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Népal: Va-t-on laisser mourir de faim les enfants ?

Anonyme, Sábado, Agosto 21, 2004 - 12:02

Libre Opinion

Au Népal, la rebéllion instaure le blocus de Katmandou. La pénurie risque de mettre en danger les populations, les enfants en premier, dans ce pays qui compte parmi les dix plus pauvres de la planète. Des bombes explosent en ville. La capitale himalayenne vit dans la terreur. Un policier a été exécuté en pleine rue aujourd'hui le 21 août 2004. Depuis 8 ans, l'insurrection qui oppose les révolutionnaires maoïstes au gouvernement monarchique a déjà fait dix-mille victimes. Des centaines voire des milliers d'écoliers ont été enlevés par les troupes de la discidence pour rejoindre les rangs de la guerre populaire. Va-t-on laisser mourir les enfants népalais des affres de la faim et/ou de la guerre? Va-t-on laisser le Népal devenir un nouveau Kampuchéa - de triste mémoire - sans bouger la moindre phlange du plus petit doigt?

Katmandou, Népal. Samedi 21 août 2004.

"Les pauvres vont mourir de faim si ça continue", déplorait Tara Maharjan, femme au foyer rencontrée sur le principal marché des quatre saisons de Katmandou.

Matinternet, Québec, Canada.

« Nous pourrions aisément être les prochaines victimes. Nul ne sait d’où les bombes vont venir » s’exclame Kami Gurung, un chauffeur de taxi, « Cela n’en vaut vraiment pas la peine ».
ABC News, Etats-Unis.
Dernière nouvelle sur « Swiss Info » et « Nepal News »: un sous assistant inspecteur de police népalais exécuté de deux balles dans la capitale à huit heures locales ce matin le samedi 21 août 2004.
Sur la « Toile », Al Jazeera, titre, le vendredi 20 à 9 :01 GMT, ou 10 :01 heure de la Mecque : « Les rebelles ont ouvert le feu sur les forces de l’ordre et bombardé un édifice public au cœur de Katmandou ». Allah Akhbar, c’est la curée. Les premières gouttes d’hémoglobine (j’ai écrit « hémo » pas « homo ») splaschées à la « UNE » des niouzedesques, TF1, LCI, entrent donc le 20, en lice et, de concert, les top médias de la planète désinfo, comme tu les aimes, « CNN », en tête, le fameux « Cheating News Network ».

Chez nous, « Arte », - l’art de te mettre le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate et même plus bas, si tu vois où je veux dire -, y va de sa larme, 30 secondes de débris déchiquetés aux niouzes de vingt heures moins le quart et des branlezouillettes vendredi soir : on aura vu le dégât fait par les bombes sur un vantail newari et une belle flaque de sang en gros plan. Rhésus positif ou négatif ? Vampire que tout.

« Le Figaro » entre dans la bagarre la barbe au vent le 21 : « Hier, toujours, l'étau s'est encore resserré sur la ville et la peur est montée d'un cran : les maoïstes ont fait exploser deux bombes au coeur de la cité ».

Pour la « RTBF », le 20, l’heure est grave : « Deux guérilleros ont, en effet, ouvert le feu sur les gardes de l'immeuble qui abrite le Bureau de l'enregistrement des terres. Avant cela le bâtiment avait été gravement endommagé par des engins explosifs. Un policier a été blessé. » Le « Bureau de l’enregistrement des terres » (sic) pourrait fort bien s’appeler le registre cadastral (Land Registration Office) ou la perception des taxes foncières (Land Revenue Office) selon la version en vogue. Mais, bon, camarade, imagine-toi la plume qui froisse le calepin, un flingue pointé sur ton pif coupe - rosé par la vinasse, tu fais quoi, hein ? Des conneries, comme bibi.

Samedi 21, « Libération » n’est pas en reste qui titre « Escalade terroriste des maoïstes au coeur de Katmandou ». Beau papier, bel exercice de synthèse à partir des dépêches des majors de la désinfo Reuters, AP et l’AFP ; difficile de dégotter un palabre qui ne figure pas dans la mouture originelle, quoique « poumon économique » pour Katmandou n’apparaisse pas à la lettre dans les narrations des trois grands de l’intox transnationale pour autant que j’ai pu vérifier les versions françaises et anglaises qui circulent sur la « Toile » mondiale.

