Le Canada tarde à reconnaître officiellement les résultats du référendum vénézuélien et d'en féliciter le peuple et son gouvernement. Attend-t-il ses directives de la Maison Blanche ?

 
LE CANADA ET LE VENEZUELA

Qu’attend le gouvernement canadien pour reconnaître et féliciter le peuple et le gouvernement du Venezuela de cette grande victoire de la démocratie dont ils ont été les principaux acteurs et qui nous est si chère ?

De nombreux pays n’ont pas tardé à se joindre aux représentants de l’organisation des états américains (OEA) et à l’équipe de l’ex-président des Etats-Unis, Jimmy Carter, pour reconnaître cette éclatante victoire du Président Chavez et plus que tout de la démocratie au Venezuela. Ce même Canada n’avait pourtant pas attendu si longtemps pour reconnaître l’élection très contestée du Président G.W. Bush. Serait-ce qu’il attend maintenant le signal de ce dernier, ennemi juré de Chavez, pour poser ce geste d’indépendance ?

Une question se pose : Doit-on avoir une politique extérieure alignée sur celle de notre voisin du sud ou sur les valeurs et les intérêts du peuple canadien ? Il n’est pas certain que nous partagions les mêmes valeurs que celles de certaines administrations étasuniennes et encore moins les mêmes intérêts. Nos divers conflits que ce soit sur le bois d’œuvre, le bœuf, les interventions internationales et militaires, les droits de l’homme et les organisations internationales illustrent à merveille que nous ne sommes pas toujours sur la même longueur d’onde. Quoi de plus frustrants pour les électeurs lorsque ceux qu’ils élisent se font d’abord l’écho des directives de la Maison Blanche avant de se faire l’écho des valeurs et des intérêts du peuple canadien.

Le Venezuela vient de faire la démonstration que lorsque le peuple décide de sortir pour aller voter (plus de 80%) les habitués et les manipulateurs du pouvoir politique voient leurs appuis traditionnels se transformer en minorité. Certains, autrefois apôtres de la démocratie, en viennent à perdre foi en cette même démocratie qui leur échappe et se transforment en promoteurs de la violence. Où sont donc les vrais démocrates, ceux qui croient au pouvoir des peuples ? Serions-nous que des opportunistes qui font de l’hypocrisie une vertu ?

Oscar Fortin
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