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En colère et solidaires pour le bien commun : des milliers de personnes se mobilisent contre le gouvernement Charest

Dany, Domingo, Mayo 2, 2004 - 14:25

Intersyndical, FRAPRU, FFQ, Réseau de vigilance

Fête internationale des travailleuses et des travailleurs - En colère et solidaires pour le bien commun : des milliers de personnes se mobilisent contre le gouvernement Charest

Plusieurs milliers de travailleuses et
de travailleurs, de citoyennes et de citoyens, d'hommes et de femmes se
rassembleront à Montréal pour protester contre les politiques néolibérales du
gouvernement Charest, à l'occasion de la Fête internationale des travailleuses
et des travailleurs.
Depuis son élection, le gouvernement Charest a adopté une succession de
lois et de mesures qui ont eu pour effet de mettre en colère des millions de
travailleuses et de travailleurs et l'ensemble du mouvement social québécois.
Ces lois sont toutes aussi inacceptables aujourd'hui qu'au moment de leur
adoption. En ce premier mai, les leaders syndicaux ont tenu à lancer un
avertissement au premier ministre et à son gouvernement. "Vous nous trouverez
sur votre chemin d'ici la fin de votre mandat ! Nous sommes en colère parce
que votre gouvernement bafoue les droits fondamentaux des travailleuses et des
travailleurs, parce qu'il bafoue le droit à la syndicalisation, à la libre
association et à la libre négociation et ouvre tout grand la porte à la sous-
traitance et à la privatisation".
"Ce n'est qu'une question de temps pour que des compagnies comme Sodexho
ou Aramark mettent la main sur des secteurs entiers de nos services publics ou
même des activités périphériques de nos entreprises privées, avec des salaires
coupés de moitié et aucun régime de retraite. Mais on n'a encore rien vu, avec
la nouvelle loi 31 de Jean Charest, il n'y aura même plus de syndicat, ni
convention collective pour protéger les droits des travailleurs dont les
conditions de transfert ne sont plus balisées. Le résultat net de cette sous-
traitance de "cheap labor", avec un article 45 charcuté, c'est
l'appauvrissement des travailleuses et des travailleurs, mais c'est aussi
l'appauvrissement de la société dans son ensemble. Nous n'avons pas cherché la
confrontation, mais nous ne nous défilerons pas non plus", de déclarer Henri
Massé, président de la FTQ.
"Ce gouvernement a réussi à insatisfaire beaucoup de monde. Les
travailleuses et les travailleurs, les écologistes, les groupes de femmes, les
étudiants, le monde communautaire, les parents, les usagers du transport en
commun, tous protestent. Et le gouvernement voudrait nous faire croire que
nous avons mal compris et que nous aurons un mot à dire dans ses forums de
consultations. Ce gouvernement garde le cap malgré tout et annonce la création
d'une agence de partenariat public-privé. Aujourd'hui c'est pour la
construction de nos routes et nos hôpitaux universitaires ; que nous réserve
demain ? Même l'avenir de nos cégeps est incertain, aux dires de la présidente
du Conseil du trésor. Le gouvernement doit cesser d'intervenir de cette
manière, car il se prépare à encore plus de résistance, plus d'opposition,
plus de contestation", de poursuivre la présidente de la CSN, Claudette
Carbonneau.
"Nous ne laisserons pas le gouvernement réduire et sabrer dans les
services publics qui ont contribué et qui contribuent à faire du Québec une
société où la justice sociale et la solidarité priment sur les valeurs
individuelles et où toutes et tous ont un accès équitable aux services de
garde, d'éducation, de santé et de services sociaux. Nous nous opposerons à
toutes les formes de partenariat public-privé qui mettraient en péril la
qualité et l'accessibilité des services publics et qui se solderaient par la
détérioration des conditions de travail ou par la diminution des conditions de
vie des travailleuses et des travailleurs", d'indiquer le président de la CSQ,
Réjean Parent.
