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Un autre scandale de notre « riche » société : Être sans emploi, c’est vivre avec 6 758 $ / année

Anonyme, Sábado, Septiembre 11, 2004 - 19:30

Le Drapeau Rouge

 
Les ménages vivant de l'aide de dernier recours atteignent, dans le meilleur des cas, la moitié du seuil de pauvreté de Statistique Canada. En 2003, une personne seule apte au travail recevait au Québec 6758 $ par an, ce qui représenterait 24 % du revenu moyen de la population ! Même en y additionnant les 213 $ nets par mois de revenus additionnels de travail autorisés, on n'atteint même pas 9 000 $ par année, ce qui ne suffit pas à couvrir ses besoins essentiels, tant du point de vue des experts que des gens concernés.

 
Éditorial
Septembre 2004 #51

Un autre scandale de notre « riche » société :
Être sans emploi, c'est vivre avec 6 758 $ / année

Pendant qu'une seule compagnie capitaliste (le manufacturier de tabac JTI McDonald) peut éviter de payer 1,4 milliards en impôts provinciaux (imaginez ses revenus...), la pauvreté dans laquelle vivent des millions de personnes au Canada elle, a encore augmenté. Selon un rapport du Conseil national du bien-être social (CNBS)* paru en juillet dernier, les prestations accordées par l'aide sociale confinent une partie de la population dans l'extrême pauvreté partout au Canada. Le CNBS, dans un article publié dans Le Devoir du 8 juillet, va même jusqu'à dire que « les prestations sont si faibles qu'elles ne peuvent être considérées autrement qu'un forme de punition cruelle ». En effet, l'organisme constate que les revenus de bien-être social étaient bien inférieurs au seuil de pauvreté dans toutes les provinces et tous les territoires en 2003.

Les ménages vivant de l'aide de dernier recours atteignent, dans le meilleur des cas, la moitié du seuil de pauvreté de Statistique Canada. En 2003, une personne seule apte au travail recevait au Québec 6 758 $ par an, ce qui représenterait 24 % du revenu moyen de la population ! Même en y additionnant les 213 $ nets par mois de revenus additionnels de travail autorisés, on n'atteint même pas 9 000 $ par année, ce qui ne suffit pas à couvrir ses besoins essentiels, tant du point de vue des experts que des gens concernés. Passé ce montant, ce sont 94 % des revenus nets qui sont retenus sur le chèque mensuel. Et à ces niveaux de revenu, il est même possible d'avoir à payer de l'impôt fédéral ! Les sans emploi, contrairement aux grosses entreprises comme JTI McDonald, ne peuvent se mettre sous la loi de protection de la faillite pour empêcher les saisies. La justice (et la fiscalité) bourgeoise, ne sert que les riches sous le capitalisme. On attend toujours qu'on nous prouve le contraire....

L'aide sociale deviendra-t-elle une aide « temporaire de dernier recours » ? Le projet de loi 57 du gouvernement Charest, qui sera à l'étude en commission parlementaire à Québec le 15 octobre, pourrait réserver d'autres mauvaises surprises, comme la saisie des chèques par les propriétaires pour les loyers qu'ils déclarent difficiles à payer.

À Vancouver, une des villes les plus chères au pays, le chèque est encore moins élevé qu'ici. Depuis la prise du pouvoir par le parti libéral en Colombie-Britannique, on a en outre limité le nombre de semaines de prestations qu'il est possible de recevoir. Dans les trois métropoles canadiennes, une famille de quatre doit donc se contenter de plus ou moins 18 000 $. Or, dans les villes de plus d'un demi-million d'habitants, Statistique Canada situait le seuil de pauvreté en 2003 à 19 795 $ (avant impôts) pour une personne seule et à 37 253 $ pour quatre personnes !

Ce rapport du CNBS trace le portrait province par province pour quatre types de ménages. On y apprend que c'est au Nouveau-Brunswick qu'une personne seule reçoit le plus mauvais traitement, soit 3383 $ (ou moins de 282 $ par mois pour le loyer, la nourriture, les transports, et qui sait ce qui arrive aux imprévus ?). Ceci représentait seulement 15 % du revenu moyen dans la province !

Depuis 2002, en Colombie-Britannique, les bénéficiaires ne peuvent plus joindre les deux bouts en travaillant à temps partiel. Chaque dollar gagné se trouve automatiquement coupé de leur chèque mensuel, leur enlevant tout espoir d'une vie meilleure. Dans cette même province, tout comme en Saskatchewan et en Nouvelle-Écosse, le gouvernement récupère aussi la prestation nationale pour enfants versée directement aux familles par le fédéral. Le Conseil considère même cette mesure comme le contraire d'une incitation au travail. Et on se scandalise que des employéEs travaillent au noir ; pas pour devenir riches, mais seulement pour arriver à joindre les deux bouts. On est loin du 1,5 milliards de $ « au noir » de notre compagnie de cigarettes...

Emploi Québec de son côté, décide quel programme quelqu'un va faire, son programme scolaire, dans quelle entreprise le placer. Autant se débrouiller seul-e !

La situation s'aggrave d'année en année. Peu importe ce que les provinces essaient de faire, la tendance à la baisse des revenus des gens à l'aide sociale rend leurs prestations tout à fait insuffisantes comparé avec l'augmentation du coût de la vie. En valeur réelle, les prestations ont diminué l'an dernier entre 1 et 5 %. En Ontario, la valeur du chèque mensuel a diminué en un an de 2,8 % pour une personne seule et de 4,4 % pour une famille de deux adultes et deux enfants.

Parallèlement, le même Conseil affirmait en mai qu'avoir un emploi, « même à temps plein, toute l'année, au salaire minimum » plaçait n'importe qui sous le seuil de pauvreté. Dans la première étude du genre, il concluait que « les loyers moyens |sont| tous hors de prix pour les prestataires d'aide sociale et leurs familles. À Toronto et Calgary, un appartement d'une chambre à coucher |coûte| 146 % du salaire net d'une personne seule ». Avec la vague de spéculation effrénée qui touche le Québec, cette situation se pointe maintenant à l'horizon.

Le système capitaliste gâche la vie de millions de personnes au Canada, supposément réputé comme un des « plus meilleurs pays au monde ». Nous vivons dans un système malade, qui permet aux riches entreprises de s'en sortir et de faire en sorte que l'État capitaliste qui les soutient, peut nous annoncer chaque année que « malheureusement, on devra couper dans les programmes sociaux, faute de revenus ». C'est un système qui jette dans la misère –en bas du seuil de pauvreté – des millions de gens et de familles qui n'ont aucune qualité de vie, qui ne connaissent rien des REER, des fonds de pension, de la mode dernier cri ou de la nouvelle bouteille de vin sur le marché, dont les médias bourgeois nous cassent les oreilles. C'est assez !

Avec en tête ces injustices qui lors de la rentrée scolaire prennent une tournure dramatique pour bien des familles, Le Drapeau rouge ! ouvre ses pages à la jeunesse qui veut lutter, avec un dossier qui présente entre autres le comité pour le Front rouge des jeunes (voir pages 4-5). Une invitation à l'organisation et à la lutte !

* Le CNBS est un organisme consultatif de citoyens qui conseille le ministre fédéral du Développement social.

Le Drapeau Rouge est un journal qui se consacre à faire connaître et à diffuser les idées et actions du prolétariat dans ce qu'elles ont de plus révolutionnaires, c'est-à-dire celles qui visent à mettre fin au capitalisme et à donner le pouvoir a
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