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Équateur: Mouvements autochtones et populaires en ébulitionCANO, Lunes, Febrero 23, 2004 - 23:49 (photo: CONAIE) En Équateur, le colonel Lucio Gutiérrez n'a qu'à bien se tenir: le peuple ne le laissera pas appliquer impunément des politiques néolibérales criminelles à ses dépends. Pour l'instant les mobilisations sont suspendues mais la situation demeure tendue et elles peuvent reprendre d'un instant à l'autre. Les attentats, persécutions et menaces contre les mouvements autochtones et sociaux se poursuivent. Les événements ne sont pas sans rappeler le soulèvement bolivien ayant fait tomber Gonzalo Sanchez de Losada. Voici quelques articles qui rendent compte de la situation. Agence de Nouvelles Plurinationales de l’Équateur A.N.P.E. - ECUARUNARI / CONAIE / PACHAKUTIK Quito, Ecuador, 21 de Febrero de 2.004 L’édifice est situé sur la rue Lugo 1304 et Pasaje 1, secteur La Floresta, près du Complexe Sportif de Pichincha, d’où opère le bureau du Mouvement Pachakutik. Les responsables du délit ont tout d’abord fracassé la porte du garage et sont entrés par la fenêtre adjacente au Secrétariat général, brisant 4 grilles de fer ainsi que les vitres afin de s’enfuir avec six ordinateurs complets, deux téléfax, un téléphone et des documents, entre autres. Malgré que les faits puissent être assimilés à ce que l’on nomme un acte de « délinquance commune », il en est tout autrement, parce que le véritable motif de cet acte criminel pourrait être un autre vol de l’information contenue dans les bases de données des Mouvements autochtones, la victime en étant cette fois-ci Pachakutik. «Rappelons nous qu’auparavant ECUARUNARI avait dénoncé une intrusion/vol similaire alors que se déroulait le Premier Congrès des Peuples Kichwas dans la paroisse de Cacha (Chimborazo) le 22 avril 2003. » Cette nouvelle avait indigné tous les participants du Congrès, qui avaient exigés des autorités concernées qu’elles investiguent ce délit, nonobstant leur demande n’a toujours pas reçu de réponse. Ce fait passé, additionné à d’autres supposés vols tels que celui qui a succédé dans les bureaux du Forum Social Mondial FSM Équateur en janvier 2004, où seul le CPU a été vol, au larcin commis au dépends de la FICI (région d’Imbabura), ainsi qu’aux constantes menaces, constituent autant d’indices que les « délinquants » derrière ces actes cherchent avant tout à voler de l’information. Devant ces faits le Conseil de Gouvernement de ECUARUNARI dénonce devant la société équatorienne Nationale et la communauté Internationale, que le Mouvement Autochtone, les secteurs sociaux et le Mouvement Pachakutik sommes victimes de persécution, harcèlement et menaces de façon systématique, et que ce nouveau vol n’est nul autre qu’une partie du déroulement d’un plan contenu dans la stratégie de sécurité nationale et nommé « Conflit de Basse Intensité », tel que le signale un document attribué au Commando Conjoint des Forces Armées de l’Équateur- évidemment ces derniers en nient la perenité. ========================== Équateur : ALAI-AMLATINA 17/02/2004, Quito.- Leonidas Iza, président de la Confédération de Nationalités Indigènes de l’Équateur (CONAIE), s’est sorti indemne d’un attentat criminel perpétré dans la nuit du 1er février grâce à des membres de sa famille qui se sont interposés entre lui et les balles assassines. Il s’agit d’un fait inédit, mais qui par le fait même esquisse de meilleure façon la péculiarité du climat politique qui se note après un an de la gestion du président, le Colonel Lucio Gutiérrez. Afin de s’éloigner de la tentation autoritaire, le mouvement autochtone et social a initié le 16 février la « Mobilisation Nationale pour la Vie, en Défense de la Démocratie, la Souveraineté et la Paix. » L’attentat, qui a blessé trois membres de la