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Cinq patriotes cubains, prisonniers de l'Empire

Anonyme, Domingo, Marzo 7, 2004 - 20:24

Jean Guy Allard

Le journaliste Jean Guy Allard fait un parallèle entre 5 cubains anti-terrorises, prisonniers aux É-U et le cas du fameux espion, Robert Hansen, également détenu au pays. Un cas d'injustice incroyable.

Selon que vous soyez espion ou anti-terroriste …

Jean Guy Allard, journaliste à Granma International et collaborateur de RHC analyse les différences dans la manière dont ont été traités nos 5 compatriotes, combattants contre le terrorisme et Robert Hansen, un des espions les plus fameux de la guerre froide.

J'ai fait une recherche sur Robert Hansen, le fameux espion, l'agent double du FBI, pour comparer les conditions dans lesquelles il avait été détenu, jugé, condamné avec celles auxquelles se sont vu confrontés les 5 patriotes cubains qui étaient infiltrés dans des groupes terroristes de Miami, pour prévenir Cuba des actions la visant.

J'ai découvert que tandis que les familles des 5 ont fait constamment l'objet de vexations, d'humiliations, de brutalités policières les plus diverses, à la manière du FBI, la famille de l'agent double Robert Hansen a reçu elle les plus grands égards et il a pu conserver tous ses biens. Sa famille vit aujourd'hui de son fonds de retraite. Cela a été obtenu pour ce "pauvre" Hansen, espion qui a travaillé durant une vingtaine d'années pour Moscou, trahissant son pays de la plus belle façon, alors qu'il était policier dans les plus hautes sphères du contre-espionnage nord-américain. Son travail était précisément de trouver les espions soviétiques. Robert Hansen avait décidé qu'il pouvait rentabiliser cette tâche et faire avec ça beaucoup d'argent. Hansen a même obtenu, sur une demande conjointe du Ministère public, d'être incarcéré à la prison d'Allenwood, en Pennsylvanie, qui se trouve a quelques kilomètres de la résidence familiale. C'est un très grand privilège lorsqu'on pense à ce qu'on a fait aux 5.

On les a envoyés dans 5 pénitenciers différents à travers tout le territoire nord-américain. Pourquoi ? C'est vraiment inexplicable. Il y a eu de nombreux cas aux États-Unis de détentions, notamment de prisonniers politiques, où ils sont demeurés dans biens des cas, durant tout leur séjour à prison dans les mêmes centres de détention. On voit un peu la cruauté derrière les intentions du Ministère public et du Service de correction des États-Unis d'envoyer des gens à des distances incroyables, ce qui entrave la communication entre eux et avec le personnel du Bureau des Intérêts de Cuba à Washington. Pour leur rendre visite, les diplomates cubains doivent faire des heures d'avion et ont de grands frais.
Le problème se pose aussi pour leurs proches. Lorsque ces familles sont autorisées à les visiter, elles doivent se rendre très, très loin, aux quatre coins des États-Unis. Dans le cas d'Hansen, qui était un super espion, il y a quelque chose de comique et ridicule. On a fait d'Hansen une sorte de vedette de la télévision : CBS a même fait une série ou l'on parle du super espion. Il faut voir les photos d'Hansen sur Internet tout souriant, il a l'air vraiment d'une vedette de cinéma. On le verrait très bien à Hollywood s'il arrive à sortir de là.
Hansen est pourtant un super espion au point où l'on parle de la quantité d'argent qu'il a reçu des Soviétiques. On parle de 1,4 millions de dollars, de diamants, de montres Rolex et d'un dépôt de quelque 800 000 dollars qu'on lui avait fait sur un compte à l'étranger au cas où l'idée lui serait venue de déserter et de quitter les Etats-Unis.

