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Bolivie : arrestation d'un dirigeant du MSTAnonyme, Lunes, Agosto 16, 2004 - 16:44 (Analyses)
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Dans le cadre de l'enquête sur le lynchage collectif du maire de Ayo Ayo pour corruption en mai 2004, action de justice communautaire aymara, un des dirigeants du MST de Bolivie et un des protagonistes de la récupération d'une hacienda de l'ex président bolivien Sanchez de Lozada en octobre 2003 a été incarcéré le 12 août 2004. Les organisations sociales ont déclaré être sur le pied de guerre. LIBERTE POUR LE FRERE GABRIEL PINTO Comme il y a des siècles, comme il y a 10 ans, comme il y a 5 ans, aujourd'hui à nouveau, les personnes simples et travailleuses exigent la liberté de leurs soeurs et frères qui ne se sont soulevés que pour réclamer travail, justice et dignité. Comme toujours, l'Etat excluant et les élites insensibles méprisent la société indigène et laborieuse qui n'a d'autre moyen pour être entendue que la protestation. Ceci est la tragédie d'une république dessinée pour la jouissance de quelques uns et le silence et l'abandon de la grande majorité. Aujourd'hui, malgré les libertés démocratiques, les élections et l'institutionalisation politique, ce terrible fossé entre gouvernants et gouverné n'a pas disparu, il a seulement changé de forme. Les grèves, les marches, les barrages de routes qui aujourd'hui nous préoccupent tous ne sont qu'une juste expression d'un mécontentement collectif, d'un drame social de millions d'indigènes et paysans, de milliers et de milliers d'artisans, d'ouvriers, de professionels qui n'avons pas de futur pour vivre décemment, qui n'avons pas de travail stable pour maintenir nos familles, qui n'avons pas de terres pour cultiver et qui, à cause de notre nom et de notre culture, sommes condamnés à être des citoyens de quatrième ou cinquième catégorie. Ce divorce entre ceux d'en haut et ceux d'en bas, entre indiens et métisses, entre orient et occident, entre riches et pauvres, ne se solutionne pas avec des tanks et des balles, ni avec des menaces et des "achats de consciences". Il est nécessaire de construire un nouveau pays, dans lequel tous soyons égaux, sans qu'il importe la langue, la couleur de peau, le nom ou le lieu de naissance ; il est nécessaire d'adopter une nouvelle économie dans laquelle tous puissions développer dignement nos capacités et que personne ne monopolise la richesse produite par l'effort de tous ; il est nécessaire une nouvelle politique dans laquelle l'individualité et la collectivité soient reconnues comme sujets politiques avec la possibilité d'influer les décisions publiques ; enfin il est nécessaire que le gouvernement exprime les intérêts de la société et qu'il ne soit pas son ennemi, comme il l'est jusqu'à maintenant. 1. C'est une tentative de CRIMINALISER la protestation sociale qui s'est développée à partir de l'occupation de l'hacienda de Kollana (propriété de l'ancien président Sanchez de Lozada) de la part d'habitants de la zone et de frères du MST, avec le signal clair que l'heure d'exproprier les riches et puissants qui de manière illégale et corrompue ont dépossédé d'immenses zones de terre et de territoire à leurs légitimes propriétaires avait sonné. 2. L'existence d'un appareil judiciaire, mis en place, structuré et maintenu par le "gonisme" (du nom de l'ancien président Gonzalo Sanchez de Lozada) et les partis politiques néolibéraux qui en subordination absolue aux chefs des mafias partidaires et entreprenariales, rend impossible l'application d'une véritable justice contre les délinquants en cols blancs qui ont assassiné et volé le pays comme Sánchez de Lozada y Kukoc, entre beaucoup d'autres, et qui maintenant marchent dans les rues ou sont en postes dans l'appareil d'Etat ou les entreprises, en absolue impunité. 4. Nous déclarons la guerre totale à l'impunité, l'injustice, l'incompréhension et comme dans toute guerre nous sommes prêts, pas seulement avec des idées ni avec des bâtons et des pierres. LIBERER LE FRERE GABRIEL PINTO EST LIBERER LA VOIX DU PEUPLE, EST L'ACTION COLLECTIVE POUR LA CONSTRUCTION D'UN NOUVEAU PAYS AVEC UNE NOUVELLE JUSTICE Angel Durán (Mouvement des Sans Terres de Bolivie), Felipe Quispe (Confédération Syndicale Unique des Travailleurs Paysans de Bolivie), Oscar Olivera (Coordination pour la Défense du Gaz) Chuquiago Marka agosto 12 de 2004 Extrait du bulletin informatif du MST-Bolivia, numéro 1, juin 2004 QUATRE ANNEES DE LUTTE POUR LA TERRE, LE DEVELOPPEMENT ET LA JUSTICE Le 20 avril 2000 à 17 heure, 200 camarades hommes et femmes sans terres décident d'initier une série d'occupation de propriétés et d'haciendas qui ne remplissent aucune fonction, concrétisant les résolutions approuvées lors d'un congrès paysan tenu quatre mois auparavant dans la communauté de Aguayrenda, où il fut également décidé d'organiser les paysans sans terres de toute la région du Chaco. Depuis le 20 février 2000, avec l'occupation de l'hacienda PANANTI, nous avons déclaré la guerre totale au "latifundisme", mais aussi une lutte frontale contre un système corrompu, anachronique, excluant et injuste, qui lors de ces 50 ans de réforme agraire n'a pas été capable de mener à bien une réforme agraire avec équité et encore moins de distruibuer des terres aux paysans et aux peuples indigènes, créant encore plus de "minifundios" dans l'altiplano et les vallées et de grands "latifundios" dans les basses terres de l'Orient, du Chaco et de l'Amazonie. L'oligarchie des propriétaires terriens avec l'aide de l'Etat n'a pas hésité une minute pour organiser des groupes de mercenaires pour stopper d'humbles paysans et paysannes qui ne recherchent que des morceaux de terre pour calmer la faim et la misère, le massacre de PANANTI (6 morts en novembre 2001[ndt]) fut une preuve évidente de la haine envers les paysans. Ce furent des jours, des mois et des années très durs, avec 13 camarades assassinés, plus de 30 blessés par balle, des dizaines de dirigeants aujourd'hui poursuivis pénalement, cependant nous avons la satisfaction d'avoir atteint les objectifs que nous nous avions fixés. Durant ces quatres années de lutte en mouvement, nous avons récupéré 35 propriétés aux mains des "latifundistes", des politiques et des traficants de terres, ces 35 propriétés et haciendas récupérées représentent plus de 100 mille hectares de terres qui aujourd'hui produisent et bénéficient à plus de 200 mille familles dans plusieurs régions de notre pays. Malgré l'ingérence effrontée de partis politiques et d'agents camouflés du gouvernement au sein même du MST, nous sommes parvenus à consolider une direction nationale ferme et conséquente avec ses principes, c'est la raison pour laquelle personne n'arrêtera l'avancée inéxorable des MSTistes vers la récupération totale de toutes les terres jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul paysans, une seule paysanne ou un seul bolivien sans terres sur le territoire national. Pour nous diriger très bientôt vers la récupération du pouvoir local et national, pour construire un état de nations libres moderne et solidaire. MOVIMIENTO DE LOS TRABAJADORES SIN TIERRA DE BOLIVIA MST-B sint...@hotmail.com |
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