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Référendum au Vénézuela: entre l'Empire et la Révolution

societelibre, Jueves, Agosto 12, 2004 - 14:55

Calle y media

Entre l'Empire et la Révolution : Appel du collectif autonome "Calle y Media" à un soutien informationnel et d'actions directes dans le monde entier pour soutenir la Révolution Bolivarienne...

Entre l'Empire et la Révolution :

Dimanche prochain, le 15 Août, va avoir lieu un référendum national pour décider si l'actuel President révolutionnaire élu démocratiquement, Hugo Chávez, doit rester en place. Toutefois, ce qu'il se passe au Vénézuéla - au-delà du fait d'être une procédure électorale determinant l'avenir d'un leader - est une confrontation entre les mouvements populaires Vénézuéliens et l'Empire Capitaliste. Et cette confrontation ne se règlera pas dans les urnes mais dans la rue…

Il n'y a aucun doute sur le fait que Chávez ait le soutien de l'écrasante majorité de la population Vénézuélienne. Ce soutien, de plus en plus important, ne se manifeste pas seulement à travers les votes, mais à travers une offensive révolutionnaire massive organisée par le peuple lui-même, qui cherche non seulement à neutraliser les fraudes de l'opposition, mais aussi à mettre en place une procedure d'urgence pour mettre la Révolution en marche : le contrôle populaire des moyens de production et de communication à travers l'exercice d'une démocratie directe en assemblées.

Actuellement la situation est particulièrement complexe, mais nous envisageons principalement trois scenarios différents qui doivent être compris par tous, à l'extérieur du pays. C'est la seule façon d'avoir une réelle possibilité de mener à bien des actions communes qui soutiendront la révolte des venezuelienNEs contre l'opposition :

*Avant tout, que ce soit bien clair, c'est indubitable, Chávez va gagner le référendum. Le problème vient bien sûr du fait qu'il y ait une forte probabilité de fraude.

L'opposition impérialiste possède tous les moyens de mettre en oeuvre une fraude massive qui peut créer ces 3 scénarios :

1) Imposer la victoire du "oui" (la question posée au referendum est de savoir si l'on retire Chávez du gouvernement - Les Bolivariens votent "non" alors que l'opposition vote "oui").

2) En cas d'égalité, peser la différence entre le « oui » et le « non » avec des négociations tentaculaires de la bureaucratie mettant tout en oeuvre pour rechercher les lois gouvernementales qui permettent d'arrêter le processus de radicalisation.

3) Dans le cas où la fraude est trop difficile à exécuter, l'Opposition peut unilaterallement annoncer sa victoire (massivement amplifiée par les medias) avant l'annonce des résultats officiels. Au moment où le bureau électoral reconnait la victoire de Chávez, une campagne médiatique agressive accusera la "fraude chaviste" pour essayer de faire descendre dans la rue les classes moyennes. Bien sûr, ils vont immédiatement déployer un plan de violence sans précédent (Il y a des paramilitaires colombiens dans tout le Vénézuéla, en plus des récents vols d'armes et d'explosifs) essayant de créer le chaos et les massacres qui pourraient justifier un coup d'État ou l'intervention des forces multinationales de "maintien de la paix" au Venezuela.

Ce sont là les trois scenarios principaux, bien qu'il y en aient ancore d'autres envisageables (certains plus calmes, d'autres plus chaotiques). Il se peut qu'il y ait de la part de l'opposition, une tentative, par exemple, d'annuler le référendum en incitant à des actions terroristes avant le 15 août toujours dans le but du chaos et de massacres.

En tout cas, le mouvement populaire fait concensus : la fraude ne sera pas acceptée.. (même si elle est légitimée par la bureaucratie "révolutionnaire") et ça, si ça se passe, nous allons immédiatement activer, de façon autonome, notre offensive révolutionnaire de radicalisation, invitant le President Chávez à commander cette insurection. C'est, bien sûr, une situation très difficile et très complexe qui va immédiatement transcender les frontières du Vénézuéla. Ainsi, cette confrontation entre Empire et Revolution se règlera dans la rue... mais pas seulement dans les rues du Vénézuéla en tant qu'État-Nation - ce qui impliquerait notre défaite -mais dans les rues de la Pachamerica les rue de pachamerica, et dans le reste de pachama la rebelle, notre Mère la Terre.

