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Politique québécoise d'habitation: le FRAPRU passe à l'offensiveAnonyme, Jueves, Agosto 26, 2004 - 10:50
FRAPRU
C'est en lançant un document faisant part de ses demandes et en initiant une large campagne d'appui auprès de centaines d'organismes de toutes les régions du Québec que le Front d'action populaire en réaménagement urbain a pris les devants dans le débat sur la politique d'habitation que le gouvernement libéral de Jean Charest s'est engagé à présenter en novembre. Intitulé Pour une politique québécoise de logement social, le document du FRAPRU réclame le financement, en collaboration avec le fédéral, de 8000 logements sociaux par année au Québec. Un tel nombre de logements sociaux a déjà été financé, au début des années 1980, alors que la crise du logement était moins sévère. À l'heure actuelle, environ 2500 logements le sont annuellement. Selon le FRAPRU, le besoin d'HLM est particulièrement criant, aucun logement de ce type n'ayant été financé depuis 11 ans, alors qu'à Montréal seulement, la liste d'attente compte 18 000 noms. Il réclame donc la mise sur pied d'un programme spécifique permettant que 50 % des logements sociaux qui seront financés le soient sous la forme d'HLM. Les autres logements devraient être des coopératives et des OSBL d'habitation, ce qui exige la reconduction et la bonification des programmes actuels, en s'assurant entre autres de leur pleine accessibilité aux ménages à plus faible revenu. Un contrôle plus serré du marché privé Alors que le gouvernement Charest envisage de permettre des augmentations de loyers plus importantes, comme le lui a recommandé en début d'année le groupe Roche, le FRAPRU estime au contraire qu'il doit renforcer le contrôle en cette matière. Il réclame donc que tous les loyers soient obligatoirement contrôlés par la Régie du logement, y compris les immeubles de moins de cinq ans. Le FRAPRU réclame également des protections supplémentaires contre la discrimination au moment de la location des logements. De plus, il veut l'adoption d'un code national du logement établissant des normes minimales d'habitabilité et de sécurité s'appliquant à toutes les municipalités qui pourraient l'adapter à leur réalité spécifique. Compte tenu du vieillissement de la population et que près de 150 000 personnes ont déjà des incapacités physiques sévères, le FRAPRU demande par ailleurs que tous les nouveaux immeubles résidentiels comportant plusieurs unités d'habitation soient universellement accessibles. Le FRAPRU prend le Parti libéral au mot Dans ses demandes, le FRAPRU reprend aussi certains engagements pris par le Parti libéral du Québec, lors de la dernière campagne électorale. Il réclame ainsi que le gouvernement donne suite à ses promesses de reconnaître le droit au logement dans la Charte québécoise des droits et libertés, ainsi que de donner aux municipalités les moyens légaux de forcer tous les projets résidentiels le moindrement d'envergure à inclure une part significative de logements sociaux. Une autre idée qui a retenu son attention est celle d'accorder aux villes le pouvoir d'exproprier tout bâtiment abandonné ou barricadé depuis plus d'un an pour en faire du logement social. Des craintes L'organisme avoue entretenir certaines craintes par rapport à l'éventuelle politique. Ces appréhensions proviennent de son inclusion récente dans la deuxième vague de la réingénierie de l'État. Le Plan de modernisation 2004-2007 présenté en mai par le Conseil du trésor propose de "stimuler le secteur privé dans la construction de nouveaux logements locatifs", mais ne mentionne même pas le logement social. Certains objectifs qui y sont fixés, notamment ceux d'"harmoniser les paramètres" des différents programmes d'habitation et de " réduire les écarts existant " dans l'aide accordée aux ménages, laissent plutôt croire que le gouvernement envisage à nouveau de hausser les loyers des 85 000 locataires de logements sociaux du Québec.
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