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Tout arrêter et recommencer : feuilleton autonome 1ère partie

calvaire01, Lunes, Mayo 17, 2004 - 13:35

Ce texte sur l'autonomie fut écrit pour le nouveau fanzine de Rebelles sans frontières. Vous pouvez vous procurez ce fanzine à Montréal au DIRA ou à la bliothèque alternative de l'UQAM (A-2490) ou à Québec à la Page noire. La responsabilité de ce texte particulier n'incombe qu'à son auteur mais cela ne lui enlève pas sa pertinence comme il est écrit dans le fanzine de Rebelles sans frontières autour d'un autre texte

Que soit jetés ici certains des fondements qui ne m'appartiennent pas en propre d'un feuilleton que plusieurs vivront et qui sera infiniment pluriel...

Tout arrêter et recommencer : feuilleton autonome
1ère partie

''Rien n'est à espérer. Tout est à renverser. Et sur la table rase, nous pourrons nous aimer...''

René Binamé

''À nouveau l'expérimentation, à l'aveugle, sans protocole ou presque. Si peu nous a été transmis ; c'en pourrait être une chance.

À nouveau l'action directe, la destruction sans phrase, l 'affrontement brut, refus de toute médiation : ceux qui ne veulent pas comprendre n'obtiendront de nous aucune explication.

À nouveau le désir, le plan de consistance de tout ce qui avait été refoulé par plusieurs décennies de contre-révolution.

À nouveau tout cela, l'autonomie, le punk, l'orgie, l'émeute, mais sous un jour inédit, mûri, pensé, débarassé des chicanes du nouveau.''

TIQQUN

En finir avec l'attentisme

Attendre, toujours attendre... Vivre l'exploitation à tous les jours, les rouages destructeurs du travail, de la consommation, de la destruction de la planète... Vivre l'isolement par l'atomisation des individuEs... Rester prisonniers et prisonnières des mécanismes économiques de la rareté et de la misère, du stress et de la compétition, du rendement et de la gestion hétéronome de sa propre vie... S'annihiler pour l'efficacité des systèmes marchands, industriels, de marketing, d'administration... Se vendre, toujours se vendre, donc performer sans arrêter... Survivre pour la reproduction du Capital et non vivre pour soi et pour les autres... Perdre sa vie à subvenir à ses besoins et du reste s'endormir des différents spectacles produits par les autres et achetés par nous (politique, marchandises, sports d'élite, télévision, cinéma...). S'aliéner !

Cette vie de misères me semble avoir assez durée mais elle continue et s'étend sur la planète entière. Quand arrêterons-nous de la poursuivre ?

Même la contestation est intégrée à ces logiques, qu'elle ne vise tout au plus qu'à autogérer : des syndicats qui organisent hiérarchiquement les travailleurs et les travailleuses et qui ne visent qu'à se reproduire pour conserver les privilèges de leurs bureaucrates tout en laissant planer l'illusion du bien-être dans un monde gouverné par une petite poignée de riches exploiteurs jusqu'aux organisations anarcho-communistes qui ne font plus souvent qu'autrement que contester un monde qu'elles arrivent que très peu à imaginer et penser autrement et dans lequel elles visent trop souvent uniquement à améliorer le rapport de pouvoir du ''prolétariat'' qui vit dans les fers peu importe son confort et son indifférence et qui n'a d'existence que de son statut d'exploité (c'est d'ailleurs tout ce qu'il peut conserver puisque le prolétariat n'a que cette seule existence, au-delà de l'exploitation capitaliste le prolétariat n'existerait plus. C'est pourquoi il faut imaginer et penser autrement les multitudes révolutionnaires). Leur discours commun semble être trop souvent : se faire exploiter, mais dans un plus grand confort et avec plus de pouvoir vis-à-vis des négociations des conditions de l'exploitation et des conditions elles-mêmes.

Face à cette intégration quasi totale, comment penser sortir de cet enfer globalitaire (de global et de totalitaire) qu'est devenu ce monde entre autres capitaliste ?

''Rien n'est à espérer. Tout est à renverser...'', disent les René Binamé.

