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Boycotter, c'est combattre!

Anonyme, Domingo, Junio 20, 2004 - 11:34

Le Drapeau Rouge

Pas des mots trompeurs. Pas des mots confus. Pas ces habituels mots hésitants, faibles et résignés, qui forment les mêmes phrases creuses ou à double sens que prononcent depuis un siècle des bouches hostiles ou manipulatrices. Non! Des mots qui tranchent et qui ne véhiculent aucune illusion: BOYCOTTONS LES ÉLECTIONS!
Manifestation - Comité pour le boycott - Vendredi 25 juin 2004 - 18h30 - Carré Phillips(métro McGill)

Boycottons les élections!

Boycotter, c'est combattre!

Manifestation
Comité pour le boycott
Vendredi 25 juin 2004 - 18h30
Carré Phillips
(métro McGill)
Boycottons les élections!

Sur de nombreux murs, sur tous les poteaux qui prètent leur surface à travers les quartiers populaires, on peut lire depuis quelques jours, écrits à la main ou imprimés sur de modestes affichettes, comme le veux la tradition militante, trois mots clairs, simples et évidents, précis et percutants comme un cri: BOYCOTTONS LES ÉLECTIONS!

Pas des mots trompeurs. Pas des mots confus. Pas ces habituels mots hésitants, faibles et résignés, qui forment les mêmes phrases creuses ou à double sens que prononcent depuis un siècle des bouches hostiles ou manipulatrices. Non! Des mots qui tranchent et qui ne véhiculent aucune illusion: BOYCOTTONS LES ÉLECTIONS!

En politique, la langue des bourgeois est maintenant une langue vieillie, pétrifiée, qui n’a plus de sens, et que de moins en moins de travailleurs-euses écoutent avec respect et soumission. Le prolétariat a besoin plus que jamais de parler et d’agir par lui-même. Et en l’espèce, aujourd’hui, il est écoeuré de voter pour le «parti unique» de la bourgeoisie.

Que ce «parti unique» soit bicéphale ou tricéphale, qu’il se compose d’un gros corps obèse et totalitaire libéralo-conservateur et de deux flancs: un flanc gauche et un flanc droit plus ou moins visibles ou discrets selon les époques et les circonstances, cela importe tout compte fait assez peu. Ce qui compte vraiment c’est que les mêmes intérêts (ceux des capita-listes) règnent à la fois au gouvernement et dans l’opposition, si bien que quand la représentation parlementaire change d’une élection à l’autre (et elle doit changer pour que l’édifice tienne), la nature du parlement, elle, reste la même.

La société bourgeoise actuelle cherche son souffle, cela est évident. Mais une chose certaine, c’est qu’elle a beaucoup de peine à trouver ce souffle supplémentaire du côté de la démocratie. Son parlementarisme apparait de plus en plus comme une oeuvre du passé, déconsidéré dans le présent, et dépourvu de toute utilité pour l’avenir.

Les militantes et les militants d’aujourd’hui aspirent à renouveler la participation des pauvres et des exploités-es à la transformation radicale de la société. C’est ce qu’on appelle la révolution. En boycottant les élections, ils et elles nous disent clairement deux choses. D’abord: qu’il n’y a pas de pauvres ni de travailleurs-euses révolutionnaires dans les parlements, et qu’il est inutile de les y chercher. On y retrouve certes des bourgeois, des petit-bourgeois et des labour-lieutenants, mais pas de pauvres ni de travailleurs-euses révolutionnaires.

Cela en soit est significatif. Mais plus significative encore est la deuxième chose qu’ils et elles nous disent, à savoir que les pauvres et les travailleurs-euses révolutionnaires ne cherchent surtout pas à entrer au parlement! Leur politique va plutôt dans le sens de le détruire, et avec lui, de détruire les autres appareils de l’État bourgeois qui sont, considérés dans leur ensemble, les moyens de la domination de classe de la bourgeoisie sur les travailleurs et les travailleuses.

Mais alors, si les pauvres ne cherchent pas spécialement à entrer au parlement, qui sont ces pléthores de candidats et de candidates qui veulent «renverser» le gouvernement et installer une alternative sur les banquettes de la Chambre des communes? Ceux-là et celles-là s’offrent seulement pour remplacer les bourgeois, les petit-bourgeois et les labour-lietenants qui les ont précédés et que les circonstances mettent maintenant au rencart. C’est une offre de substitution, non pas de transformation, encore moins de révolution.

