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La fracture

Anonyme, Viernes, Marzo 12, 2004 - 17:18

Réjean Parent, président de la CSQ

Depuis l’avènement du gouvernement Charest, le Québec connaît de grandes turbulences qui sont loin d’être structurelles. Qu’on ne se trompe pas, il y a fort à parier que nous aurions connu sensiblement les mêmes bouleversements, quel que soit le parti au pouvoir. Nous vivons un conflit de valeurs dont les ramifications reposent sur la mondialisation, pour ne pas dire sur la volonté d’aligner l’économie de notre pays sur celle des Etats-Unis d’Amériques.

Le 11 décembre dernier, alors que nous étions en actions, M. Richard Fahey, vice-président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, s’insurgeait contre nos moyens de pression en arguant « que nous n’avions pas le droit de prendre l’économie en otage ». Cette déclaration reflète à merveille la distance qui nous sépare de nos gouvernements, alors qu’on personnifie le marché et qu’on « chosifie » les personnes. L’économie n’est plus au service des personnes, mais plutôt les personnes au service de l’économie. Alors que nous rêvons d’une société solidaire, démocratique, pacifique et écologique, on nous oppose l’individualisme dans la concurrence, on bâillonne l’Assemblée nationale, on s’oriente vers les lubies guerrières de nos voisins du Sud et on passe par-dessus bord le développement durable avec la centrale du Suroît.

Il y a de quoi être inquiet avec un gouvernement qui prône un État minimaliste et peu interventionniste, abandonnant celui-ci aux lois du marché. Les représentants du patronat au Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre misent fortement sur le rehaussement de la productivité pour pallier la faiblesse du dollar et la concurrence asiatique, le tout en passant par la flexibilité de l’emploi. Avec un État muet, la flexibilité aura tôt fait de passer par la déréglementation, la désyndicalisation et l’affaiblissement de nos conditions de travail pour soutenir la compétitivité internationale.

La lutte, que nous menons, comporte des enjeux majeurs dans notre quête d’une plus grande justice sociale car, en combattant notre propre exploitation économique, nous le faisons également pour les plus démunis de la Terre, espérant que leur condition humaine s’en trouvera améliorée. Si nous ne menons pas la bataille pour un État responsable de la redistribution de la richesse, nous serons condamnés à la loi de la concurrence et au nivellement de nos conditions de travail vers le bas. C’est ainsi que la grande mobilisation sociale, dans laquelle veut s’inscrire la CSQ, prend tout son sens et s’avère plus impérieuse que jamais. Solidarité!

Éditorial de l'édition de mars-avril 2004 de Nouvelles CSQ.


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