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Campagne Soeurs d'esprit 2004-2005

Louise-Ann Maher, Lunes, Mayo 24, 2004 - 17:16

Correspondante :

"500 FEMMES AUTOCHTONES DISPARUES AU CANADA"

Au cours des vingt dernières années, environ 500 femmes autochtones ont disparu des communautés partout au Canada. Et pourtant le gouvernement, les médias et la société canadienne continuent à garder le silence.

À Vancouver, plus de 50 femmes ont disparu du quartier Downtown Eastside. De ce nombre, 60 % étaient autochtones, surtout des jeunes. Il s’agit de femmes pauvres impliquées dans le commerce du sexe. Elles étaient aux prises avec les drogues et l’alcool. Certaines souffraient du syndrome d’alcoolisme foetal, et plusieurs furent victimes d’agressions sexuelles alors qu’elles étaient enfants. Chacune a grandi dans un foyer d’accueil. En d’autres mots, leur vie portait toutes les marques de la violence du colonialisme.

Ces femmes avaient aussi une famille, un foyer, des rêves. Elles ont laissé derrière elles des communautés en proie au chagrin : des grands-mères, des mères, des pères, des soeurs et des frères, et, quelle tristesse, leurs propres jeunes enfants. Ces jeunes femmes possédaient des milieux d’appartenance, on les aimait.

Il demeure bien des questions. Pourquoi la police n’a-t-elle pas réagi plus tôt, surtout dès qu’il fut de connaissance courante dans les rues que les femmes allant à la ferme d’élevage de porcs de Port Coquitlam n’étaient pas revenues? Une fois les femmes portées disparues, pourquoi les enquêteurs ont-ils mis l’accent sur leur mode de vie, comme pour suggérer qu’elles méritaient plus ou moins ce qui leur arrivait? Et pourquoi accorde-t-on si peu d’attention aux raisons qui amènent des femmes autochtones à vivre une telle vie?

À Vancouver, on n’a retrouvé aucun des corps des femmes disparues. Mais même lorsqu’on découvre des corps, on ne consacre pas beaucoup d’efforts à retracer les assassins et à les traduire en justice. Plusieurs disparitions ou morts de femmes autochtones ne sont tout simplement pas rapportées.

L’Association des femmes autochtones du Canada (NWAC) a entrepris de recueillir le nom et l’histoire des femmes autochtones disparues, non seulement à Vancouver, mais aussi à Winnipeg, Regina, Edmonton, Kenora, Thunder Bay, Fredericton, et dans de nombreuses autres collectivités du pays, petites ou grandes. Partout l’histoire est la même. Au Canada, les femmes autochtones demeurent une cible de la violence et de la haine fondées sur le genre et sur la race. On continue à les objectifier, à leur manquer de respect, à les déshonorer, à les ignorer et à les tuer, souvent en toute impunité.

La campagne Soeurs d’esprit vise à redresser ces torts aux racines profondes et à rendre l’honneur et le respect à nos soeurs en l’Esprit qui ont disparu et furent brutalement assassinées. Le temps est venu de passer aux actes pour assurer que la vie des femmes autochtones du Canada ne soit plus considérée comme un objet dont on peut disposer. Joignez-vous à l’esprit de nos soeurs et agissez dès aujourd’hui!

Pour appuyer la campagne Soeurs d'esprit : http://www.sistersinspirit.ca/freappuyez.htm


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