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Livre de Philosophie Culturelle nº30 : La Guerre Quotidienne

Livre de Philos..., Viernes, Julio 16, 2004 - 18:53

comité de rédaction du Livre

Traitant des origines historiques, philosophiques et morales de la Pensée Unique, ses agressions et sa systématique destruction des concepts- atomes de notre Culture Indoeuropéenne. Une analyse de divers auteurs français (dont nombreux exilés à l'étranger)combattant la Pensée Unique et fournissant quelques armes pour ce combat...

LIVRE DE PHILOSOPHIE
CULTURELLE
N.30

Editions Mouvement of Philosophie Culturelle. Mai 2004.

MÉDITATION

DANS L'ORIGINE OÙ TOUT FLUIT INDISTINCT, SURGISSENT LE MASCULIN ET LA FÉMININE ,
PRIMORDIALE DIFFÉRENCIATION ET COMPLÉMENT.
D'EUX NAÎT LE FILS COSMIQUE, LEUR FRUIT.
TEL EST LE COURS DE LA VIE, RÉNOVONS-LA.
COMME IL ADVIENT DANS LE CIEL,
DE MÊME ADVIENT-IL SUR TERRE ET D’AUTRES MONDES.
LE PÈRE ET LA MÈRE COSMIQUES ENGENDRENT LE FILS DANS LEUR UNION CONSACRÉE.
DE LEUR OPPOSITION, TENSION ET HARMONIE
ÉMANE LE DEVENIR.
L'ORDRE COSMIQUE PLASME ET MOTIVE
CETTE ENTENTE PRIMORDIALE.

LUTTONS POUR LE DEVENIR,
LUTTONS POUR L'ORDRE COSMIQUE ET LA TRIADE DIVINE,
POUR SON INTÉGRATION ET LA NÔTRE.
QUE NOS VITALITÉ, SENTIMENTS, INTELLIGENCE ET VOLONTÉ
S’ORIENTENT VERS CET EFFORT.

QU’AINSI SOIT FAIT!

************

Réaliser cette méditation de préférence avant le petit déjeuner en allumant trois bougies de couleurs différentes et la lisant à haute voix, chaque sentence étant répétée par le groupe après sa lecture par un des membres de la famille, si possible de mémoire.

EDITORIAL:

La Possession rend lâche.
Et notre Civilisation croulante est malade de possession, ce qui lui a fait oublier son rôle fondamental: permettre l’évolution Hominale.
La poursuite des biens extérieurs nous a fait perdre celle de nos aspirations spirituelles et nous a livré pieds et poings liés au seul sacerdoce –devenu ainsi clergé- qui ait transformé la possession en Symbole et la Nécessité en Divinité: La Caste Financière.
Se libérer de l’état Androgyne que provoque la possession présuppose la compréhention des clés psychologiques, animiques et spirituelles qui sous-tendent en notre esprit l’assentiment en elle. Et tel est l’objectif de ce numéro du Livre, où, par diverses approches de ce même problème, est proposée une voie féroce de Juste Pensée, Droite Parole et Clair Agir...

Le Comité de Direction.

SOMMAIRE :

· La Guerre Chez vous... P.5

· Nous sommes entrain de mourir de peur. P.10

· Les Clubs du Troc en Argentine :
Une entrevue. P.12

· Manuel d’Autodéfense Théorique-Pratique.

Première Partie :
-La Guerre Economique. P.36

· Concepts fondamentaux de la Pensée Hindoue : Karma, Varna, Dharma. P.76

· La Colonisation Spirituelle de l’Europe par le Monisme. P.98

· La Possession. P.119

La Guerre Chez Vous...

