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CONGO-BRAZZAVILLE : A propos de la dénégation des massacres du Beach

Mayima-Mbemba, Domingo, Agosto 29, 2004 - 00:14

Marcel Touanga

Malgré la vérité qui éclate au grand jour, les autorités de Brazzaville, aidées par l'Etat Français, continuent de nier le génocide... Cet article apporte un éclairage de plus.

Ce document est la suite donnée, au titre de "Droit de réponse", par le
Colonel Touanga à M. François Soudan, mais que Jeune Afrique dit
"L'intelligent" a refusé de publier.
Nous vous le livrons intégralement

Collectif des Parents
des Disparus du Beach
de Brazzaville

A PROPOS DE LA DENEGATION DES MASSACRES
DU BEACH PAR DES PARTIS DU POUVOIR DE BRAZZAVILLE.

Le collectif des parents des Disparus du Beach de Brazzaville, dément
formellement les allégations mensongères des autorités du Congo relayées
par des membres des Partis politiques qui se réclament de cette mouvance
présidentielle. Il confirme par la présente communication que nos enfants
avaient été arrêtés devant les parents, au Beach de Brazzaville, par des
Officiers et des militaires connus appartenant tous à la Garde personnelle
du Président congolais. Le colonel Alakoua et le commandant Elénga tous
responsables de la police au Beach et au port ATC étaient présents. Ils
avaient été abordés par des parents.

La majorité de nos enfants étaient ensuite embarqués dans des véhicules
"Hilux" et à bord d'un gros véhicule "Man" portant sur les portières le
Drapeau congolais et celui de l'Allemagne avec les inscriptions "Clinique
mobile". Ils avaient ensuite été conduits dans les locaux de ladite garde
situés dans le domaine présidentiel au quartier Plateau.
Ceux qui étaient retenus au Beach y étaient fusillés après tortures. Leurs
corps étaient ensuite culbutés dans les eaux du fleuve Congo. Ceux qui
avaient été conduits à la Direction de la Garde présidentielle, faisaient
l'objet d'un enregistrement et d'un programme parfaitement planifié,
exécuté et dirigé par des officiers avec de pelotons spécialement désignés.
Cette funeste et criminelle administration était tenue par le Capitaine
Mbouassa et supervisée par le Général Adoua Blaise et son adjoint. Au
début, nos enfants étaient assassinés de jour, après d'horribles tortures.
Progressivement, les exécutions se faisaient de nuit. Les corps étaient par
la suite détruits selon divers procédés, notamment par leur jet dans les
eaux du fleuve Congo, par incinération au sein même de ce domaine et en
plein jour ou alors abandonnés dans la savane périphérique de la capitale
jusqu'à putréfaction totale. Le fleuve Congo charriait tellement de
cadavres que les pêcheurs étaient obligés de suspendre leurs activités.

Voilà Monsieur le Directeur de Jeune Afrique, la terrible vérité que le
pouvoir de Brazzaville s'évertue à cacher par tous les "moyens" que lui
permettent les richesses du pays et les relations "multiformes" dont le
silence des médias historiques et la mobilisation des partis et
individualités pressés par les problèmes de la société.

Depuis la mise en mouvement de la Justice française et internationale, le
Général Président après avoir reconnu devant le micro de monsieur François
Soudan et d'autres milieux de la presse des "bavures condamnables, des
ratages et des règlements de compte", s'est depuis rétracté. Il a imposé
une Omerta à certains de ses collaborateurs civils et militaires et ordonné
au Général Adoua Blaise et à ses Officiers de mentir à la Justice de notre
pays et à la Communauté internationale.

Les parents, à travers leur Avocat à Brazzaville le Bâtonnier Nkounka
Albert, ont contacté en vain le Procureur de la République. Les actions
menées par ce même Avocat en direction du Ministère de la Justice ont
également été bloquées. Le Ministre de la Justice n'a jamais reçu les
parents malgré l'important rapport rédigé par Madame Oba Omoali Rébecca
Directrice des droits humains près ce Ministère après qu'elle ait entendu
plusieurs familles en novembre 1999. Toutes les lettres adressées en
direction du Président de la République et ses principaux collaborateurs
sont restées sans suite.
C'est dans ce contexte que les parents aidés de l'OCDH et d'autres
Organisations internationales de Défense des droits humains dont la FIDH,
ont porté plainte près le Tribunal de Grande Instance de Meaux contre les
auteurs présumés de la mort de nos enfants.