Mais, à la décharge du quotidien « de gauche » français, il faut avouer que ses confrères de la perfide Albion et de chez l’Oncle Sam ne brillent pas non plus par une extraordinaire originalité : on recopie les dépêches, un coup de ciseaux ici, un coup de scalpel là. J’ai même la furieuse impression que le très respectable « New York Times », que je me garderai bien de critiquer, s’est attribué dans cette même affaire des propos qui ne sont pas de sa plume.

Dans « Libé » le libellé de l’auteur vaut son pesant de nougats, « Par Etranger Service ». Ya, Ya, mein herr ! Les initiés, aux premières loges à l’image de Guy Birenbaum de « VSD », ne manqueront pas de comprendre. En effet, un bien étrange « service étranger »…J’en profite pour adresser mes amitiés à Armelle Thoraval, investigatrice attitrée du quotidien « gôchiste » (pas « VSD », « Libé » pôve cloche !) et dont j’attends, avec une trépignante impatience, la prochaine production journalistique. Message perso : Mémêlle, t’es la plus belle !

Dans « Ouest-France », numéro un de la diffusion sur son créneau, Julie Connan fait une entrée tonitruante dans la mêlée : « Si les rebelles promettent de ne pas s’en prendre aux civils, la liste de leurs 10 000 victimes en huit ans a de quoi inquiéter ».

L’inquiétant, Julie, c’est que les victimes sont en fait attribuées et aux maoïstes et aux forces de l’ordre, en résumé aux deux camps en présence et qui croisent le fer âprement sur le terrain de leurs sanglantes opérations. Vu ? Julie, le « Juliénas » ne te convient pas : régime sec ! OK ? Fais comme moi : « Pastaga » !

Julie, qui veut ravir le bonnet d’âne à notre « JFK » national de l’inénarrable « Marianne », enfonce le clou, et c’est le bouquet, « l’armée, dont les méthodes et les tortures n’ont rien à envier aux maoïstes, a été déployée pour protéger les civils. Leur corps à corps avec le rebelles pourraient bien plonger dans le sang ce petit pays de l’Himalaya ».

Grrrrr…. Erreur fatale, Julie, il n’y pas de « corps à corps », les insurgés ne pointant pas le bout de leur pifounet. On ne les voit pas. C’est des fantômes, sauf les bombes. De plus, le Népal n’est pas un « petit pays », c’est plus grand que l’île de Ceylan (Sri Lanka) mais on n’en parle bien moins ; le Népal, c’est, en vrai, un « petit » royaume – c’est le royaume qu’est petiot pas le pays : « petit » par rapport aux z’otes royaumes comme l’Arabie saoudite ou aux domaines circum – planétaires de la couronne de sa très gracieuse majesté la Reine d’Angleterre.

Mais Julie et « Ouest-France » ont décidé de nous faire pisser de rire. Merci (sauf pour les Népalais qui ne risquent de rigoler, eux) : « Connue pour sa mythologie sulfureuse et ses vapeurs enivrantes, Katmandou est hantée par un vieux cauchemar : la guérilla maoïste… ».

Julie ? Julie ! Enfin, j’entre en phase de miction incontrôlée : Un, la guérilla n’est pas un « vieux » cauchemar au bout de huit ans sur des milliers d’années d’histoire ; deux, la « mythologie sulfureuse » du lieu n’a rien à envier aux éventuelles partouzes pédophiles organisées dans des jardins républicains et sénatoriaux d’une grande capitale européenne qui n’est pas Lisbonne, du moins si j’en crois certains échos parus dans le très sérieux quotidien « Le Monde » ; trois, les « vapeurs enivrantes », s’apparentent plutôt aux fumées acres et noires des hydrocarbures qui empestent les rues et les routes de la magnifique vallée himalayenne.

Moi, à Katmandou, je pédale (clin d’œil à Bègles, en passant, et aux amis de la mairie de Paris : salut Christophe Girard, toujours avec Montebourg au NPS et à la convention pour la VIème République ?) mais jamais sans mon masque anti-pollution en coton. Authentique.

Maintenant notre chouchoute ouest française a raison : « Au cœur d’une monarchie gangrenée par la corruption et les querelles politiques, la guérilla trouve de plus en plus de légitimité ». Quoi qu’un malin trublion pourrait remplacer « monarchie » par « république bananière française » et « guérilla » par « Sarkozy » (ou José Bové voire Battisti, d’ailleurs) que l’on n’y verrait que du feu. Et question feu, le lac ici n’a rien à envier aux pinèdes du Var ou encore de l’île de Beauté ravagées par les pyromanes.

