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LOUISE MICHEL ET ROSA LUXEMBOURGLouise-Ann Maher, Miércoles, Mayo 19, 2004 - 15:39 (Analyses) Deux révolutionnaires qui ont payé de leurs vies leur combat pour la justice et la démocratie LOUISE MICHEL (1830-1905) Née dans la Haute-Marne, fille d’un châtelain et de sa servante, Louise Michel grandit au château de ses grands-parents. Elle y reçoit une éducation libérale et une bonne instruction dans une ambiance voltairienne, qui lui permettent d’obtenir son brevet de capacité : la voilà institutrice. Mais elle refuse de prêter serment à l’empereur et ouvre alors une école privée en 1853. En 1855, elle enseigne dans une institution de la rue du Château-d’Eau. Elle écrit des poèmes, collabore à des journaux d’opposition, fréquente les réunions publiques. Sa rencontre avec Théophile Ferré la marque pour la vie. En novembre 1870, elle est présidente du Comité de vigilance républicain du XVIIIe arrondissement. Pendant la Commune, elle est garde au 61e bataillon, ambulancière, et elle anime le Club de la révolution, tout en se montrant très préoccupée de questions d’éducation et de pédagogie.Dans la nuit du 17 au 18 mars, les troupes du général Vinoy reçoivent l’ordre de reprendre les canons des Parisiens. Mais on avait oublié les chevaux ; et les ménagères ont eu le temps de donner l’alerte. Le comité de vigilance du XVIIIe arrondissement, que dirigent Ferré et Louise Michel, monte à l’assaut de la butte Montmartre. Et l’on voit alors d’étonnantes manifestations : femmes, enfants, gardes fédérés entourent les soldats, qui fraternisent avec la foule joyeuse et pacifique. Cependant, le soir, deux généraux, le général Lecomte qui le matin avait donné, sans être obéi, l’ordre de tirer sur les Parisiens, et le général Clément Thomas, qui avait, en juin 1848, décimé les insurgés, sont fusillés, rue des Rosiers. C'est la rupture définitive avec Versailles. Louise Michel comme son ami Ferré sont de ceux qui pensent qu'il faut en finir maintenant avec le gouvernement de Versailles, ils veulent poursuivre l'offensive sur Versailles pour arrêter le gouvernement et Thiers, ils ne sont pas écouter. Thiers n'a alors que peu de troupe à opposer à la commune, cela ne durera pas , l'occasion est manquée. Louise Michel fait partie de la franche des communards la plus révolutionnaire. Volontaire pour se rendre seule à Versailles afin de tuer Thiers, la presse bourgeoise la surnomme alors la Louve Rouge. Faite prisonnière lors de l'écrasement de la commune, elle assiste aux exécutions, comme femme elle échappe à la peine de mort(1). Elle est condamnée le 16 décembre 1871 à la déportation dans une enceinte fortifiée. Ayant vu mourir tout ses amis et surtout Ferré, elle réclame la mort au tribunal .C'est sans doute en l’apprenant que Victor Hugo écrit son poème «Viro Major». Arrivée en Nouvelle-Calédonie en 1873, Louise Michel date de cette époque son adhésion à l’anarchie, fidèle alors a son idéal, elle doit subir les injustices de ses gardes et de l'administration, elle s’emploie, malgré cela, à l’instruction des Canaques et les soutient dans leur révolte contre les colons. Révolte noyée dans le sang ou plutôt, brûlée dans les cendres puisque pour en finir avec les insurgés, l'administration de la colonie fait mettre le feu à la foret ou se cache les insurgés. Après l’amnistie de 1880, son retour à Paris est triomphal. «Un visage aux traits masculins, d’une laideur de peuple, creusé à coups de hache dans le cœur d’un bois plus dur que le granit... telle apparaissait, au déclin de son âge, celle que les gazettes capitalistes nommaient la Vierge rouge, la Bonne Louise» (Laurent Tailhade). Figure légendaire du mouvement ouvrier, porte-drapeau de l’anarchisme, elle fait se déplacer les foules. Militante infatigable, ses conférences en France, en Angleterre, en Belgique et en Hollande se comptent par milliers. En 1881, elle participe au congrès anarchiste de Londres. À la suite de la manifestation contre le chômage de Paris (1883), elle est condamnée à six ans de prison pour pillage, devant le tribunal, une fois encore louise Michel utilise le banc des accusés comme une tribune politique. Dans ses prises de paroles elle essaye à chaque fois de mettre en accusation l'état bourgeois. Elle nous montre, car c'est encore valable aujourd'hui, qu'il n'y a rien à attendre de la justice d'un etat bourgeois : c'est une justice de classe, il faut donc la combattre, sans jamais s'en remettre à elle dans l'espoir (vain) qu'elle