Soeurs et frères, nous lançons un appel à touTEs ceLLESux qui se sentent concernés par les luttes libertaires du monde entier, à nous rejoindre dans ce moment crucial ! Cela ne concerne pas juste le Vénézuéla et pas seulement Hugo Chávez ! C'est une question d'autonomie ou de colonisation ! De liberté ou d'aliénation ! De vie ou de mort !…et nous avons besoin de vous pour nous battre… du local au global au local !

Nous lançons un appel ouvert à une série d'actions directes décentralisées en soutien aux luttes autonomes de la Révolution Bolivarienne du vénézuéla et des rebellions Pachaméricaines !

Des actions sont déjà prévues à travers toute Notre Amérique et sa soeur l'Europe, et nous avons besoin de vous partout. Si rien ne se passe dans votre ville, votre village, votre campagne, organisez quelquechose compagnonNEs !

Des rues rebelles de Caracas Avec tout l'amour Pachaméricain...

Proyecto Nuestra América - Movimiento 13 de Abril - ANMCLA (Asociación Nacional de Medios Comunitarios Libres y Alternativos) - OIR (OPCIÓN DE Izquierda Rolucionaria - "Calle y Media" collective.

European Discussion list for Actions in support of the Pachamerica Network. to coordinate actions and information sharing across European networks. This list was created after a meeting at the European PGA conference in Belgrade 2004


Asunto: 
Entrevue avec Hugo Chavez
Autor: 
martin dufresne
Fecha: 
Vie, 2004-08-13 15:02

(Tiré de L'Aut'Courriel, qui reproduit une entrevue réalisée et publiée par Haïti Progrès)

Entrevue avec le président vénézuélien Hugo Chavez

Le 15 août prochain, la population du Venezuela votera, lors d’un référendum, pour décider si le président Hugo Chavez doit terminer son mandat à la tête du pays. Très populaire au sein des couches plus défavorisées de la population, le président fait face à une opposition soutenue par les États-Unis qui a déjà essayé de le renverser lors d’un coup d’État raté, en 2002.

Au Québec, il ne faudrait pas s’étonner si nos médias ont un biais favorable aux anciens putschistes qui tentent de chasser le gouvernement Chavez. Nombreux sont les liens d’affaires qui unissent nos magnas de la presse à ceux du Venezuela, lesquels sont les chefs de file de l’opposition.

Brian Mulroney est lié au baron de la presse Gustavo Cisneros, accusé de complicité avec les États-Unis dans le coup d’État de 2002. Cisneros est à la tête d’un empire évalué à 4,6 milliards $ US qui comprend Ibero-American Media Partners Ltd. Il a rencontré Mulroney en 1996 lors d’un party donné par Paul Desmarais, propriétaire de Power Corporation et des journaux Gesca. Cisneros et Desmarais siègent au conseil d’administration de la Chase Manhattan Bank des Rockefeller. En 1999, Mulroney et Cisneros faisaient partie du même safari en Afrique du sud et, l’année suivante, Cisneros nommait Mulroney à son conseil d’administration.

En 2001, Ibero-American de Cisneros a fusionné avec El Sitio Inc, une compagnie Internet argentine, pour former Claxson Interactive Group Inc. Un des partenaires de la nouvelle compagnie est Hicks Muse’s Latin-American, propriété de Tom Hicks. C’est à titre de consultant pour cette dernière entreprise que Mulroney a recruté l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger, accusé de crime de guerre pour avoir été un des artisans du coup d’État d’Augusto Pinochet au Chili en 1973.