Les « Dernières Nouvelles d’Alsace », le 20, tancent les « tueries brutales, l’intimidation et la torture » de la rébellion, non sans stigmatiser le fait que des « jeunes gens » soient aussi « enlevés » et « utilisés comme boucliers humains dans les combats ». Ah, ces beaux « jeunes gens » gâchés à la guerre…

Pour TF1, le 20, « L’armée népalaise venait d’appeler la population à résister au blocus, affirmant qu’elle la protégerait contre d’éventuelles représailles de la part des rebelles ».

L’armée et les rebelles parlons-en, Vanessa Dougnac dans « Le Point », le 19 août 2004, nous en dresse le portrait sous le titre évocateur : « Délire maoïste au Népal ».
Laissons Vanessa dresser le décor depuis son paradis himalayen : «pendant qu’à Katmandou les politiciens et les partisans du roi voient leur crédit disparaître dans les querelles politiques, les gouvernements valsent, la démocratie s’essouffle, la corruption se généralise, le prince héritier se transforme en criminel fou et l’insurrection maoïste, elle, gagne plus de terrain. »

Vanessa s’exclame alors : « Mais qui se soucie du Népal, ce petit royaume hindou de l’Himalaya ? » Oui, qui ? Bon Dieu !

A l’en croire : « Au niveau des méthodes, des crimes et des tortures, l’armée et les maoïstes se valent », dénonce, à Katmandou, Sushil Pyakurel, membre de la Commission des Droits de l’Homme.

Certes, et « les maowadi [les insurgés maoïstes] sont passés ici le mois dernier ‘Ils ont pris de 1000 à 2000 roupies par famille’, raconte Bharat Saahi, 27 ans, le tenancier du café. » Explicite narration, ponctuée de cette sentence sans appel : « Un racket généralisé ». C’est Vanessa qui le dit. Nous on ne dit rien : 1° On a rien vu ; 2° on a rien tendu ; 3° on n’était même pas là (ou si peu…).

D’ailleurs comment la « guerre populaire » est-elle financée ? That is the question. Vanessa nous dit tout : « Les donations volontaires ont souvent été remplacées par des vols dans des banques et des extorsions de fonds : un racket généralisé qui a donné naissance à une mafia maoïste locale. »

Le vilain mot a été lâché : « mafia ». Que c’est laid. On se croirait en Sicile ou en …Corse ! Mais je n’ai pas dit à Toulon. Non, je n’ai pas dit à Toulon. Toulon, non. Toulon, rien de rien. Bon, la suite :

« Avant les maoïstes avaient des idées ! Maintenant, ils n’en ont plus que pour l’argent ! », reprend Bharat. Tous approuvent. « Mon père n’a rien voulu donner. Il est à l’hôpital, car ils l’ont roué de coups », explique-t-il. Vanessa fait témoigner les cœurs purs à la parole de miel.

Puis Vanessa est confrontée à la terrible réalité : « A Kaikadaneta – Espoir en népali – soudain, une trentaine de filles et de garçons, entre 15 et 20 ans, font irruption. Cette bande de gamins n’est autre que « l’armée du peuple », la section combattante du parti maoïste, et les armes qu’ils arborent sont le fruit de butins dérobés aux forces de sécurité. » En prime « les rebelles » ont « annoncé vouloir créer une milice de plus de 50 000 enfants », annonce assortie d’un « programme », un spectacle organisé pour favoriser le « recrutement volontaire » des jeunes campagnards. Fichtre, fichtre, nous ne sommes pas loin d’un constat de crime de guerre avec des mineurs armés, dès lors d’un éventuel crime contre l’humanité …

Le destin de Vanessa croise celui d’une militante acharnée : « Tika Budhathoki est le chef maoïste de la région nord de Salyan…une combattante de premier plan … 30 ans… elle a tué tant d’hommes qu’elle avoue ne pas en avoir le décompte exact… », et qui prétend : « Nous ne nous attaquons jamais aux civils »

Pour faire bonne mesure, Vanessa donne chouïa la parole au pouvoir en place : « Ils contrôlent le pays par la terreur » assure Prakash Sharan Mahat, ministre des affaires étrangères. Mais c’est peut-être succinct.