Fortement troublés par cette procédure menée par des Magistrats émérites,
et se croyant "abandonnés" par certains "amis" grâce auxquels ils sont
revenus au pouvoir par le feu et le sang, les auteurs de ces massacres ont
déclenché une campagne terrible de désinformation tous azimuts et fortement
coûteuse pour le Trésor congolais aux fins de mettre cette affaire sous le
boisseau. Pour se défendre auprès de la Juridiction française et
internationale, dans le cadre d'une procédure incontournable, les présumés
coupables n'hésitent pas de s'assurer les services des mêmes avocats que
certains dictateurs de très triste réputation.

Dans le camp du pouvoir, la panique est telle que nous ne sommes pas
surpris de voir et d'entendre des personnages membres des Partis du système
de Brazzaville, dont certains sont des parents directs, se mobiliser contre
les actions des parents et des milieux proches de cette procédure. Autre
fait inédit, Pour la première fois dans l'histoire de la criminalité dans
le monde, les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité se
sont référés à la Justice internationale à la HAYE où d'ailleurs ils ont
été déboutés.

Le cas rocambolesque du colonel Ndengé Jean François, exfiltré de nuit à la
prison de la santé à Paris où il avait été écroué et qui a scandalisé toute
la justice française est l'expression éclatante de la nature
particulièrement obscure des "relations" qu'entretient le pouvoir avec des
"milieux" douteux.
Au regard de ce qui précède, le négativisme des milieux politiques du
pouvoir de Brazzaville par rapport aux massacres du Beach par la Garde
présidentielle intègre la logique instituée par le sommet. Pour les
parents, une telle déclaration par les partis cités est une misérable
sortie.

Les propos dénués de toute compassion pour les parents des victimes et de
manque de respect pour la mémoire des citoyens congolais aussi sauvagement
assassinés, propos insultants débités par certaines personnalités se disant
détentrices des Pouvoirs Constitutionnels, ne peuvent que choquer
l'attention du Peuple et de la Communauté Internationale. Ils sèment le
doute et le trouble sur la nature réelle de ces Personnalités et de leur
capacité à conduire des Peuples. Les procédures annoncées au Congo et dont
le verdict est déjà dicté, ne présentent pour les parents et les Défenseurs
des Droits Humains aucun intérêt. Il est clair que les victimes seront
déclarées coupables.

Les injures graves contre les Magistrats et la Justice française, les
attaques et les menaces contre la presse française et congolaise en général
et plus particulièrement contre RFI, le harcèlement permanent des parents,
les man?uvres de corruption et les attributions à la chaîne des immunités
diplomatiques pour soustraire momentanément certains individus des
poursuites judiciaires, expriment de façon irréversible la culpabilité
patente des milieux du pouvoir. Il y a péril en la demeure, aussi
recourent-ils pour sauver l'édifice au spectre de la raison d'Etat..

Des Dirigeants congolais se vantent "d'acheter" des Journalistes des
publications historiques et de grande audience, d'en imposer à des
personnalités outre Congo et de contrôler les décisions des milieux
diplomatiques internationaux. Ils traînent dans la boue, l'honorabilité des
Confréries prestigieuses. Actionnaires dans des grands consortiums, ils
prétendent contrôler aussi tous les milieux des Affaires. Ils vident ainsi
le Peuple congolais de ses Droits souverains de décider de son avenir et de
jouir de ses richesses. Ils sont, de ce fait, non pas les dirigeants dont
le Peuple a voulu, mais plutôt les Délégués des milieux qui tirent grands
profits des richesses de notre Pays. Doù, les guerres récurrentes et
fortement meurtrières.

La mobilisation actuelle de la presse sur les crimes en Afrique et dans le
Monde et plus particulièrement au Congo-Brazzaville engendre une panique
terrible dans les esprits de plusieurs dirigeants surtout quand ils sont
mis à découvert comme c'est le cas dans l'affaire des massacres du Beach de
Brazzaville et dans d'autres pays. Tous ceux qui n'aiment pas la vérité et
qui tentent de mettre sous le boisseau des crimes contre l'humanité, la
vérité s'impose à eux. Pour cette catégorie de Pouvoir, le compte à rebours
a commencé car, même les Maîtres n'aiment pas les Ouvriers maladroits aux
échos sinistres.
Paris, le 6 juin 2004
Colonel Marcel TOUANGA
Président du Collectif des Parents
des Disparus du Beach de Brazzaville.
Ancien Ambassadeur et Député.

Lire : http://www.sangholo.org

Site dédié aux "Disparus du Beach" de Brazzaville (République du Congo)
www.sangholo.org


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