I
nfluencées par la doctrine féministe prônant l’émancipation et liberté de la femme, et menées malgré elles par une société en mutation, beaucoup de femmes accèdent à une forme de pouvoir dans les années soixantes. Le mouvement féministe tend à créer progressivement l’égalité des sexes, concept illusoire puisque la femme, par nature ne saurait être l’égale de l’homme et vice et versa.
Bien sûr, elle n’en a pas moins de valeur et il est légitime qu’elle soit reconnue en tant qu’épouse, mère et citoyenne.
Malheureusement, ce mouvement féministe contribue à écarter la femme du noyau familial en lui permettant de s’investir à l’extérieur en travaillant.
Progressivement, la femme s’affranchit des contraintes morales et sociales en quittant son rôle d’épouse, de mère, d’éducatrice, de ménagère.
Cette réalité crée la désintégration du noyau familial et par conséquent la perte des valeurs éducatives essentielles au bon développement physique, intellectuel, spirituel, psycho-moteur de l’enfant.
Depuis de millénaires, la famille est une micro-société dans laquelle l’enfant ,avec son individualité apprend à évoluer avec des repères, une discipline, il apprend à partager, à s’exprimer.
Si les noyaux familiaux se désintègrent, la société entière en subit les répercutions. Les enfants doivent être éduqués par le biais de lois inter-familiales. Si les valeurs éducatives parentales sont substituées par de valeurs d’éducation libérales, autrement dit, si le système scolaire, les associations, les médias éduquent les enfants, ceux-ci évoluent avec un conditionnement social et ne se développent pas en tant qu’individualité.
L’école et les lieux extra-scolaires où l’enfant exerce une ou plusieurs activités, doivent normalement contribuer à l’évolution de l’enfant et de l’adolescent, ils ne peuvent et ne doivent pas être des lieux de transfert d’éducation.
Or, beaucoup de mères surchargées de tâches professionnelles et ménagères délèguent leurs responsabilités maternelles , profitant de ces lieux (crêches, jardins d’enfants, clubs sportifs, centres aérés,…) pour ne pas sacrifier leur vie professionnelle.
Au nom d’une économie florissante, d’une société de progrès, ou l’on prône les valeurs de l’argent, l’éducation de l’enfant et le rôle de la mère est bafouée. Nous pouvons observer les tristes conséquences engendrées par ce système : déresponsabilisation ,déviances, manque de discipline, prise de drogues, d’alcool, échec scolaire, délinquance d’un nombre toujours croissant de jeunes. L’autorité inexistante ou intermittente précipite la nouvelle génération dans un système dans lequel l’immoralité, la permission, la perversité et les désirs dominent.
L’émancipation et l’accès à la vie professionnelle et sociale des femmes sont pour la majorité des pays industrialisés , un facteur de progrès. N’omettons pas de préciser que celles-ci ont eu des répercussions graves en matière d’éducation et plus largement sur les valeurs familales totalement bafouées aujourd’hui.

S.