Renverser tout et recommencer... Et ce recommencer ne peut vouloir dire s'illusionner sur des utopies dont la réalisation est toujours repoussée plus tard ou sur des réformettes de structure qui ne visent qu'à améliorer l'état de bien-être faux de l'aliénation, réformettes qui peuvent aller jusqu'à revendiquer l'autogestion du Capital. Toute illusion soporifique est condamnable. Nous ne pouvons nous illusionner sans cesse.

Une fois de plus sur nos vies déterminées

Nous sommes déterminéEs par les artefacts, les images et les marchandises d'un monde technoindustriel, capitaliste, étatique, patriarcal.... Nous en sommes les produits bruts, pas mal bruts. Tous nos instincts et nos émotions sont colonisés et domestiqués par ce monde-totalité administré. Nous devenons softs, pas mal softs. Nous vivons de la soporifique disparition de toute volonté de vivre au-delà de nos déterminations. Nous sommes préparéEs à exister dans le monde de la non-vie et, en plus, à en jouïr. Et le ridicule ne tue pas...

Même si certaines corporéités critiques (des corps/subjectivités qui par leurs vies mêmes ainsi que par leur pensée mettent le monde en crise, le font exister autrement...) vivent encore pour remettre ce monde en question, il semble de plus en plus que l'emprise singulière de celles-ci se fait tellement minoritaire que la transformation générale ne semble plus espérable.

Nous détruisons l'univers et le monde qu'il nous reste nous détruit à son tour. S'accumulent les nuisances à travers les entreprises multiformes, les industries, les centres d'achat, les médias, les écoles...

Qu'attendons-nous encore ? Qu'espérons-nous ?

''Rien n'est à espérer. Tout est à renverser. Et sur la table rase, nous pourrons nous aimer...'', disent encore les René Binamé.

Comment faire alors ? Par quoi commencer ? Et si nous arrêtions vraiment tout ?

Tout arrêter voudrait dire renverser le monde patriarcal, étatique, capitaliste, technoindustriel en commençant par le déserter et recommencer...

Tout arrêter et recommencer

Arrêter et recommencer, cela voudrait dire apprendre à vivre autrement... réapprendre à vivre au-delà de nos déterminations... se refonder au sein de nos sentiments les plus spontanés de liberté, de créativité, de solidarité, d'amitié, d'amour... reconstruire des communautés festives, de partage... réexercer nos regards à l'ivresse contemplative... vivre nos désirs enfin déprogrammés de ceux fomentés par les marchés, les spectacles et les marchandises... bref recommencer à l'infinitésimal de nos subjectivités et de leur commun, à l'horizon minimaliste de nos chairs et de nos cerveaux, par soi-même et par la communauté des affects, par la nudité du désir et l'imaginaire. Cela voudrait dire se laisser vivre sans calcul, sans profit escompté et sans marchés...

Cela serait aussi un mouvement de réappropriation. ''Réappropriation des moyens de vivre-et-lutter. Réappropriation, donc, des lieux : squats, occupation ou mise en commun de lieux privés. Réappropriation du commun : constitution de langages, de syntaxes, de moyens de communication, d'une culture autonomes - arracher la transmission de l'expérience des mains de l'État. Réappropriation de la violence : communisation des techniques de combat, formations de forces d'auto-défense, armement. Enfin, réappropriation de la survie élémentaire : diffusion des savoirs-pouvoirs médicaux, des techniques de vol et d'expropriation, organisation progressive d'un réseau de ravitaillement autonome.''

Cela serait aussi une mouvance éthique générale. Une mouvance éthique qui ne supporterait plus l'insupportable, lui serait en quelque sorte intolérante. Une sensibilité qui appréhenderait et qui viserait à éradiquer toute forme de destruction environnementale, d'oppresion, de domination... Une éthique qui imposerait un monde pluriel comme lieux de création permanente, l'ouverture à l'altérité, le respect de la pluralité des espèces vivantes (animales, végétales, minérales...) et des espaces de vie (terrestres, maritimes, aériens...)... Une éthique qui s'affirmerait comme combat permanent pour les possibles, pour l'affirmation souveraine de tous, de toutes et de la vie en général... Une éthique qui serait en ces sens (ouverts à d'autres bien sûr) pleinement politique.

Et ce serait bien d'autres choses...

Site Internet de Rebelles sans frontières
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