Mulroney est un ami de longue date de Paul Desmarais. Déjà, en 1971, le jeune avocat Mulroney négociait la fin du conflit au journal La Presse. De plus, Mulroney siège depuis plusieurs années au conseil d’administration de Quebecor. Il est à l’origine des transactions qui ont permis à Quebecor d’acquérir en 1998 la chaîne de journaux Sun Media en Ontario et l’année suivante, le géant américain de l’imprimerie World Color Press Inc.

La concentration des médias entre les mains de quelques grands barons de la presse obligera-t-elle les Québécois à recourir aux journaux étrangers pour avoir droit à une information libre? Nous vous offrons ici un extrait d’une entrevue réalisée par l’hebdomadaire Haïti Progrès avec le président vénézuélien Hugo Chavez.

Haïti Progrès: Président, quelle est votre opinion sur l’état d’esprit de l’opposition et la campagne pour le référendum révocatoire?

Hugo Chavez: « En premier lieu, je veux souligner l’importance du référendum, je crois que c’est une occasion mémorable pour le pays, pour notre système démocratique qui est en train de se construire.

L’opposition vénézuélienne est engagée, depuis plusieurs années, dans une campagne dont le but est de chasser ce gouvernement. Elle a tenté un coup d’État, puis un sabotage pétrolier. Elle est arrivée à un tel niveau de désespoir qu’elle a été jusqu’à solliciter une intervention étrangère. [&]
Certains d’entre eux ont même pensé que Hugo Chavez, ce « tyran », n’accepterait jamais le référendum et aujourd’hui qu’ils l’ont obtenu, ils ne savent plus que faire.

Ils se préparent, mais je crois qu’ils ne gagneront pas. Leur dynamique est à la baisse, ils n’ont ainsi pas, à ce que je sache, mis en place une direction de campagne, une proposition élaborée qui va plus loin que le « dehors Chavez ». »

Haïti Progrès: Si, comme vos partisans le déclarent, l’opposition n’obtient pas le nombre de votes nécessaires pour parvenir à vous révoquer, alors, à quel jeu joue-t-elle : le suicide politique ou la fraude?

Hugo Chavez: « Je ne dis pas, parce que ce ne serait pas correct, que nous avons déjà gagné cette bataille. [&] Ce qu’ils n’ont pas obtenu en quatre années d’erreurs, de coup d’État, de terrorisme, vont-ils l’obtenir en deux mois? Cela paraît bien improbable. Cependant, comme je vous l’avais déjà dit, nous n’allons pas minimiser les possibilités de l’adversaire, nous sommes en train de travailler très dur pour renforcer nos positions.

[&] Lorsque je parle de l’opposition en ce moment, je pense tout particulièrement à sa direction, comme je l’ai déclaré à monsieur Gustavo Cisneros au cours d’une rencontre qui a provoqué pas mal de spéculations. Souhaitons que tous ceux qui ont mené des coups d’État, qui ont attaqué les institutions de manière perverse et soutenue, qui ont tenté de déstabiliser le pays et ont fait tant de mal à l’économie, qui ont semé pas mal de terreur au sein d’une bonne partie de la population vénézuélienne, souhaitons qu’ils acceptent le fait qu’il y a ici une Constitution, que nous puissions disposer d’une opposition démocratique, réellement démocratique, une opposition sérieuse, rationnelle, qui pense, qui mesure les conséquences de ses actes, que ses dirigeants deviennent les leaders d’un groupe important de Vénézuéliens que nous n’ignorons pas.

Je reconnais, en tant que président de tous les Vénézuéliens, qu’il y a dans ce pays des courants politiques qui s’affrontent au projet bolivarien, le projet que j’incarne ensemble avec la majorité de tous les Vénézuéliens. Nous devons les respecter, et nous voulons qu’ils occupent la place qui leur revient, mais dans le cadre de la Constitution.

J’aime à penser qu’ils sont entrés dans une phase de réflexion, qu’ils acceptent la réalité et qu’ils construiront une opposition sérieuse et loyale envers le pays. La Constitution n’est pas un mandat exclusif en faveur des chavistes, c’est une obligation pour tous les Vénézuéliens. »

Haïti Progrès: Que pensez-vous du changement d’opinion de l’opposition par rapport aux « missions » ? (ndlr : les missions sont les programmes sociaux mis sur pied par l’administration Chavez.)

