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LES PRISONS DU MONDEoscar, Lunes, Septiembre 20, 2004 - 15:28 (Analyses | Democratie) Les promoteurs de la démocratie et des libertés se font souvent écho d'une démocratie et d'une liberté réservées aux privilégiés. Vaclav Havel, ex Président tchèque, a qualifié Cuba d'immense prison. La réflexion qui suit parle de la prison de la solidarité et de celle de l'exclusion. LES PRISONS DU MONDE L’ex Président tchèque, Vaclav Havel, lors de l’inauguration d’une conférence internationale portant sur la démocratie à Cuba, a qualifié ce dernier d’énorme prison. Cette remarque de la part d’un fervent défenseur de l’intervention américaine en Irak m’a conduit à quelques réflexions sur les multiples prisons qui affectent les libertés les plus fondamentales ainsi que la capacité de les exprimer sous toutes leurs formes. Un regard serein sur la situation du monde nous conduit inévitablement à ces multiples brisures qui font que les uns ont de plus en plus de liberté pour s’exprimer, voyager, s’éduquer, se faire soigner, influencer les pouvoirs politiques, économiques, culturels, religieux alors que d’autres en sont de plus en plus exclus. Regardons un instants certaines contraintes aux libertés fondamentales que sont le manque d’alimentation, de soins de santé, d’accès à l’éducation, au logement décent, au travail valorisant. La majorité des populations non seulement des pays de l’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, mais aussi, dans une moindre mesure, des pays dits développés comme les nôtres en sont victimes. Cette situation nous fait prendre conscience que toutes ces personnes sont prisonnières de la misère, de l’analphabétisme, de la sous-alimentation et qu’elles sont exclues, dans les faits, des bienfaits des sociétés de consommation. En Haïti, en République Dominicaine et dans la plupart des pays de l’Amérique centrale la grande majorité des personnes ne pourront jamais prendre l’avion pour aller se balader dans les supermarchés ou sur les îles enchanteresses de nos destinations touristiques. Il n’est pas nécessaire d’être poète ou grand politicien pour faire ce constat des milles et une misères qui retiennent des populations entières prisonnières d’un destin non choisi mais souvent voulu et entretenu par d’autres qui en tirent leur « liberté ». Pour revenir à l’immense prison qu’est Cuba, selon l’expression de Vaclav Havel, il n’est pas négligeable de rappeler que de toutes les prisons sociales de l’Amérique latine, elle est encore celle qui accorde à la personne humaine de tous les milieux sociaux le plus grand respect. Nous n’avons qu’à penser au taux de mortalité infantile qui est le plus bas des pays de l’Amérique, aux soins de santé accessibles à tous, à l’analphabétisme qui a été ramené à presque rien, à l’accès aux études supérieures ouvert à tous ceux et celles qui en ont les capacités. Déjà nous connaissons la réputation de Cuba pour sa médecine et son ouverture à la formation de milliers de médecins non seulement cubains mais également venant de nombreux autres pays dont des Etats-Unis. S’ajoutent à cette mobilisation ces milliers de médecins et professeurs qui travaillent comme coopérants auprès de populations prisonnières de l’analphabétisme, de maladies et d’exclusion. Cuba a opté pour la prison de la solidarité pour vaincre les prisons de l’exclusion. Cette solidarité a ses contraintes d’autant plus nécessaires que les maîtres de l’empire craignent l’ouverture des portes des autres prisons où sont enfermés des millions de personnes humaines qui souhaitent s’en sortir. Tous veulent sortir de prison, certains de celles de la misère, d’autres de celles de la solidarité. Nous sommes tous prisonniers d’un destin qui devra un jour ou l’autre, sans aucune exception, prendre en compte tous les humains de la terre. « Que ceux qui ont des yeux pour voir, voient et des oreilles pour entendre, entendent. » Oscar Fortin
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