« Nous allons gagner, la victoire est proche… ». Perdue dans ses montagnes verdoyantes himalayennes, Vanessa consigne les chants révolutionnaires de nos maoïstes népalais qui foulent un sentier dont on se permet de douter qu’il puisse s’avérer franchement « lumineux ». Coda : « Les paroles racontent l’histoire d’un rêve social né des affres de la pauvreté, devenu guérilla acharnée, et qui promet une ultime paix… Mais qui compte y parvenir par le fusil et la terreur ».

Merci Vanessa, merci « le Point », ça c’est pas du journalisme pour poules mouillées.

Somme toute comme en Irak, au Cambodge, au Rwanda, au Darfour ou ailleurs chez les Tchétchènes, les Ossètes et autres : the fusil and the terreur.

Cherchez l’erreur ?

Pour finir en beauté, je donne la parole aux Népalais, les premiers concernés par le conflit qui les frappe à leur corps défendant :
La Vallée assiégée.
Editorial du « Nepali Times », en ligne sur « Nepalnews » le 20 août 2004.
Depuis Singha Durbar, le siège du gouvernement, il n’y a que 300 mètres jusqu’au quartier général de l’Armée royale népalaise à Bhadrakali. Mais peut être des années de lumière les séparent. La chose est tout à fait claire quant aux décisions prises ces derniers jours concernant les problèmes de sécurité, les violations des droits de l’homme des victimes, la guerre et la paix. L’armée est on ne peut plus littéralement, aux commandes.
Il n’y a réellement pas lieu, dès lors, pour les représentants de la société civile de reprocher à cet infortuné gouvernement de traîner la jambe vers la table des négociations ou encore pour l’Union Marxiste - Léniniste (UML) de dénoncer le fait que la paix n’est pas sur l’agenda du premier ministre, voire, pour la communauté internationale, d’accabler le gouvernement de coalition pour avoir fait passer en second les pourparlers.
Là où le gouvernement népalais pourrait faire plus, c’est en se dépêchant de procurer des services prioritaires aux zones prioritaires, d’établir des listes des points chauds qui nécessitent un secours immédiat, une aide d’urgence, et, peut-être commencer par dédommager au moins les victimes qu’il avait promis de dédommager : les victimes de la violence Maoïste. Mais dans cet Etat de vide, où nul ne semble savoir qui est responsable, où mêmes les décisions les plus simples sont prises avec une atroce lenteur, peu d’espoir nous reste.
La révolution maoïste au Népal ne doit pas l’incroyable rapidité de sa propagation au fait qu’il s’agit d’une idée particulièrement brillante dans l’air du temps, ou qu’elle bénéficie d’une forte présence armée. Non, la seule raison à cette propagation c’est inertie phénoménale des gouvernements qui se sont succédés au pouvoir. Voilà pourquoi le Népal fait face à une situation où le gouvernement n’existe simplement pas dans 80% plus ou moins du pays qu’il gouverne. Cela ne signifie pas que les Maoïstes ont pris la place, quoiqu’ effectivement ils remplissent le vide. C’est aussi pourquoi ils osent appeler au blocus de la vallée de Katmandou, avec l’espoir de vérifier si les temps sont mûrs pour porter le front jusqu’à la capitale. Reste à observer comment le gouvernement rétorque à cette menace directe et ce qu’il fait pour apaiser les citoyens.
Dans un royaume de médiocrité, il semble que même nos révolutionnaires souffrent de la malédiction. Au lieu de capitaliser sur ses acquits initiaux, l’insurrection échappe à tout contrôle pour échouer dans les mains de seigneurs de guerre devenus fous.
Quand Mao Tsé-toung affirmait: “le pouvoir est au bout du fusil

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Asunto: 
Les médias au service de la desinformation
Autor: 
Pierre Lancelot
Fecha: 
Mar, 2004-08-24 12:15

La violence avec laquelle vous attaquez la révolution népalaise ne pardonne pas toutes les atrocités auxquelles les enfants sont soumis. Diriez vous que non seulement la seule paix que les enfants népalais méritent est celle de les exploiter librement... voilà une libre opinion qui mérite la haine opiniâtre des exploitéEs.

Enfin, libre à vous de choisir le camp de la révolution ou celui de la réaction, mais sois sûr facho réactionnaire que un monde meilleur nous attends.

NB: les misérables du Québec exigeons une censure contre les fascho réactionnaires!


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