Cependant, les informations données par Hansen ont causé des torts considérables. On parle de 6 000 pages de documents secrets. Il a informé le KGB au sujet d'une cinquantaine d'individus qu'il croyait être des agents étasuniens ou des recrues potentielles. Il est allé jusqu'à donner des conseils à Moscou au sujet des personnes qui feraient de très bons agents. Pire encore - et je parle du point de vue nord-américain, de son pays dont il devait théoriquement défendre les intérêts et de la justice qui devait le juger - c'est lui qui a dénoncé le Général Dimitri Federovich Poliakov qui a été pendant une vingtaine d'années, le meilleur agent infiltré dans les services secrets soviétiques. On parle également de deux diplomates russes qui espionnaient pour le compte du FBI à Washington, à l'intérieur même de l'Ambassade soviétique : Valeri Maximov et Sergueï Motorine. Il faut dire que ces trois agents n'ont pas été décorés après les révélations qu'on a faites à leurs patrons là-bas.
Hansen a tellement reçu d'argent qu'il a pu entretenir une danseuse de cabaret pendant un certain temps. Hansen était un catholique dévot. Il était membre de l'Opus Dei, mais il avait son petit cadavre dans le placard. Il a offert à cette danseuse une Mercedes, un voyage à Hong Kong, des ordinateurs portables.

Rappelons aussi l'arrestation d'Hansen. Cela a été charmant. On ne l'a surtout pas traumatisé. On lui a tendu un petit piège. On lui a fait savoir grâce à une taupe que le FBI avait chez les Russes - c'était en 2000 - qu'on allait lui mettre un message dans un endroit boisé près de Washington. Hansen se présente là-bas. Ses copains du FBI sont autour de lui et on lui a dit : " On t'arrête parce que tu es découvert" . Il leur a fait une remarque : " Et pourquoi vous n'êtes pas venus plus tôt ? ". On l'a emmené pour l'interrogatoire qui s'est fait en douceur. C'est au cours de cet interrogatoire qu'Hansen a négocié sa confession contre toute cette série d'avantages qu'il allait recevoir de la police étasunienne.

Quand on parle des 5 c'est une tout autre histoire. Il suffit de voir le récit qu'Olga Salanueva, la femme de René Gonzalez, fait de l'irruption des agents du FBI à son domicile. Elle, qui était l'épouse d'un pilote qui travaillait normalement à Miami, qui avait un casier judiciaire vierge, qui était bon père de famille, une famille normale et saine d'origine cubaine de Miami. Il n'y avait rien à lui reprocher si ce n'est d'informer son pays des activités que les terroristes préparaient contre Cuba. Les hommes du FBI ont débarqué chez eux à 5 heures du matin. Pratiquement, on défonce la porte. C'est elle qui se réveille, qui réveille son mari qui va ouvrir la porte juste à temps. Une douzaine d'agents du FBI font irruption dans l'appartement. Ils le jettent par terre. Ils lui passent des menottes aux poignets. Elle arrive devant la porte de sa chambre. On s'est saisi d'elle ; tous ces gens-là, revolver en main l'ont appuyée contre le mur. Elle a eu beau leur dire que les enfants dormaient et qu'on pourrait faire un peu attention pour ne pas les effrayer, mais ils ont débarqué dans la chambre avec des hurlements. On a empêché Olga Salanueva de s'approcher de ses enfants. Puis il y a eu tout le reste de ce scénario d'horreur.
La même opération a été effectuée dans chacun des appartements de tous les suspects dans cette affaire, dans ce scandale " d'espions ". On les a entraînés ensuite dans des interrogatoires interminables pendant lesquels on ne leur a donné aucune facilité d'hygiène ou quoi que ce soit. On les a enfermés dans des cellules disciplinaires au centre fédéral de détention de Miami où on les a tenus pendant 17 mois dans des cellules réservées aux prisonniers récalcitrants. Leurs familles également ont dû attendre ; on les a empêchées de leur rendre visite ; les enfants ne pouvaient pas visiter leurs pères. Les deux enfants d'Olga Salanueva ont pu finalement voir leur père après des mois d'attente et on le leur a présenté menottes aux mains et ligoté à une chaise, entouré d'agents du FBI.
Les 5 ont eu la peine maximale pour chacun des chefs d'accusation présentés contre eux. On leur a fait un procès truqué, complètement politisé, avec un jury manifestement corrompu. Ils ont finalement été envoyés dans 5 centres de détention aux quatre coins des États-Unis.

Quand on connaît l'histoire d'Hansen qui a son petit pénitencier à la porte de sa résidence, c'est tout dire de la justice nord-américaine. Pour Hansen qui a trahi la nation étasunienne, toute la déférence et toutes les attentions du monde, et pour les 5 patriotes cubains entrés aux États-Unis pour faire le travail que la police nord-américaine ne fait pas, du chantage, des mauvais traitements, des vexations, des humiliations et de la brutalité policière.

Radio-Havane Cuba, le 7 mars 2004

site internet de Radio-Havane, Cuba
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