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La violence familliale en Turquie

Anonyme, Viernes, Junio 4, 2004 - 14:50

Nebahat Akkoc

« En règle générale, nous vivons dans la peur. Nous avons peur de nos pères,
de nos frères et de nos maris. Nous sommes effrayées parce que nous avons
fait l¹expérience de la violence avec eux... Dorénavant, nous ne voulons
plus être échangées. Nous ne voulons pas épouser quelqu¹un dont nous n¹avons
jamais vu le visage. Nous ne voulons pas être données en cadeau. Nous ne
voulons pas rester dans l¹ignorance. Nous ne voulons pas être mariées alors
que nous ne sommes encore que des enfants. Nous ne voulons pas vivre dans la
crainte continuelle d¹être punies sans raison. »

TURQUIE
La violence au sein de la famille

« En règle générale, nous vivons dans la peur. Nous avons peur de nos pères,
de nos frères et de nos maris. Nous sommes effrayées parce que nous avons
fait l¹expérience de la violence avec eux... Dorénavant, nous ne voulons
plus être échangées. Nous ne voulons pas épouser quelqu¹un dont nous n¹avons
jamais vu le visage. Nous ne voulons pas être données en cadeau. Nous ne
voulons pas rester dans l¹ignorance. Nous ne voulons pas être mariées alors
que nous ne sommes encore que des enfants. Nous ne voulons pas vivre dans la
crainte continuelle d¹être punies sans raison. »

Nebahat Akkoc, fondatrice de KA-MER (Centre pour les femmes), un groupe de
femmes de Diyarbakir, en Turquie, luttant contre la violence au sein de la
famille.

Discours donné lors de la conférence sur ce qu¹on appelle les crimes «
d¹honneur », Diyarbakir, septembre 2003.

Au moins un tiers des femmes turques seraient victimes de violences
physiques au sein de leurs familles. Comme d¹autres femmes partout dans le
monde, elles sont battues, violées et même, dans certains cas, tuées ou
contraintes au suicide, a déclaré Amnesty International ce mercredi 2 juin,
à l¹occasion de la publication de son dernier rapport sur la violence contre
les femmes.

Le rapport intitulé, en anglais, Turkey : Women confronting
family violence (index AI EUR 44/013/2004,
http://web.amnesty.org/library/index/engeur440132004 examine les raisons
cachées de la violence faite aux femmes au sein des familles ; il dresse une
liste d¹exemples de femmes victimes de cette violence, désigne des coupables
et reconnaît le travail réalisé par les femmes membres d¹organisations
non-gouvernementales (ONG).

« La gamme des violences exercées contre les femmes par des membres de leur
famille s¹étend des privations des nécessités économiques de base aux coups,
à la violence sexuelle et à l¹homicide en passant par les violences verbales
et psychologiques », a déclaré Amnesty International.

Certains actes de violence s¹inscrivent dans le cadre de pratiques
traditionnelles, notamment ce qu¹on appelle les crimes « d¹honneur » ; en
font partie également les mariages forcés, dont certains concernent des
enfants. Des femmes dont on a dit qu¹elles s¹étaient suicidées avaient en
fait été tuées ou contraintes à se suicider par des membres des leur
famille.

« La cause sous-jacente de la violence est la discrimination qui nie aux
femmes toute égalité avec les hommes dans tous les domaines de la vie.

« Une culture de la violence peut placer les femmes devant un double danger,
celui d¹être victimes de la violence et celui de ne pouvoir accéder de façon
effective à la justice, a déclaré l¹organisation.

« La violence contre les femmes est largement tolérée et même approuvée tant
par les membres influents au sein des populations locales qu¹aux plus hauts
niveaux du gouvernement et du pouvoir judiciaire. Les autorités ne mènent
que rarement des enquêtes approfondies en réponse à des plaintes déposées
par des femmes concernant des agressions avec violence, des meurtres ou le
suicide apparent d¹autres femmes. Les tribunaux continuent de réduire les
peines des violeurs qui s¹engagent à épouser leur victime, en dépit d¹une
évolution récente tendant à faire disparaître cette pratique. »

Amnesty International est préoccupée par le fait que le gouvernement n¹a
toujours pris aucune mesure effective visant à faire appliquer les lois
existantes et craint qu¹il n¹y ait, au sein des tribunaux et de la justice
pénale, une forte résistance à de nouvelles réformes.

« Le gouvernement turc a le devoir de protéger les femmes de la violence
commise par des représentants de l¹État mais également par des personnes
individuelles ou des groupes. Il doit, au regard du droit international
relatif aux droits humains, veiller à ce que soit respecté le droit des
femmes à l¹égalité, à la vie, à la liberté et à la sûreté, le droit de vivre
libre de toute discrimination et de ne pas être soumises à des actes de
torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants », a déclaré
l¹organisation.

Amnesty International appelle le gouvernement turc à faire en sorte que :

- les femmes bénéficient de mécanismes de protection leur garantissant
un logement, un accès aux services judiciaires, des soins médicaux
appropriés et la possibilité d¹obtenir réparation et dédommagements ;

- les magistrats et policiers enquêtent et engagent des poursuites
contre les auteurs de violence contre des femmes ;

- les cas de violence à l¹égard des femmes soient répertoriés et que
des statistiques soient faites et analysées ;

- les lois visant à protéger les femmes soient appliquées correctement;

- les groupes de défense des droits des femmes et autres organisations
non-gouvernementales reçoivent un soutien pour leur action en vue de faire
cesser toute violence et toute discrimination à l¹égard des femmes.

Complément d¹information

Le rapport intitulé Turkey: Women confronting family violence (index AI :
EUR 44/013/2004,http://web.amnesty.org/library/index/engeur440132004) fait
partie des documents publiés par l'organisation dans le cadre de la campagne
Halte à la violence contre les femmes qu'elle a lancée en mars 2004. (Voir
le document intitulé Mettre fin à la violence contre les femmes : un combat
pour aujourd'hui- mars 2004, index AI : ACT 77/001/2004
http://web.amnesty.org/library/index/fraACT770012004). Cette campagne met en
lumière l¹incapacité de nombreux États à travers le monde à prévenir les
actes de violence à l¹égard des femmes, à enquêter sur les violences
lorsqu¹elles se sont produites et à réprimer la violence contre les femmes.

Voir également le document intitulé Turquie. Halte aux violences sexuelles
contre les femmes en détention (index AI : EUR 44/006/2003,
http://web.amnesty.org/library/index/fraEUR440062003).

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Retransmis par
Nicole Nepton
nnep...@cybersolidaires.org

Site d'Amnistie International, section canadienne
www.amnistie.qc.ca/


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