famille de Iza, dont un d’entre eux -son fils- est entre la vie et la mort, s’est produit alors que le leader de la CONAIE revenait de la IIIe Rencontre Hémisphérique de Lutte contre la ZLÉA, se déroulant à la Havane , Cuba. En raison des circonstances entourant le crime, il s’agirait d’un attentat politique. Personne n’a réclamé la responsabilité du fait, cependant l’organisation autochtone a incriminé sans aucun doute le régime, même si ce dernier en a rapidement dénié toute responsabilité. Pour les dirigeants autochtones, l’attentat contre Iza ne constitue pas un acte isolé, mais est plutôt relié aux pressions autoritaires et répressives qui se sont multipliées ces derniers mois afin d’intimider et de faire taire les voix critiques. À ce sujet, signalons l’assassinat du fonctionnaire pétrolier Patricio Campana deux jours auparavant, ainsi que de l’écologiste Angel Zhingri, au début novembre de 2003, l’incarcération du dirigeant d’Ecuarunari Humberto Cholango, à la mi-décembre, pour avoir critiqué le gouvernement, la confection d’une « liste noire » contenant les noms des « ennemis du gouvernement » élaborée par l’ex-conseiller du Président Gutiérrez, Alejandro Nájera, les menaces faites aux journalistes et les tentatives de fermer Radio La Luna, entre autres. A tous ses faits nous pouvons ajouter l’attentat commis contre le président de Telesistema, Carols Miños Insúa, lors duquel a péri le chauffeur Ricardo Mendoza. Dans une déclaration au journal Hoy (13/02/04), le Ministre du Gouvernement, Raúl Baca, dit « ne pas savoir quelle est la source des attentats qui ont secoué le pays; mais a déclaré que « nous vivons les effets du Plan Colombie ». Il ajoute que l’attentat du Président de la CONAIE « a jeté au fossé les progrès réalisé dans le dialogue avec ce secteur afin d’obtenir la stabilité politique ». Plusieurs analystes d’entendent à signaler qu’un « effet collatéral » dudit attentat fut de d’éloigner le ministre Baca de la politique entreprise au début décembre alors que le Président Gutiérrez s’était retrouvé pratiquement sans marge de manœuvre. La condamnation de la violence politique se généralise. Fidel Egas, un influent banquier de la capitale, déclare dans la revue Mundo Diners que « la situation politique du pays est extrêmement grave » et laisse entrevoir ses peurs au sujet de l’autoritarisme et la répression dont peut faire preuve le Gouvernement », ce que rapportait El Comercio dans son édition du 15 février. Le Mouvement Populaire Démocratique –vieil allié du gouvernement- va plus loin : son bloc parlementaire a dénoncé que le colonel Lucio Gutiérrez tramerait un « auto-coup d’État…comme action désespérée du régime face à la croissance du mécontentement populaire et des critiques de l’opposition ». Désenchantement Lucio Gutiérrez, avec le rang de colonel en service, est apparu sur la scène politique à la tête d’un groupe militaires de grade moyen à l’occasion du soulèvement autochtone et populaire du 21 janvier 2000 qui avait culminé avec la chute du président Jamil Mahuad. Ceci avait signifié la fin de sa carrière militaire ainsi que quelques mois de prison, mais avec du recul, lui a facilité la construction d’une image… et sur cette base la création d’un parti : Société Patriotique ( PSP) qui s’est articulé à l’aide d’appuis familiaux et de militaires retraités. Au cours du processus électoral, Gutiérrez réussit à poser sa candidature et termina par captiver le Mouvement Pachakutik, lequel, abdiquant ses possibilités objectives de jouer ses propres cartes, s’inclina pour appuyer l’ex-colonel. De par les appuis qui l’amenèrent au pouvoir, Gutiérrez a été comparé à son homologue Vénézuélien (Hugo Chavez), de même qu’au mandataire brésilien Inacio « Lula » daSilva, ce qui a même porté le pouvoir du Nord à parler d’un nouvel « axe du mal » formé