se montre juste. "Mais pourquoi me défendrais-je? Je vous l'ai déja déclaré, je me refuse à le faire(...)Je sais bien que tout ce que je pourrai vous dire ne changera rien a votre sentence". C'est une lecon de courage que donne Louise Michel à chacune de ses comparutions devant les tribunaux de la république. Elle n'essaye pas de convaincre ses juges, c'est inutile ils sont aux ordres, elle les défie. De 1890 à 1895, Louise Michel est à Londres, où elle gère une école libertaire. Rentrée en France, elle reprend ses tournées de propagande. Elle meurt au cours de l’une d’elles à Marseille. Ses funérailles donnent lieu à une énorme manifestation, et tous les ans jusqu’en 1916 un cortège se rendra sur sa tombe. La vie de Louise Michel est une vie de militante, elle laisse trés peu d'écrits théorique, (beaucoup de poêmes par contre) mais par contre sa vie est un exemple de lutte sans compromission avec les règles d'une république bourgeoise. C'est pour cela qu'il est aujourd'hui important de connaitre et de faire connaitre la vie de Louise Michel. http://www.chez.com/durru/lmichel/louisemichel.htm Rosa Luxemburg Peu de temps après Rosa Luxemburg devient citoyenne allemande et adhère au SPD où elle anime l'aile gauche avec Karl Liebknecht, en opposition au révisionnisme de Bernstein. En 1905, elle soutient la révolution russe de Varsovie, mais elle est arrêtée. Dans la période qui va de 1907 à 1914, Rosa Luxemburg donne des cours à l'École de la social-démocratie à Berlin. Elle y défend l'idée de la grève de masse comme principal moyen d'action révolutionnaire. En cela, Luxemburg s'oppose à Lénine, qui préfère l'organisation et la discipline d'un parti de révolutionnaires professionnels à la " spontanéité " des masses. Dans la même période, elle écrit également l'Accumulation du capital (1913), un ouvrage dans lequel elle tente montre que l'évolution de l'impérialisme capitaliste conduira à un renforcement de la lutte des classes et donc, l'action révolutionnaire. La guerre éclate en 1914, soutenue par les députés SPD. Dans le parti socialiste, Luxemburg fait partie des pacifistes, ce qui lui vaut d'être emprisonnée. La crise interne au SPD conduit, en 1916, à la fondation avec Karl Liebknecht, Franz Mehring et Clara Zetkin du mouvement spartakiste, résolument révolutionnaire et antimilitariste. Luxemburg est encore incarcérée jusqu'en 1918. Ses écrits de prison sous le pseudonyme de Junius, des servirent de base au programme spartakiste. Rosa Luxemburg accueille avec enthousiasme la révolution de 1917, mais elle reste très lucide et visionnaire sur l'autoritarisme et le manque de liberté du régime mis en place par Lénine. Dans La révolution russe, elle écrit : "La liberté seulement pour les partisans du gouvernement, pour les membres d'un parti, aussi nombreux soient-ils, ce n'est pas la liberté. La liberté, c'est toujours la liberté de celui qui pense autrement." [...] "La tâche historique qui incombe au prolétariat, une fois au pouvoir, c'est de créer, à la place de la démocratie bourgeoise, la démocratie socialiste, et non pas de supprimer toute démocratie." Pour Rosa Luxemburg, la dictature du prolétariat consiste en "la manière d'appliquer la démocratie, non dans son abolition, dans des interventions énergiques, résolues, dans les droits acquis et les rapports économiques de la société bourgeoise, sans lesquelles la transformation socialiste ne peut être réalisée. Mais cette dictature doit être l'oeuvre de la classe et non d'une petite minorité dirigeante, au nom de la classe, autrement dit, elle doit sortir pas à pas de la participation active des masses, être sous leur influence directe, soumise au contrôle de l'opinion publique, produit de l'éducation politique croissante des masses populaires." Libérée en novembre 1918, elle participe à la fondation, du Parti communiste allemand, le KPD. Opposée à l'insurrection spartakiste à Berlin de janvier 1919, à cause d'un rapport de forces défavorable aux révolutionnaires, Rosa Luxemburg y participe quand même. L'insurrection échoue et elle est arrêtée, avant d'être assassinée avec Liebknecht le 15 janvier. L'originalité de la pensée de Rosa Luxemburg est qu'elle s'affirme très tôt comme attachée à l'orthodoxie marxiste. En cela, elle critique les options de Bernstein et Kautsky. Passionnément révolutionnaire, elle n'en est pas moins attachée à la perspective d'une authentique démocratie socialiste.
http://pluriel.free.fr/luxemburg.html
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