Le mouvement communiste (dès 1920) a qualifié cela de parlementarisme organique. Il en a fait la critique la plus sévère et l’a rejeté totalement, mais s’est trompé au fil des ans sur la manière de le combattre.

Le parlementarisme organique c’est la fusion, à travers les parlementaires ouvriers et populaires, de la classe ouvrière et de la démocratie bourgeoise. C’est le parlement bourgeois qui bouffe, assimile et digère les députés des classes subalternes. C’est la reclassification du prolétariat en simple roue fixée au mécanisme de la société bourgeoise.

Le parlementarisme organique, c’est la liquidation de l’action révolutionnaire. Pas surprenant que tous et toutes les opportunistes, tous les sociaux-démocrates réformateurs, sont littéralement obsédés, au Québec et ailleurs au Canada, par l’idée de pénétrer le parlement et de s’y mouler comme des polymères informes. En vérité, ils ont surtout peur des pauvres, peur de la rue, peur de la justice faite acte, peur du changement. Peur de l’embrasement! Ils et elles feignent d’ignorer que la révolution prolétarienne, à l’instar du feu qui regénère la forêt, peut seule regénérer la démocratie.

Les raisons du boycott

Les militants et les militantes qui font campagne pour le boycott des élections, à l’instar de ceux et celles du Parti communiste révolutionnaire (PCR-co) ne cachent pas une seule seconde que les options soumises à l’électorat pour le 28 juin prochain, suffiraient à elles seules à justifier le mot-d’ordre radical: boycottage prolétarien du cirque électoral!

Le parti unique va reprendre le pouvoir! Grosse surprise! Ses deux ailes, le Parti libéral et le nouveau Parti conservateur sont, parmi tous les partis bourgeois d’occident et du monde impéria-liste, au nombre des cinq ou six partis, tout au plus, qui ont construit les liens les plus durables, qui ont assis leur longévité sur l’implantation dans les milieux capitalistes et la défense des intérêts communs à toute la bourgeoisie, parmi les plus solides qu’on puisse trouver à travers tous les parlements bourgeois.

Si chaque monopole a sa réverve, alors au Canada le Parti libéral et le Parti conservateur sont le coffre-fort attitré au monopole politique de la bourgeoisie sur la société canadienne. C’est un coffre-fort que le prolétariat devra faire sauter!

À côté d’eux, les oppositions constituées par le NPD et le Bloc Québécois, ainsi que les spectres translucides qui tentent désespérément d’être vus dans la cours des grands — le Parti vert canadien et le Parti «communiste» canadien — sont chacun à leur façon des dérivatifs parlementaires confus aux luttes réelles des travailleurs-euses et des pauvres.
Même les plus progressistes parmis eux sont aussi maladivement électoralistes et nuisent à la lutte des masses.

Paradoxalement, les succès des ces oppositions (NPD et Bloc Québécois) servent de caution au monopole du parti unique et forcent périodiquement la bourgeoisie à se recentrer sur les intérêts politiques commun à sa classe — en tant que classe dominante — plutôt que sur des intérêts de cliques ou de fractions.

Jamais la coloration qu’apporte à la Chambre des Communes un parti comme le NPD (et la chose serait identique s’agissant d’un nouveau parti socialiste ou d’une quelconque alliance progressiste ou citoyenne, etc.) ne produit autre chose que ceci: aider la bourgeoisie à assumer ses fonctions et à gouverner, officiellement au nom de toute la société (!), tout en restant confortablement à l’intérieur de sa ligne générale à elle qui est d’assurer les meilleures conditions pour la reproduction du capital.

La réalité d’une chose, y compris la réalité d’une chose déplaisante, est toujours ce qu’elle est objectivement et rien ne sert de l’embellir au moyen d’artifices ou de chimères spéculatives, surtout si c’est seulement pour modifier l’impression que produit cette réalité plutôt que la réalité elle-même.

En l’occurence, la réalité du champ électoral canadien, pour sinistre qu’elle soit, ne peut faire illusion. L’illusion viendrait plutôt de la tentation récurente d’embellir l’impression moche produite par cette réalité.