************

Les ères passent, et avec elles les dominations se succèdent ! Domination masculine! Domination féminine !
L’ère de la domination de l’enfant est née !
En perdant la domination, l’homme s’est féminisé, la femme s’est masculinisée, tous deux ayant perdu les valeurs primordiales liées aux origines.
Hommes et femmes d’aujourd’hui qui ne savent pas rester fidèles à la nature, à leur propre nature s’imprégnant de l’extérieur, de sentiments, sensations, ressentis irréels, virtuels.
Les tâches quotidiennes accomplies par le modernisme du non effort, pour une vie facile et bien réglée aux rythmes des boutons.
Des parents ne sachant contrôler leurs pulsions ,s’adonnant aux sauts d’humeurs , aux rituels « engueulades de couple » aux ressentiments et rancunes qu’il en découle. Des parents qui auront pour principe premier d’offrir à l’enfant tout ce qu’ils n’ont pas eu dans leur propre enfance, en leur rendant la vie plus facile pour qu’ils deviennent mieux qu’eux, avec un travail mieux payé, moins pénible . Des parents ayant relâché l’éducation , celle reçue ( l’ayant abandonné ),
celle émise , en prétextant que les temps changent, que la fessée et les
punitions sont des corrections archaïques , préférant privilégier le langage, le dialogue, la compréhension naturelle …considérant l’enfant comme grand ( comme on l’aurait souhaité enfant), Celui-ci est livré à des responsabilités d’avant âge.
Désintégrées sont les étapes de l’enfance, l’innocence de l’apprentissage, l’imagination et la création innée.
L’enfant-adulte où toutes les barrières tombent comme un château de carte pour laisser place au choix de consommation.
Dès la naissance commence l’alimentation conditionnée, lait en poudre, petits pots, bouillies, plats préparés à réchauffer au micro-onde (toujours la facilité),tout un étalage de choix.
Du choix pour les enfants , du choix pour les parents, des choix bien conditionnés tout de même, mangeables tant que la date le permet !
Voilà le goût, l’odorat, et la digestion bien encadrés.
La consommation abusive de la télévision de la part des parents avant ,pendant et après la grossesse : ou ne la trouve t’on pas ?
A l’hôpital, à la maison, dans certains transports en commun, voire dans sa poche !
Des parents qui mettent leurs enfants devant le téléviseur, évidemment pour leur permettre de vaquer à leurs taches et occupations quotidiennes; or, celles ci s’amenuisent au fouet du bouton ,bien à la mère, à la ménagère qui n’a pas son feuilleton journalier ou un de ces jeux télé qui font rêver de gagner. Des enfants et des parents qui partagent devant leur téléviseur. Avec les âges, consommant cette science virtuelle, les premières paroles, les premières croyances, les premières exigences : Je sais tout, je l’ai vu à la télé, je sais.
Le langage télévisé se retrouve à l’école, dans les activités extérieures, au foyer, dans la chambre, dans le salon, la cuisine ; compris et entendus par des milliers de téléspectateurs s’imprégnant d’exemples et stéréotypes médiatiques (musique, mode , cinéma).
Très jeunes en proie au système médiatique de consommation et de conditionnement : des pubs avec et pour les enfants, des jeux et émissions(radio, télé) dans lesquelles tout est permis de gagner. Dans les supermarchés , des rayons sont disposés à la hauteur des enfants, juste devant les caisses ou s’exposent bonbons et sucreries que nos chérubins convoitent des yeux et du toucher…Mais qui va payer tout cela ! Braves parents qui , par le travail pourront offrir et s’offrir ce que leur permettra le porte-monnaie. Demande d’enfant assouvie sans effort, sans conscience du temps, des moyens que demande toute chose, sans patience jusqu’à l’hystérie pour l’obtention.
Des nécessités aux besoins, des besoins au superflus, du superflus à l’inutile. La famille se disloque, s’éloigne du centre, du foyer, les parents au boulot, les enfants livrés à eux-mêmes. Alors, cadeau le portable, le téléviseur, la playstation, cadeau les fringues de marque et tout autre ustensile en vogue, cadeau l’argent de poche pour festoyer en soirée, où alcool, tabac, drogue, sexe et homosexualité sont de rigueur chez les très jeunes adolescents, bonne conscience de parents qui offrent, qui payent, des enfants qui consomment gratuité et facilité. Beau cadeau de parents bien aimant qui verront de leurs propres yeux les conséquences de leurs actes.
La possession devient systématique. Pour l’obtenir, se crée une domination de l’enfant sur les parents.
Ce qui s’obtient sans effort , sans volonté, sans patience, sans actes, ne dure ni dans l’esprit ni dans le cœur.
Butinant de désirs en désirs, attachés à tout , détachés de tout , en suivant les tendances.
Plus s’assouvissent les désirs et plus l’on possède, le contentement disparaît. Enfant sans esprit, enfant sans cœur, sans reconnaissance, sans connaissances réelles. Ce que l’on voit à travers l’écran ne signifie pas savoir le faire, ce qu’on y entend ne peut pas devenir connaissance, les ressentis et émotions ne sont pas réelles.
Voilà la vue, l’ouie, le toucher bien encadrés.
Tous les sens sont en proie à l’extinction. Des parents et des enfants sujets au mouvement de masse « si tout le monde le fait, le dit, c’est forcément bien ! » En constante quête de changements, de nouveautés, inlassables insatisfaits, ne laissant plus le temps de l’usure : lorsque c’est dépassé , On change et rechange…La dilettante possession.
Possédés par l’extérieur, s’occulte l’intérieur et plus rien ne devient possible, les facultés réelles phagocytées par les facultés virtuelles.
Les principes familiaux perdus, plus de fratrie, plus de valeurs morales, de respect, d’obéissance, d’autorité, plus de hiérarchie familiale. Parents, n’abandonnez pas votre tâche d’adulte envers vos enfants. Préparez-leur une alimentation saine, des repas frais et variés.
Chassez la télévision et tous ces outils du modernisme, ils ne sont fait que pour affaiblir. Les rapports que vous entretiendrez dans votre couple seront l’exemple pour vos enfants.
Aérez vous, aérez les, rien ne vaut une bonne randonnée en nature , de ces bonnes fatigues après un vrai effort.
Ce n’est ni le travail ni l’argent qu’il ramène qui éduquera vos enfants, ne rêvez pas « tout ne s’achète pas ». Avec cela vous pourrez tout au plus les élever, croire leur payer une éducation par l’expatriation des parents dans le monde du travail est une bien belle utopie.
NON ! Travaillez moins et donnez ce temps pour vous et vos enfants,,ne les responsabilisez pas pour vous déresponsabiliser de votre tâche de parents.
L’enfant ne demande qu’à apprendre ,pratiquez et exercez en eux l’effort ,la volonté, la pensée, la patience, l’action et la constante discipline, l’imagination, la créativité (musique, dessin, peintures, arts) . Parents, organisez vous pour laisser vos enfants en dehors des supermarchés, ils vous en évitera bien des contraintes et obligations !
Parents , disciplinez vous , pour que vos enfants se disciplinent , pour que les principes durent pour le futur.
La famille dépérit dans le néant,Il ne tient qu’à soi de la préserver.
Luttons pour le devenir.