Hugo Chavez: « Cela reflète nettement l’absence d’éthique, l’absence de projet et de leadership de l’opposition parce qu’il y a à peine quelques mois ils n’arrêtaient pas d’agresser les médecins cubains. Ils disaient que ces derniers n’étaient pas de véritables médecins, qu’ils étaient en train de tuer des enfants, qu’ils exerçaient une infiltration « castro-communiste ».

Ce changement d’attitude envers les missions reflète le peu de cohérence d’une opposition qui n’ose pas avouer quel est son véritable projet. Car, en fait, il n’est pas totalement vrai qu’ils n’aient pas de plan. [&]

Le plan de la très mal nommée « Coordination démocratique », qui n’a aucun leadership ni morale, est le plan de Washington, c’est un projet néolibéral qui veut entre autres privatiser la société pétrolière PDVSA, brader tous les avoirs de Corpozulia et les privatiser, idem avec la CVG. C’est un projet qui veut réduire les forces armées à un rôle de police destinée à ne protéger que les grands capitaux parce que, selon eux, à quoi sert une armée nationale si l’on a le Commandement Sud (ndlr : les États-Unis) qui nous protège tous. C’est un projet destiné à brader la souveraineté nationale du pays, pour dollariser l’économie de toute l’Amérique latine.

Tel est leur plan, et il est clair qu’il ne vient pas d’eux, mais de Washington. Ils n’osent pas l’avouer. Certains, il est vrai, parce qu’ils l’ignorent, mais les sommets dirigeants de l’opposition savent, eux, parfaitement la vérité.

On a déjà pu voir un bout de ce projet au moment du coup d’État d’avril 2002. L’une des premières déclarations de Carmona fut de dire que « le Venezuela quittera l’OPEP ». Tiens donc! C’est justement ce que souhaite Washington!

Lorsqu’il y a près d’un an, nous avons lancé la Mission Robinson et avons promis un million de personnes alphabétisées, ce curé de l’opposition -alors que la majorité du clergé est avec le processus, avec le peuple- a déclaré à la télévision que personne ne pouvait réaliser cela.

Et il avait raison car ces missions sont pratiquement miraculeuses. Dans la Mission Robinson, nous avons déjà alphabétisé 1 250 000 personnes. Le Venezuela frôle déjà le seuil au-dessous duquel, d’après les normes de l’UNESCO, nous pourrons bientôt le proclamer comme « zone libre de l’analphabétisme ».

L’opposition avait récemment déclaré de manière démagogique et irresponsable, dans le seul but de tromper l’opinion publique, qu’elle poursuivrait l’Suvre des Missions (si elle arrivait au pouvoir). Mais, même s’ils le voulaient réellement, ils ne pourraient le faire. Car, en admettant qu’un éclair de lucidité les a frappés et qu’ils admettent que cette pauvreté accumulée depuis 200 ans au Venezuela est le produit de l’égoïsme, [&] ils ne pourraient rien faire, même s’ils le voulaient, parce qu’on ne leur permettrait jamais cela.

Car le projet prévu par Washington pour cette opposition, dans le cas douteux où ils reviendraient au pouvoir, est un projet néolibéral et ce dernier suit certaines règles dont l’une d’elles est de réduire au minimum les dépenses sociales.

Ce projet néolibéral implique que le prix du pétrole descende au-dessous des 10 dollars le baril, et c’est pour cela que le Venezuela devra alors quitter l’OPEP et produire beaucoup d’or noir. Pour éviter le déficit, le FMI nous tombera dessus pour octroyer des prêts parce que ce qui les intéresse, c’est un pétrole à bas prix. »

***La totalité de l’entrevue se retrouve dans l’édition du 28 juillet d’Haïti Progrès. Voir aussi www.haitiprogres.com


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