Que nous dit cette réalité? Que la démocratie c’est la stabilité puisque le pouvoir ne change jamais. Que les capitalistes ont toujours le haut du pavé. Que les politiciens parlent tout le temps même s’ils n’ont rien à dire. Que les élections c’est 36 jours de publicité. Que la démo-cratie c’est regarder la télévision et aller voter. Qu’il y a l’apathie et la démocratie. L’apathie c’est quand les jeunes, les pauvres et les prolétaires gueulent, luttent et manifestent mais ne vont pas voter; et la démocratie c’est quand ils et elles vont voter mais ne gueulent pas, ni ne luttent ni ne manifestent!

Cette réalité sinistre fait de moins en moins illusion. Tous les bourgeois du pays ont été stupéfiés de constater lors des élections de 2000 que seulement 61,2% des électeurs et électrices étaient allés voter, le résultat le plus bas depuis le 62,9% de l’élection de 1926. Les politiciens ont commandé des études pour les aider à comprendre ce qui se passait, d’autant plus que la désaffection est constante depuis plusieurs élections.

Mandatés par Élections Canada, les professeurs Jon H. Pammett de l’Université Carleton et Lawrence LeDuc de l’Université de Toronto, aidés du Centre de recherche Décima, ont dit en mars 2003 aux politiciens bourgeois (et à leurs petits amis tout aussi inquiets du Bloc et du NPD): ...attention, les électeurs vous coulent entre les doigts comme du sable.

Questionnés par les enquêteurs de Décima sur les raisons de leur abstention, 59.4% des non-votants interrogés ont donné comme raison une attitude négative à l’égard des politiciens, du gouvernement, des candidats-es, des partis et/ou des chefs de parti. 24.2% ont mentionné l’apathie et l’indifférence; 14,5% l’inutilité de leur participation et 8,6% le manque de compétition. Par ailleurs, seulement 5,0% ont donné comme raison un manque de connaissance ou d’information, 1,2% un problème administratif et 0.5% un système électoral insatisfaisant.

On a vu ces derniers jours que ces informations statistiques commandent chez les politiciens bourgeois de mener bataille pour reconquérir la jeunesse (coucou Bono! — campagne spécifique du Bloc auprès des jeunes) et pour donner l’illusion qu’un renouvellement profond des pratiques politiques est déjà en marche au Canada (ce thème est important chez le conservateur Harper, le libéral Martin et aussi chez le néo-démocrate Layton).

C’est donc dire qu’à la bataille au sein du parlement entre les partis, entre les différentes ailes de la bourgeoisie, s’en superpose une autre, peut-être plus importante, plus profonde, plus complexe, plus dangereuse, qui s’explique par la tendance historique sous la démocratie bourgeoise à la séparation entre le parlement et les masses, i.e. le problème pour la bourgeoisie de son isolement politique.

Alors, combattre ou accroître cette tendance?

Quelle attitude doivent adopter les militants et militantes du prolétariat? Nous ne parlons pas ici des partisans du parlementarisme organique qui, c’est bien connu, ont des haut le coeur devant cette situation, tellement cela contrarie leur souhait d’aller s’incruster au parlement comme des pucerons dans une moquette. Mais des autres, les militants-es sincères, anti-capitalistes, qui ont comme horizon la libération des travailleurs-euses et des autres opprimés-es?

Les étapes de la formation du parti unique de la bourgeoisie canadienne

Traçons à grands traits les caractéristiques des trois époques dans la formation par la bourgeoisie de son parti unique.

A) De 1867 à 1921
C’est la formation de l’État canadien. Il passe d’une situation coloniale jusqu’à venir cogner aux portes du club des pays impérialistes. Ce sont plus de cinquante années dont a eu besoin la bourgeoisie, à défaut d’une véritable impulsion révolutionnaire puissante, pour constituer ses deux principaux partis, les conservateurs et les libéraux, et ce à partir de tendances politiques, religieuses, nationales et régionales éparses et contradictoires qui préexistaient à la Confédération.