F.

***********

NOUS SOMMES ENTRAIN DE MOURIR DE PEUR.

H
ier dans l’après-midi, un groupe de nos ancêtres abandonne la sécurité relative de son refuge.
Et cela ne se déroule pas précisément dans le médiocratique Pays des Pierres de Pierre et Vilma Taillepierre (cette révélatrice parodie de notre passé profond, avant le premier dieu et le premier couteau). Cela se passe dans l'épaisseur de la forêt où la brutalité, la vie et la beauté sont une seule et même chose. Dans la semence des châteaux, des villes, des batailles, des arts et des divinités.
C’est avec circonspection que s’effectue le départ vers ce monde sinistre et crépusculaire, constitué par les choses les plus dangereuses qui soient: celles dépourvues de nom. Défilés étroits et marais. Cris terrifiants au coeur de la forêt.
À l'intérieur de la grotte perdure la distension. La chaleur sacrée de la flamme, les femmes et les enfants. Dehors, en revanche, on marche dans les domaines de l’Inconnu, de l'Imprévisible. Pour cela, les chasseurs ont les mains raidies tenant leurs haches et leurs javelots. Cesser d'exister est une possibilité certaine à chaque pas. Ici dans ce bosquet, ou là parmi la ronce brûlée par l’éclair. Qui sait. C'est si vaste, le Royaume du Danger. Cependant ici leurs mains sont refermées sur les armes. Et une protection magique les accompagne où qu'ils aillent: leur propre Peur. Soudainement, apparait un tigre aux dents de sabre. Le pouls s’accélère. Les pupilles se dilatent. Le poil s’hérisse (comme nous le faisons tous les animaux afin d’augmenter notre volume face à l'adversaire), la bouche se sèche. Et en quelques dixièmes de seconde se trouve déjà en action l'instinct de Fuite ou de Combat. Ce mécanisme merveilleux qui leur permettra de décider, immédiatement, entre lutter ou fuir, sans allonger inutilement la tension.
Une fois résolu le dilème, le corps reprend son fonctionnement normal, jusqu'à un prochain épisode. Bienaventureuse soit cette Peur.
Ce matin, un groupe de nos contemporains abandonne son douteux, aigre, disputé refuge pour s’enfoncer dans une de ses villes empreintes de terreur. Ce que Dostoevsky a défini avec précision comme "des tribus accidentelles".
Là, inconcret, fantasmagorique, réside un tigre à dents de sabre, qui ne finit pas d’apparaître ni de se dissimuler. D'être réalité ou paranoïa. Haïssant et rêvant toujours, comme le dragon de Borges, dans le brumeux de la vie. A l’affût.
Le pouls monte et monte. L'adrénaline déclenche toutes les alertes. La pupille se dilate. Et une sensation de panique prolonge son harcèlement dans tout le corps, sans que l'instinct dont nous avons parlé puisse exercer sa fulminante action. Ce prolongement est fatal (cancer, infarctus, Sécobarbital par vodka). Mais comment flécher une Banque de l'oeil droit? Par où échapper des ravages du temps, des Fées de la Faim, de l'Insignifiance, de l'Échec? Comment agir sans savoir contre quoi, ni quand ni comment, avec les pupilles ouvertes et le coeur qui nous échappe par la bouche? Il paraitrait comme si, de la Nature Primordiale, nous n’avions conservé que cette sensation et fait d'elle un culte. Une lithurgie de domestication: la Civilisation par la Peur, Soeur favorite ou associée de confiance de la dictature de l'Argent, suspectons-nous.
Pas vous?
Concordons avec Jung en ce que "l'esprit du mal est la peur, la prohibition, l’adversaire qui s’oppose non seulement à la vie qui lutte pour la perduration éternelle, mais contre n’importe quel grand exploit, celui qui inocule dans le corps, comme une imperceptible morsure de serpent, le poison de la faiblesse et de la vieillesse; tout ce qui est régressif, ce qui menace de la sujétion à la mère. Seule l'audace peut nous libérer de lui. Si on ne court pas le risque, quelquechose se détruit dans le sens de la vie et tout l’avenir fini par être condamné à la vulgarité, à une pénombre qui n’est éclairée que par des feux fastueux" (Effrayant avertissement d'un magicien). En ce moment même, quand dans quelque endroit caché de la culture sont rêvés les dieux du futur, misons sur un, fait de courage et de rire. De renoncement et de devoir. Forgeons dans nos rêves une divinité vaillante, qui refasse l’homme à son image et ressemblance. Parce que nous devons le savoir. Le sentir. Le humer dans la propre peau: le Mal, la peur massive, est entrain de nous avilir. Son bras a déjà atteint la couche de l'homme. Et seules une divinité solaire de sang fort et une vie resacralisée pourront nous sauver de la mort.
A. Gil.
Entrevue

