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Privatisation de Pétro-Canada, celle de Postes Canada va-t-elle suivre?

gabrielgbernier, Domingo, Marzo 28, 2004 - 20:33

K. C. Adams

Le gouvernement fédéral libéral a annoncé lors de son budget du 23 mars la liquidation finale des actions du gouvernement dans la compagnie pétrolière Pétro-Canada. Une courte déclaration sur le site Internet du ministère des Finances a annoncé la vente de l'ancienne société de la Couronne, l'ancien producteur intégré de pétrole et de gaz appartenant au gouvernement.

«L'annonce d'aujourd'hui ne constitue pas une offre de titres à vendre», affirme le gouvernement dans une déclaration. La vente aura lieu pendant la présente année fiscale, qui commence le 1er avril, même si aucune date «précise» n'a été établie, ajoute-t-on. Les Canadiens doivent se préparer à résister à d'autres privatisations, y compris celle de Postes Canada. La liquidation finale de Pétro-Canada pourrait n’être que le début pour la clique de Paul Martin. Les libéraux de Martin sont des monopolistes agressifs. Ils se livrent à des activités très destructrices, alors qu'ils cherchent à concentrer le pouvoir d'État entre les mains d’une poignée de plus en plus petite. Derrière les scandales des commandites qui deviennent hors de contrôle se cache une manoeuvre désespérée pour consolider le pouvoir entre les mains de la clique de Martin. Les milliards provenant de la vente de Pétro-Canada pourraient bien être l'argent pour les projets d'infrastructure planifiés par la clique de Martin ou de l'argent pour participer au système agressif de défense anti-missile des États-Unis. Cette clique veut clairement un contrôle ferme de l'ordre du jour dans certaines circonscriptions importantes, comme celle de Hamilton.

Le gouvernement possède 49,4 millions d'actions de Pétro- Canada, 18,74 pour cent de titres publics valant environ 2,81 milliards $. Des reportages financiers suggèrent que la clique monopoliste qui contrôle en ce moment Pétro-Canada veut racheter les actions. Avec les prix du pétrole à 38$ US le baril, le monopole ne manque pas d'argent et a peu d'endroits pour investir avec un retour aussi élevé que dans l'industrie pétrolière en ce moment. Randy Ollenberger, un analyste chez BMO Nesbitt Burns Inc., écrit dans une note de recherche le 23 mars que la vente est un développement «positif» pour l'actif de Pétro-Canada, puisqu'elle devrait attirer l'attention des investisseurs sur le bilan «très fort» de la compagnie.

«Nous ne nous attendons pas à ce que la compagnie achète le bloc en entier, mais étant donné la solidité du bilan nous pensons qu'elle devrait le faire,» écrit-il. Si Pétro-Canada devait acheter tous les titres du gouvernement, le profit par action augmenterait de 13%, pendant que le retour sur le capital employé s'accroîtrait de 1%, dit Ollenberger.

La privatisation finale et le démantèlement de Pétro-Canada en tant qu'institution économique nationale aura comme conséquence que le Canada deviendra un des seuls pays producteurs majeurs de pétrole sans au moins une certaine propriété gouvernementale de cette marchandise stratégique. Les impérialistes américains se sont fortement opposés à la création de Pétro-Canada par le premier ministre Pierre Trudeau en 1975, et ont envoyé des espions et des saboteurs pour organiser une campagne anti-Pétro-Canada recommandant aux Canadiens de boycotter les stations d'essence de Pétro-Canada et d'aller chez Esso et Shell. La société de la Couronne était la pièce maîtresse de la Politique énergétique nationale, elle-même la réaction des libéraux à la prétendue crise de l'énergie du début des années 70, alors que tous les efforts étaient faits pour détruire l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP).

Les monopoles pétroliers étrangers Imperial Oil, propriété du géant mondial américain Exxon Mobil Corp., et Shell Canada, propriété du groupe européen Royal Dutch Shell, et le seul monopole canadien, Suncor Energy, principalement un producteur des sables bitumineux et vendeur d'essence, ont participé avec vigueur à la campagne anti-politique énergétique. Les monopoles du pétrole l'ont décrit comme une conspiration contre l'a libre entreprise et leur droit de monopole de dicter la politique énergétique.

Le gouvernement américain a déclaré de façon claire qu'il favorise une politique pétrolière «continentale» et non une politique canadienne «nationale». L'impérialisme américain est très agressif lorsqu'il est question d'annexer des sources d'énergie comme on peut le voir autour du monde. Tous les pays et les régions producteurs de pétrole risquent l'annexion violente, le démantèlement et la guerre de la part d'États impérialistes et de monopoles rivaux, comme le monde l'a vu avec l'invasion et l'occupation de l'Irak, et les menaces grandissantes contre le Venezuela et la Guinée équatoriale en Afrique. Un début pour protéger le pays des luttes inter-monopolistes et inter- impérialistes pour le pétrole est que la nation elle-même contrôle la production et la distribution de pétrole, et garde fermement les monopoles rivaux à l'extérieur du pays et loin de l'économie nationale et de ses politiques énergétiques.

La privatisation de Pétro-Canada a commencé en 1991 dans le cadre de l'offensive anti-sociale du Parti conservateur du premier ministre Brian Mulroney. Il a transformé la société de la Couronne en une compagnie inscrite publiquement et a émis un certain pourcentage d'action en Bourse. L'offensive anti-sociale a pris de l'élan lorsque le ministre des Finances Paul Martin, dans son budget fédéral en 1995 a vendu environ 50% des actions du gouvernement à des investisseurs.

Lors de la première offre publique d'actions de Pétro-Canada en juin 1991, une action se vendait 13$. Aujourd'hui, la même action coûte 57$, ce qui donne quelques indications de la valeur continue que les capitalistes financiers accordent au secteur de l'énergie. Les compagnies d'investissement et de courtage réclament la vente de Pétro-Canada avec un oeil sur les lucratifs frais de transaction. La gouvernement va bientôt annoncer qui seront les banquiers investisseurs, les souscripteurs et les conseillers choisis pour compléter la vente.

Il y a beaucoup de rumeurs selon lesquelles les capitalistes et la clique de Paul Martin exercent des pressions pour d'autres privatisations de sociétés de la Couronne, dont la plus importante serait une entente pour vendre Postes Canada. Les médias financiers discutent de la façon d'organiser la propagande pour atténuer les protestations des Canadiens. Une partie de la «manne» de presque 3 milliards $ provenant de la vente de Pétro- Canada pourrait aller à des investissements dans la recherche en environnement. De tels investissements pourraient ensuite être utilisés comme «preuves» que la privatisation et le démantèlement des bureaux de postes seraient «bons» pour les Canadiens. L'argent de la privatisation pourrait ensuite être utilisé pour certains projets d'infrastructure que la clique de Martin semble hautement désirer, comme l'élargissement de la voie maritime du Saint-Laurent et la construction de super-ports dans les Grands Lacs. Cela ne serait pas seulement une aubaine pour la Canada Steamship Lines de la famille Martin, mais montre de quelle façon le Canada se positionne dans la lutte inter-impérialiste pour les routes commerciales, les sources de capital d'investissement et la manne de profits.

(Tiré du Le Marxiste-Léniniste, journal numéralisé du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), vol.34 no.38 - 27 mars 2004)

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