50 années cruciales au cours desquelles la bourgeoisie a forgé son hégémonie politique, non pas dans la démocratie mais dans l’oppression. Pendant cette première étape, seuls les possédants jouissaient de droits électoraux. Le suffrage universel ne fut instauré qu’en 1920, avec l’adoption de l’Acte des élections fédérales (qu’avait précédée deux ans plutôt l’attribution du droit de vote aux femmes). Et encore, il fallut attendre 1948 pour que les canadiens d’origine asiatique puissent voter et 1960 pour les autochtones.

Entre 1867 et 1920, le droit de vote était censitaire, c’est-à-dire qu’il était basé sur la propriété d’un biens-fonds d’une valeur minimale (établie en 1867 à 400$), et capacitaire (par exemple il pouvait s’appliquer aux religieux, aux professions libérales, aux enseignants). Les femmes, les autochtones, les ouvriers, les paysans pauvres n’avaient tout simplement pas le droit de vote.

Au début de la confédération (1867 à 1872) on estime que 15% de la population seulement constituait l’électorat habilité à voter. En 1882 c’était moins de 20%. 22% en 1891. 25% en 1911. 30% en 1917. Et à peu près 50% en 1921. Le taux de participation aux élections (plus ou moins 70% pendant toute cette période) doit au surplus être appliqué à ces électorats minoritaires pour bien saisir qu’elle est la part de la population qui a forgé les deux seuls partis de gouvernement dans l’histoire du Canada.

Ce fut une période cruciale pendant laquelle le parlement (et ses partis) ont établi leur (fausse) légitimité auprès de toute la société, en dépit du fait qu’ils n’étaient l’émanation que d’une minorité de possédants. C’est pourtant pendant ces 50 ans que le Canada a procédé à son industrialisation, qu’il a développé ses chemins de fer, qu’il a constitué sa bourgeoisie commerçante et financière, qu’il a unifié son marché interne vers l’ouest et sur les territoires autochtones et métis, qu’il a établi de nouveaux rapports avec le capital britannique et le capital américain, qu’il a forgé ses principales institutions, etc.

B) De 1921 à la 2ième guerre mondiale.
L’enjeu est tout autre. il s’agit littéralement de «bouffer» les autres classes, i.e. d’adapter le système des partis qui s’est constitué sous la gouverne solide de la bourgeoisie, aux autres classes sociales qui commencent à sa manifester sur la scène politique: la petite-bourgeoisie dans l’agriculture (les fermiers) et la classe ouvrière.

Cette adaptation se fera aussi bien par l’intégration (couper court à l’autonomie) de ces classes dans les partis bourgeois, en disciplinant les leaders et les organisations des classes populaires, et en réprimant la classe ouvrière, ses luttes, ses grèves et son parti, le Parti communiste.

Rappelons l’époque. Le Canada est aux portes du monde impérialiste (en septembre 1929, dans une lettre au Parti communiste canadien, le Comité exécutif de l’Internationale communiste va affirmer ... que la bourgeoisie canadienne jouait un rôle impérialiste de plus en plus évident.). Après la première guerre mondiale et la poussée révolutionnaire qui a suivi la révolution d’octobre 1917 en Russie, la classe ouvrière canadienne s’est affirmée elle-aussi dans des combats importants: grève générale de Winnipeg en 1919, création du Parti communiste en 1921, luttes contre la répression, crise de 1929, grandes grèves des années 30. Par ailleurs, au début des années 20, les fermiers de l’Ouest et de l’Ontario constituent le Parti progressiste (qui fait élire 63 députés en 1921) et les Fermiers unis réussissent à former des gouvernements dans plusieurs provinces.

La bourgeoisie va faire face à ces défis de la façon suivante:
Elle va laisser émerger dans le système des partis le courant de droite de la sociale-démocratie (le CCF au début des années 30, suivi du NPD dans les années 60).
Elle va aussi laisser se disperser rapidement au milieu des années 20 le militantisme politique des fermiers à travers ses propres partis conservateurs et libéraux, et éventuellement au sein du CCF dans les années 30.

Et elle va, troisièmement, réprimer de façon très significative le Parti communiste et les organisations révolutionnaires de la classe ouvrière. Dès septembre et novembre 1918 des décrets du Conseil des ministres adoptés en vertu du War Measures Act interdisent la plupart des organisations politiques ouvrières (le Socialist Labor Party, les IWW, le Parti social-démocrate, etc.). Donc, dès sa fondation en 1921, le Parti communiste se retrouve dans l’illégalité. Il vivra légalement sous le nom de Workers Party of Canada.