CLUB DU TROC:
Interview réalisée par Enzo Talarico (Mouvement de Philosophie Culturelle) à Felicísimo Agote (PELI).

INTRODUCTION:
La crise Argentine de la fin des années quatre-vingt-dix a engendré de nombreuses initiatives sociales qui ont résolu quelquefois d’une manière
plus que transitoire les nécessités de la population et
se sont présenté comme une alternative véritable et viable au système
monétaire et de crédit international. Les Clubs du Troc,
qui ont atteint approximativement sept millions de membres dans toute la Nation Argentine, allaient montrer au reste de la population mondiale que les relations humaines ne se limitent pas à l'argent - bien que celui-ci les limite à son intermédiation – et que vastes sont les ressources d'un peuple lorsqu’il perd ses illusions de croissance économique et de progrès, lorsqu’il aterrit à la
RÉALITÉ...

* * * * * * * * * * * *

ENZO:
Peli, tu étais membre du Réseau Solidaire et tu continues actuellement à diriger un NOEUD à Buenos Aires.
Pourrais-tu nous expliquer un peu comment les Clubs du troc ont vu le jour et qu’est ce qui les a provoqué ?

PELI:
Ici dans le pays, les Clubs du troc naissent d'un groupe d'amis et de voisins qui se réunissent dans un garage pour échanger leurs produits, services et connaissances; étant à ce moment environ une vingtaine, il se trouvait parmi eux de nombreux professionnels qui offraient leurs services dans des branches différentes (un d'eux était lombriculteur). Cela a fait qu’au début, ils réalisaient du troc direct, c'est-à-dire, un produit pour un autre sans aucune intervention, ou bien, qu’ils triangulent...

ENZO:
Triangulent?...

PELI:
Moi avec toi, lui avec toi et lui avec moi: ainsi, comme il n’est pas intéressé par ce que je possède mais moi oui par ce qu’il a, que je ne suis pas intéressé par ce que tu as, mais toi oui par ce qui est mien, alors je prends ce qui est à lui, toi ce qui est à moi, et vous deux finissez la triangulation; car lorsqu’on le fait de deux en deux, les possibilités se limitent de plus en plus et cela termine par être très difficile: en triangulant nous avons trois possibilités, il y a plus d'options...

ENZO:
... Et rien n’exclut qu'il y en ait plus...

PELI:
Exactement... Maintenant, comme à cette époque il n'y avait pas de travail, les gens avaient beaucoup de temps libre et il y avait des nécessités, ce mécanisme a commencé à être connu et à proliférer de sorte qu’il y avait de plus en plus de Clubs du Troc ou NOEUDS. On les nomment ainsi parce qu'ils font partie d’une grande toile qui est ainsi conformée par de nombreux NOEUDS.
La somme des noeuds conforment donc cette toile qui est ici un Réseau National, composé par différentes Zones.

ENZO:
Y a-t-il eu des causes concomitantes au manque de travail qui ont déterminé la création et la postérieure expansion des Clubs du Troc?

PELI:
Oui, le manque de travail a contribué à ce que les gens décident de satisfaire leurs besoins à travers le Troc et cela a motivé aussi beaucoup de gens qui avaient fermé leur commerce et qui n'avaient pas où verser leurs produits, en particulier dans la branche commerciale des produits non-périssables. Les gens qui avaient ces produits chez eux les ont versé dans le Troc et, bien évidemment, quand ces produits se sont terminé, ceux (parmi ces gens) qui ne produisaient pas se sont trouvés sans produits pour troquer.
Cela a provoqué, à la longue, que certains produits deviennent introuvables alors qu’au début on trouvait de tout.

