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La synthèse historique et le dépassement contre le postmodernisme et la postmodernité 1ère partie : écrit post-postmoderne

calvaire01, Jueves, Julio 15, 2004 - 00:06

calvaire01

Bref, la dissémination s'impose comme seule condition vraiment généralisée. C'est ainsi qu'une méthode matérialiste historique renouvelée et mise à jour permet de voir notre époque.

Partons donc de cette dissémination pour entrevoir sa possible synthèse théorique et son dépassement révolutionnaire...

Il y a ce qui fait en déterminations nouvelles le monde postmoderne dans lequel nous vivons. Il y a d'un autre côté ce qui le conteste.

La constellation postmoderne des déterminations se constitue en une pluralité aux formes largement autonomes mais aussi relativement organiques de modes de domination : le patriarcat toujours bien vivace, le capitalisme néolibéral mondialisé, l'étatisme (de la droite conservatrice et réactionnaire à la gauche plurielle sociale-démocrate collabo), le règne de la gestion impériale et généralisée des modes et formes de vie (de l'entreprise à l'école, de la psychiatrie à la prison, du syndicalisme à l'ordre communautaire démocrate radical et citoyenniste...), l'écocide, le nouvel impérialisme guerrier, le racisme, l'hétérosexisme, les médias de masses...

La constellation postmoderne de la contestation radicale s'affirme comme généralisation des militantismes particuliers (des diverses formes de l'altermondialisme radical dans le style CLAC aux luttes radicales mais parcellisées contre les ogm, les déportations, le sexisme, l'homophobie, le racisme...) ou dans sa frange d'autoorganisation dans les mouvements des autonomies (à travers surtout les mouvements autonomes), autodéterminations, autogestions et modes de vie particularisés et atomisés (du punk aux néo-hippies, des écologistes radicaux des écovillages aux redskins...). Il existe des modes révolutionnaires mais disséminés. Il n'existe plus de véritable sujet (au singulier) révolutionnaire conscient de lui-même. D'où la critique incisive de la notion de prolétariat et l'affirmation du concept des multitudes comme forces disséminantes. Il n'existe plus non plus de mouvement (au singulier également) révolutionnaire unitaire.

Contre cette parcellisation et cette dissémination des luttes et formes de vie se posant comme changements radicaux, il existe un retour de la vieille gauche désuète qui se vit comme marxisme-léninisme, maoïsme, anarcho-communisme de la tradition (de la tradition des Bakounine, Kropotkine, Malatesta, etc.)... Cette impossible vieille gauche voudrait faire fie de la dissémination opérée qui existe comme conditions et déterminations actuelles. Elle s'enfonce dans le programmatisme de la révolution comme affirmation du prolétariat, programme prolétariste unificateur, bref comme volonté de réalisation de la société autogérée du travail et de la consommation, comme le communisme d'antan avec État ou sans État. Elle semble ignorer la donne fondamentale de la disparition d'une culture prolétarienne vraiment généralisée et de la dissémination du prolétariat en couches diversifiées à l'infini ou presque d'individus aux conditions et identités diverses, aux formes de travail diverses (du travailleur autonome au bureaucrate, du technocrate au gestionnaire, du salarié plus traditionnel à l'organisateur...) ou de non-travail. Elle regrette sa belle époque du prolétariat comme sujet relativement commun et unifié. Et ne fait que maugréer l'époque postmoderne.

Il y a aussi ceux qui contestent la vieille gauche (sous le nom de programmatisme) au seul nom de la lutte révolutionnaire du prolétariat qui viserait son abolition comme abolition du capitalisme et des classes et qui se heurtent ou se heurteront tôt ou tard aux problèmes similaires concernant la disparition du prolétariat comme classe unifiée. Cette classe unifiée que nous nommions prolétariat n'a peut-être pas à s'abolir car l'histoire l'a probablement déjà anéantie.

Bref, la dissémination s'impose comme seule condition vraiment généralisée. C'est ainsi qu'une méthode matérialiste historique renouvelée et mise à jour permet de voir notre époque.

Partons donc de cette dissémination pour entrevoir sa possible synthèse théorique et son dépassement révolutionnaire...

Suite et développement dans un prochain article



Asunto: 
Sur ce que m'inspire souvent l'altermondialisme militant
Autor: 
calvaire01
Fecha: 
Sáb, 2004-07-24 16:20

Je trouve que j'ai mis un peu vite l'altermondialisme radical genre CLAC, vieille CLAC plus que nouvelle, au niveau des militantismes particuliers. Mais je ne peux pas m'imaginer qu'il sorte de ce courant militant et activiste (au sens péjoratif du terme, basé sur les actions et manifestations de contestation temporaire et parcellisée)un mouvement révolutionnaire. Entre la simple contestation du capitalisme sous sa forme néolibérale (grands traités, multinationales...)et la construction du mouvement révolutionnaire communiste, libertaire, écologiste..., il y a deux orientations différentes. Le réseau que développe la CLAC maintenant est tout de même plus intéressant. Mais ma critique profonde face au militantisme altermondialiste radical était et demeure souvent la suivante :

Manifester au nom d'"un prolétariat" que l'on recherche dans ces dites
manifestations, manifester contre des ordres économiques et politiques tous
puissants et intégrés (à lesquels l'on accorde de l'importance même en les
ciblant comme monstres de compensation à combattre pour se cacher la réelle
indigence de nos vies), vivre d'un militantisme de bon aloi dont le
radicalisme se calcule qu'à partir du nombre d'arrestations dans les manifs,
vivre pour s'organiser "contre", casser des vitrines comme signe de
radicalité qui cache l'absence de sens radicaux dans les faits, voilà tous
des signes d'une psychologie de l'impuissance, d'une misère très humaine,
qui règne dans le milieu des "militants". Ce milieu est pleinement
réactionnaire dans le sens que la plupart du temps il ne fait que réagir.
Réagir contre les Sommets, contre les Congrès, contre le commerce, contre
les multinationales, etc. Il est profondément vide de sens affirmatif. Il
n'est plein que de son ressentiment contre un monde qu'il n'aime pas qu'il
combat sans imposer des formes de vie vraiment nouvelles. La vie
révolutionnaire n'existe alors que comme militantisme de réaction. Il est
actif dans la passivité. Il n'est nullement révolutionnaire au sens qu'une
révolution exigerait de profonds changements qui affirment une vie plus
riche, plus égalitaire, plus festive, plus libre dans la concrétisation des
existences créatives. Il se colle aux vitrines du capitalisme global pour
les casser, mais il ne casse jamais les conditions de base de l'existence
capitaliste. Il fait comme s'il n'existait rien d'autre qu'un monde
administré. Même les capitalistes les prévoient facilement. Ils font partie
de leur spectacle. Ils se donnent à eux comme spectacle. Le milieu militant
fait pleinement partie ainsi de "la société du spectacle" que dénonçait
Debord. Il est triste et morne. Il est presque cadavérique. Il pue sa propre
mort.


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