Les décrets de la Loi des mesures de guerre seront annulés en 1923. En avril 1924, le Parti communiste canadien peut exister légalement. Pour quelques années à peine. En 1931, en pleine crise économique, le gouvernement de R. B. Bennett, au moyen de la Section 98 du Code criminel décrète le PC association illégale. En août 1931, neuf dirigeants du PC sont arrêtés. Huit subiront un procès pour association illégale et conspiration séditieuse. Pendant qu’il est en prison à Kingston, Tim Buck, le chef du Parti, est victime d’une tentative de meurtre.

En juin 1936, le nouveau gouvernement de Mackenzie King retire la Section 98 du Code criminel. Mais tout de suite après, en mars 1937, le gouvernement nationaliste de Maurice Duplessis à Québec fait voter la Loi contre la propagande communiste dans la province de Québec (dite Loi du cadenas).

En septembre 1939, c’est à nouveau la promulgation de la Loi des mesures de guerre. Toutes les publications et toutes les organisations du PC sont soumises à la répression. Le 6 juin 1940, le Parti communiste et 15 autres organisations sont officiellement interdits.

Toute cette deuxième période montre bien que pour la bourgeoisie canadienne, l’apparition et la persistance d’un flanc gauche dans son système de partis, dans son parlement, constitué de sociaux-démocrates, d’humanistes religieux, d’agriculteurs et de petits-bourgeois intellectuels, est une chose acceptable, fort utile même. Plus son caractère impéria-liste s’accroît, plus ce socialisme bourgeois ou légal devient compatible avec la situation avantageuse de la bourgeoisie.

Par contre, l’action révolutionnaire du Parti communiste dans les années 20 et 30, ses combats et ses succès, ont constitué à l’inverse un fait inacceptable pour la bourgeoisie, entraînant une répression systématique.

À mesure que le révisionnisme va progresser et s’installer dans le PC, celui-ci va répondre à sa quasi exclusion de la démocratie bourgeoise par l’État, en se pliant aux diktats de la bourgeoisie, et en confinant son horizon politique à celui du parlementarisme organique.

C) De l’après-guerre à maintenant.
La bourgeoisie a pu profiter de la situation favorable dans laquelle elle s’est retrouvée après la guerre pour renforcer la position de ses partis. C’est la période d’or du parti unique de la bourgeoisie. Et cela n’est en rien contradictoire avec l’alternance (inégale et irrégulière) des libéraux et des conservateurs canadiens au gouvernement, de Louis St-Laurent (libéral) à John Diefenbaker (conservateur), de Pearson- Trudeau à Multoney, de Chrétien-Martin à...

C’est en premier lieu le parlementarisme comme institution, nappé de cette fausse prétention d’être une institution produite par la société dans son ensemble, par toutes les classes et tous les groupes, qui constitue le parti unique.

C’est aussi en second lieu le fait que les partis de gouvernement défendent des intérêts quasi identiques et gouvernent en conformité avec une même ligne générale, ligne qui se déplace dans le temps et selon les conjonctures davantage que d’un parti à l’autre.
C’est en troisième lieu le rabattage incessant qu’effectuent vers le parlement des mouvements électoralistes plus secondaires ou marginaux (sociaux-démo-crates, écologistes, socialistes, etc.), contribuant ainsi à ramener des forces fraîches dont ne peut se passer aucun parlement bourgeois.

C’est tout cela qui constitue le parti unique actuel, un des actifs les plus puissants pour la bourgeoisie, mais en même temps, par son propre succès, un facteur qui accroît la coupure entre le parlement et les masses laborieuses.

L’organisateur libéral tout puissant des années 60 et 70, Keith Davey, a un peu résumé cette période d’or du parlement. Ce qu’il dit à propos du Parti libéral s’applique en vérité au parlementarisme bourgeois dans son ensemble, y compris pour le caractère retors de l’institution: “nous avons réussi, dans une certaine mesure, à amener les villes à penser que nous sommes pour elles et la campagne que nous sommes pour elle, et même à être à la fois le parti des ouvriers et du monde des affaires — ç’a été un joli tour.

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