Pour François Vaudreuil, de la CSD, "le pillage des droits auquel s'est
livré le gouvernement l'automne dernier va à l'encontre de notre volonté
constante d'enrichir le fonctionnement démocratique de notre société".
Quant à la "réingénierie" du gouvernement, concoctée derrière des portes
closes, les inquiétudes sont grandes. Selon Carole Roberge (SPGQ) et Michel
Sawyer (SFPQ), derrière les belles paroles de la présidente du Conseil du
trésor se cache la volonté bien réelle de réduire la taille et le rôle de
l'Etat au profit du secteur privé par le bais de privatisations, de sous-
traitance ou de partenariats public-privé ; tout ça sans égard à la diminution
des services ou aux tarifications qui pourraient en découler. "Pour ce faire,
nous savons déjà que le gouvernement veut s'attaquer à la sécurité d'emploi
dans la fonction publique, qui existe, notamment, pour assurer la neutralité
et l'impartialité du personnel de l'Etat. Derrière ces visées, c'est le retour
du patronage qui s'annonce !".
"Dans le réseau de la santé, le premier ministre a réussi à faire
l'unanimité, soit une opposition généralisée aux lois 25 et 30". La présidente
de la FIIQ, Jennie Skene, affirme que le grand chambardement avec les fusions
d'établissements et d'accréditations forcées sème la tempête dans le réseau.
Elle rappelle que le mouvement syndical conteste la constitutionnalité de
cette loi 30 et exige la suspension immédiate de son application en attendant
une décision de la cour.
Les porte-parole du Réseau de vigilance et du mouvement des femmes,
François Saillant (FRAPRU) et Michèle Asselin (FFQ), estiment quant à eux que
"le plan de lutte contre la pauvreté aura des effets mitigés pour les familles
compte tenu des nouvelles tarifications. Les femmes sont particulièrement
touchées. Les personnes seules aptes au travail qui sont déjà les plus pauvres
sont totalement abandonnées, condamnées à vivre avec 533 $ par mois quand
elles sont sur l'aide sociale ou à 7,30 $ l'heure quand elles travaillent au
salaire minimum. Il s'agit de revenus indécents qui bafouent le droit
fondamental de toute personne à un niveau de vie suffisant pour se loger, se
nourrir, se vêtir".
"Avec les coupes de 63 millions de dollars dans l'aide financière aux
étudiants, les travailleuses et les travailleurs de demain arriveront sur le
marché du travail plus endettés que jamais. Un bien mauvais départ dans la vie
pour des milliers de jeunes. Avec le dernier budget, le gouvernement arrive à
peine à couvrir les coûts du système alors que l'éducation devait être sa
priorité", d'ajouter Pier-André Bouchard St-Amand de la FEUQ.
En cette Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, les
porte-parole syndicaux et sociaux saluent le mouvement de solidarité qui ne
s'est jamais démenti dans toutes les couches de la société québécoise depuis
l'élection du gouvernement Charest. "Nous sommes en colère mais solidaires
pour le bien commun. Il est temps que ce gouvernement écoute et entende. Il
est temps que ce gouvernement respecte les choix collectifs que les
Québécoises et les Québécois ont faits. Au lieu de vouloir imiter le modèle
britannique ou américain, le gouvernement du Québec devrait protéger et
développer le modèle québécois en assurant à toutes les travailleuses et à
tous les travailleurs, à toutes les Québécoises et à tous les Québécois les
droits fondamentaux qui leur permettent de vivre dans une société plus juste,
plus équitable et plus humaine".

Renseignements: Louis Cauchy, FTQ : (514) 235-3996; Michelle Filteau,
CSN : (514) 894-1326; Marjolaine Perreault, CSQ: (514) 235-5082; Jacques Désy,
CSD: (514) 231-1273; Stéphane Caron, SFPQ: (418) 564-4150; André Lortie, SPGQ:
(514) 213-4192; Micheline Poulin, FIIQ : (514) 916-8697; Michèle Asselin, FFQ,
(514) 232-4847; Francois Saillant, FRAPRU, (514) 919-2843; Carole Cardinal,
FEUQ : (514) 704-3046; Source : FTQ, CSN, CSQ, CSD, SFPQ, SPGQ, FIIQ, Réseau
de vigilance, FECQ, FEUQ



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