix ans pour éliminer le chômage actuel, sans
compter que tous les ans 300.000 jeunes entrent sur le marché du travail, ce qui signifie qu'au terme de cette période, le niveau de chômage serait identiques.
D'autre part, dans cette étape, le capital exclut de la production et de la consommation des millions de travailleurs/euses, et celles et ceux qui continuent de travailler sont soumis(es) à la sur-exploitation avec des journées de 10, 12 heures ou plus.
Nous estimons que dans notre pays le chômage s'est converti en problème structurel, qu'il ne disparaîtra pas, et que l'unique solution réaliste ne sont ni des plans de travail (1) ni des allocations, qui, si ils répondent à des besoins immédiats, maintiennent le système d'exclusion social, mais la Réduction de la journée légale de travail à 6 heures et la répartition des heures de travail. Pour que les travailleurs/euses bénéficient de la forte productivité, disposent de temps libre et
que se créent des millions de postes de travail. D'après des calculs réalisés, cela permettrait de donner du travail à deux millions de chômeurs.
On peut articuler, autour de cette proposition, une politique d'emploi qui inclue un plan d'oeuvres publiques, une mise en production des terres fiscales (de propriété publique et inutilisées), une récupération des entreprises publiques privatisées et liquider les formes de travail précarisé au noir.

3- Que le fort taux de chômage, la chute structurelle des salaires et la hausse du prix des produits de première nécessité sont les raisons pour lesquelles 50% de la population de ce pays se trouve sous le seuil de pauvreté et que 15% d'entre eux soient indigents. Face à ce terrible drame social, le gouvernement national n'a pas universalisé ni augmenté la valeur des plans et a convoqué le Conseil du Salaire, qui n'a même pas a respecté la loi qui ordonne d'établir la valeur du salaire
minimum au niveau de la canasta basica (2), et l'a seulement élevé à 450 pesos (150 euros).
Nous proposons, comme premier pas, d'élever le salaire minimum à 800 pesos pour sortir les travailleurs/euses de la pauvreté dans laquelle ils se trouvent, d'universaliser les plans sociaux et de porter leur montant à 350 pesos pour sortir les chômeurs de l'indigence (3) dans laquelle ils se trouvent. Dans le même temps, ces 350 pesos constitueront un plafond pour le salaire des travailleurs au noir.

4- Que une réponse à la crise, à la fermeture ou à l'abandon des entreprises de la part des patrons, fut que des milliers de travailleurs de tout le pays aient occupé, résisté aux expulsions puis se soient mis à produire sous leur propre gestion directe. Que
face aux nombreuses mobilisations pour régulariser la situation légale de ces entreprises récupérées, les gouvernements provinciaux ne votèrent que des expropriations temporaires qui commencent à arriver à leurs termes, ce qui engendre un retour à l'insécurité des travailleurs. Nous soutenons ces expériences et nous mobilisons avec ceux qui réclament une Loi Nationale d'Expropriation Définitive des entreprises récupérées, pour la défense des gestions ouvrières et le refus des expulsions.
Nous proposons la création avec subventions publiques pour la formation d'un capital de travail et la réorientation d'une partie des commandes de l'Etat vers ces entreprises.

5- Que la continuité de la crise et son impact social, ainsi que l'absence de solutions aux justes revendications, a engendré de multiples luttes et mobilisations dans tout le pays. La réponse du gouvernement national et de la justice -qui maintient en liberté la majorité des militaires de la dictature, qui ne poursuit pas les responsables de la faillite du pays, qui maintient l'impunité du gatillo fácil (crimes policiers), des auteurs de l'attentat à la
AMIA- a été d'inculper plus de 4000 activistes sociaux et d'emprisonner plus de 30 compagnons.
Nous dénoncons la judiciarisation de la protestation sociale, nous condamnons l'escalade répressive et exigeons la libération et l'arrêt des procédures pour tous les activistes sociaux et politiques.

6- Que la Démocratie syndicale est constitutive et inséparable de l'organisation et de l'action du mouvement ouvrier. Que notre pays a une longue tradition syndicale mais aussi une importante expérience de directions bureaucratiques qui ont vidé de son contenu cette conquête historique du mouvement des travailleurs. Ces jours ci, accompagnant l'escalade répressive, la légitimité de la Commission de Direction Provisoire de la mine de Rio Turbio, conformée après la tragédie qui a coûté la vie à 14 mineurs, a été mise en cause et l'officialisation des listes d'opposition dans l'Union ferroviaire a été refusée.
Nous exigeons le libre exercice et le plus ample respect de la Démocratie Syndicale.

7- Ce mouvement se soidarise et soutient toutes les luttes en cours et impulse leur nécessaire coordination.

Buenos Aires, septiembre 30 de 2004.

Mouvement pour la Réduction de la Journée Légale à 6 heures et pour l'augmentation générale des salaires.

Notes du traducteur
1- Planes trabajar o jefes y jefas : « contrats » de 2O heures par semaine payés 150 pesos (50 euros) par mois utilisés par les collectivités publiques. Ils furent obtenus grâce à la lutte des piqueteros (chômeurs qui coupent les routes). Les mouvements de piqueteros ont également obtenus la gestion directe d’une partie de ces plans, les bénéficiaires travaillent donc « au service » des mouvements, ce qui
d’ailleurs posent quelques problèmes de « clientélisme », surtout dans les mouvements de chômeurs des partis d’extrême gauche (ndlr).
2- canasta basica : valeur des produits qui détermine le seuil de pauvreté, elle est établit pour une famille de quatre personnes (deux parents et deux enfants), son montant est actuellement de 730 pesos.
3- Canasta indigencia : valeur des produits de première nécessité, calculée aussi pour une famille avec deux enfants. Montant actuel autour de 400 pesos.



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