ENZO:
D'après toi, le Troc est un système alternatif à la monnaie et aux autres type de change ou est-il seulement complémentaire?

PELI:
Pour moi, l'activité du Troc est complémentaire, parce qu'on vit dans une société et on se trouve en contact avec le Marché Formel, ainsi je consomme de l’électricité, de l’eau, le téléphone, l’autobus, etc. Produits pour lesquels on a besoin de l'argent pour les payer. Par conséquent, avec le Troc je complémente mes nécessités en produits, services, savoirs: cela peut être de la nourriture, vêtements, services de la maison, de réparation, d'entretien, cours, professeurs, avocats, dentistes, docteurs: ce que l’on ne trouve pas sur le Marché Formel peut l’être dans le Troc. Complémentaire car, aillant moins de revenus, je cherche à complémenter ce que je vais sacrifier à cause de la diminution de mon revenu au moyen du Troc, par exemple: je suis entrain de gagner moins d'argent: avant je peignais ma maison tous les deux ans; maintenant, cela fait cinq ans que je ne la peint pas et elle se trouve dans un état désastreux.
Cependant, voilà: je vais et je peux produire à l'intérieur du Troc et cette production que je ne peux pas écouler sur le Marché Formel mais oui dans celui du Troc, je la transforme en un échange de services et j’embauche un peintre qui me laisse ma maison en bon état, dans des circonstances où je n'avais pas d'argent pour le faire. Ceci serait un exemple de comment je complémente. (Autre exemple) je n'avait pas d'argent pour me couper les cheveux tous les vingt jours, alors je le fais tous les deux mois; cependant, comme dans le Troc il existe le service de coiffure, je peux continuer à me couper les cheveux tous les vingt jours.
Certains disent qu'il faut vivre toute la vie avec le Troc, je ne le pense pas, car à un moment donné il faut être dans une meilleur situation. Je peux continuer à vivre avec lui pour une question de principes.

ENZO:
Le système des Crédits, en quoi consiste-il?
Est-il indispensable au système du Troc? Ressemble-il à l’argent?

PELI:
Le Crédit n'est pas de l'argent mais plutôt un outil conçu pour accélérer les transactions de Troc, à condition qu’il soit bien utilisé et que l'émission en soit contrôlée; (pour) qu'il n'y ait pas une émission démesurée, ceci doit être étudié. Ainsi, par exemple, ici nous sommes tombés d’accord en ce que l’émission devait s’effectuer á raison de cinquante crédits par adhérent ou prosommateur, c'est-à-dire: producteur-consommateur; plus tard, il est advenu qu’avec l'excuse que les crédits devaient être fait dans une imprimerie où l’on demandait de l'argent pour les imprimer, on exigeait de l’argent aux personnes qui voulaient entrer dans certains noeuds, afin de pouvoir payer ces crédits; l'idée est alors apparue que, bon, je peux continuer à fabriquer des crédits pour les vendre ensuite. Il y avait des gens qui, au lieu de s’associer, sortaient acheter des crédits, ne produisaient rien, et ces crédits étaient mal acquis: le système s’est alors écroulé. Le crédit doit toujours exister en fonction directe de la quantité de gens qu'il y a dans le système.

ENZO:
Mais les crédits sont remis au prosommateur en fonction de quel critère?

PELI:
Il sont remis en fonction d'un critère de Circulation et que la place ne se “sèche

site Bilingue (Français-Anglais) diffusant de nombreux textes et publiant le sommaire des numéros du Livre édités à Paris depuis 1980 que vous pouvez commander à notre adresse Internet: Livredephilosophieculturelle@hotmail.com


Asunto: 
+1 mais...
Autor: 
patc
Fecha: 
Lun, 2004-07-26 13:26

Salut, j'ai validé ce texte parce qu'il n'y a pas de raison de le refuser.

Par contre je le trouve plutôt impertinent, particulièrement ceci:

PAs un peu barjot, non?

Il y a des réflexions "intéressantes" sur l'évolution des rapports hommes-femmes, et le truc sur le troc (que je n'ai pas lu au complet, j'avoue).

Mais personnellement, ce genre de soumission révèle le talon d'Achille des tribunes libres: des comiques dont les idées, au reste, n'intéressent personne, se lâchent lousse et libèrent sur le monde une diarrhée de palabres indigestes.

Philosophie culturelle mon Q.


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