Multimedia
Audio
Video
Photo

Préface à l'anthologie Rupture dans la théorie de la révolution

calvaire01, Domingo, Septiembre 19, 2004 - 12:55

François Danel

Des luttes quotidiennes à la communisation en passant par la crise, il s'agit de comprendre le processus de la révolution, dans lequel nous engagent la production théorique et la simple existence de la société de classes.

RUPTURE DANS LA THÉORIE DE LA RÉVOLUTION
LA PRODUCTION DE LA RUPTURE

Aucune anthologie n'a pour seul but de rendre à nouveau disponibles des textes qui ont cessé de l'être, et cette anthologie de Senonevero ne fait pas exception à la règle. Il ne s'agit pas seulement de tirer de l'oubli ou de porter à la connaissance de nouveaux lecteurs des analyses ayant marqué la fin d'une époque de la lutte des classes. Il s'agit aussi et surtout de montrer en quoi la critique de ces analyses fonde la théorie de la nouvelle époque, ouverte aux alentours de 1975 par la restructuration qui s'achève aux alentours de 1995. Dans cette présentation, je me servirai des concepts élaborés par la revue Théorie Communiste, née de cette rupture de l'après-1968.

LA PRODUCTION DE LA RUPTURE

L'un des acquis de la rupture concerne la définition de la théorie. Celle-ci n'est pas la « vérité » du processus révolutionnaire, mais le processus lui-même, incluant son auto compréhension dans la succession déterminable et finalement déterminée des cycles historiques du capital, à la fois cycles d'accumulation et cycles de luttes. Cette définition supprime toute problématique indéterministe de l'alternance potentiellement infinie entre des périodes contre-révolutionnaires, où l'on ne pourrait qu'interpréter le cours des évènements, et des périodes révolutionnaires, où l'on pourrait enfin le transformer. Si la production capitaliste est, comme exploitation, une contradiction en procès entre classes, la reproduction du rapport d'exploitation ne peut s'accomplir à l'infini. L'autonomie ouvrière et l'objectif de la libération du travail ayant disparu dans la restructuration avec tous les points de fixation qui faisaient obstacle à la valorisation intensive, la contradiction entre les classes se situe maintenant au niveau de leur reproduction, et le cycle actuel du capital porte à son terme la communisation, l'abolition sans transition du capital. La révolution n'a rien d'automatique, elle reste à faire, mais elle ne peut se faire n'importe quand ni comme un « acte libre ». Il n'y a donc ni à commenter ce qui se passe en attendant l'explosion de la « vie » ni à tenter de forcer le mouvement en y formant un pôle « subversif ». Des luttes quotidiennes à la communisation en passant par la crise, il s'agit de comprendre le processus de la révolution, dans lequel nous engagent la production théorique et la simple existence de la société de classes.
Notre objet n'est donc pas la révolution en général, mais la révolution qui vient, au terme de l'actuel cycle du capital. Il s'agit de l'anticiper de manière toujours plus précise dans l'analyse concrète des luttes concrètes. La « guérilla » d'un nouveau genre dirigée par Marcos au Mexique, la grève de 1995 en France, et la multiplication des manifestations « antimondialisation » de Seattle à Gênes ont marqué tout récemment la formation du mouvement démocratique radical. Son développement signifie que la restructuration est pour l'essentiel terminée, que la lutte des classes se développe désormais sur d'autres bases et dans d'autres limites, et que la révolution est redevenue un sujet de polémique. Des débats pour le moment confus se dégagent trois grandes questions. La révolution a-t-elle pour contenu la
réappropriation des « richesses » ou l'abolition de la valeur ? Surgit-elle comme un dépassement immédiat de l'aliénation ou se produit-elle comme un dépassement médiatisé par la crise du rapport d'exploitation ? A-t-elle pour sujet la « multitude » ou le prolétariat ? Ces trois questions ne sont bien sûr pas identiques à celles posées dans l'après 1968, mais elles leur font écho. La reprise critique des acquis théoriques du mouvement post-soixante-huitard fait donc partie intégrante de l'auto compréhension du mouvement actuel, des luttes présentes à la communisation.

...

http://www.anglemort.net/article.php3?id_article=20 Vous rendre sur cette page pour lire la suite passionnante de cette préface à la magnifique anthologie Rupture dans la théorie de la révolution (pour commander l'anthologie, vous adressez aux édi
www.anglemort.net


Asunto: 
La Sociale ou senonevero
Autor: 
calvaire01
Fecha: 
Dom, 2004-09-19 14:58

Pour commander l'anthologie, vous adressez aux éditions La Sociale à Montréal ou aller sur le site de Senonevero à http://senonevero.ouvaton.org


[ ]

CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.