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La parole dérobéeAnonyme, Domingo, Septiembre 12, 2004 - 15:36
Bobino
Tous les hommes sont mortels. C'est, on s'en souvient, le titre d'un roman que publiait Simone en 1946. Pourquoi alors, dans presque tous les contextes sociaux, le meurtre est-il considéré comme un crime? Mourir maintenant à la pointe d'une arme ou le jour de sa belle mort par arrêt d'un oncologue, le résultat n'est-il pas le même? Pas tout à fait. Pas tout à fait. Entre les deux possibilités, il y a une période dont personne ne peut prédire la durée. Qu'est-ce qu'on peut faire pendant le temps qu'il nous reste à vivre, me demanderez-vous? Qu'importe ce qu'on fera. on utilisera le temps qu'il nous reste pour exister avec plus ou moins d'intensité. Qu'on en profite pour changer le monde ou qu'on s'endorme en suivant un spectacle de télé-réalité, la vie n'aura jamais que le sens qu'on lui donnera si, toutefois, on choisit de lui en donner un. Vous me suivez? Je l'espère. Winston Churchill avait 65 ans quand le roi George VI lui a demandé d'accepter de diriger son pays en guerre. Au cours des années qui ont suivi, celui qui était en âge de se considérer comme un vieillard a redressé le cours de l'histoire. Sans lui, à Westmount, on parlerait peut-être allemand aujourd'hui. Quand je pense au mot "exister" c'est à Winston Churchill que je pense. J'attribue à la possibilité d'exister au moins autant de valeur qu'à celle de vivre. Empêcher quelqu'un d'exister est, à ce point de vue, aussi criminel qu'un meurtre. Sur l'enregistrement sonore de la réunion de la coterie néoféministe du 25 mai qui est disponible sur le site de la Fédération des femmes du Québec, les petites madames discutent d'un complot visant à s'approprier la parole masculine en lui substituant celle "d'hommes pro-féministes". Visez le tableau. À l'occasion de la Commission parlementaire qui devrait avoir lieu au début de l'année 2005, on compte braquer un microphone sous le nez de quelques macaques auxquels on aura préalablement fait répéter quelques discours selon lesquels les petites madames sont bien supérieures à tous ceux, mais pas à celles, qui devraient se raser le menton à tous les jours. C'est notre possibilité d'exister qu'on assassine. C'est notre parole qu'on veut nous dérober. Les médias seront-ils complices? Il faut le craindre. Comment, désormais, peut-on faire confiance à Radio-Canada et au quotidien La Presse qui rapportent sans nuancer qu'une étude basée uniquement sur un groupe de filles démontrerait que "la séparation des sexes à l'école n'augmente pas la motivation."? Quand les fémisexistes s'approprient la parole masculine, faut-il rester indifférent ou crier "Au meurtre, à l'assassin, au brigand, mon or, mes ducas, ma vie, jamais sans ma fille, à l'arnaque"?
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