par les trois chefs d’État. Mais le président équatorien préféra se créer une « feuille de route » pour Washington, où il arriva peu après avoir pris le pouvoir et signé à la hâte une Lettre d’Intention avec le Fond Monétaire International qui en résumé impose le paiement ponctuel de la dette externe et un plus grand « ajustement de l’ajustement », ainsi qu’après s’être déclaré « meilleur allié » du président Bush. Face à cette direction prise par son gouvernement, les tensions et la distanciation de ses alliés (Pachakutik et MDP) et des secteurs sociaux furent à l’ordre du jour. Mais la loquacité sans limites du Président, qui dit, se dédit, puis éclaircit ses dires, puis rectifie ses éclaircissements- lui permit de concentrer l’attention de l’opinion publique sur des anecdotes, laissant de côté les questions substantielles telles que les implications de son orientation économique. Ansi, son jogging matinal, ses relations maritales, les disputes pour des charges, etc., demeuraient au « cœur de la nouvelle ». Le divorce annoncé entre Pachakutik et Lucio Gutiérrez tomba le 6 août et signifia que le président se retrouva sans bases pour le soutenir et sans perspective politique (même s’il semble qu’il ne parut pas s’en aperçevoir). Avec une logique centrée sur « ne pas tomber », le déplacement de ses politiques vers la droite se déroula cette fois de manière ouverte, mais au premier abord ne récolta pas l’appui espéré du parti le plus représentatif de ce secteur, le Parti Social Chrétien (PSC) qui compte la plus grand nombre de sièges dans un parlement marqué par la fragmentation et une présence importante de gouvernements de factions. Cette position a permis au PSC d’influencer les gouvernements de passage au cours des dernières années comme il lui convient, tel un pouvoir derrière le trône, pour ensuite les abandonner. Dans ces circonstances, il opta pour que les cadres du Parti intègrent le Cabinet, mais les impairs commis furent de telle magnitude qu’après quelques mois la déchéance du gouvernement était considérable. Situation aggravée après la détention d’un noyau du narcotrafic international où apparaissait comme tête dirigeante une figure politique de la province côtière de Manabí, César Fernández, qui aurait supposément contribué au financement de la campagne électorale de Gutiérrez. En novembre 2003, le taux de popularité du président avait chuté à 15 %, comparativement au 57% enregistré en janvier de la même année. Coup de main Pour sortir de cette situation peu commode, Lucio Gutiérrez entreprend une réorganisation ministérielle qui incorpore des figures politiques d’expérience, comme le ministre Raúl Baca. Mais par dessus tout, il reçoit tout un coup de main de la part du gouvernement Bush lors de la visite du Secrétaire des Affaires Hémisphériques Otto Reich, au cours de laquelle sera tenu pour close l’affaire du financement louche de la campagne, et l’alliance avec le PSC acquiert se précise. Au même moment se renforce la présence de militaires actifs au sein des postes décisionnels du gouvernement. Après s’être déclaré comme le « meilleur allié » du gouvernement Bush, le mandataire équatorien s’est démené afin d’engager le pays de plain-pied dans les politiques fixées par les EU pour la région : par-dessus tout le Plan Colombie et la ZLÉA (maintenant Accord de Libre Échange- ALE). Jamais dans l’histoire du pays on n’a enregistré un si grand nombre de représentants gouvernementaux visitant le pays qu’au cours des douze mois et quelque du règne de l’actuel gouvernement, le dernier en lice étant le Général James Hill, chef du Commando Sud, maintenant à sa quatrième visite. Et dans le cadre de cette relation « fraternelle » l’ambassadrice Kristie Kenney se permet de commenter les affaires internes telle une veilleuse. Le parti officiel, tel que mentionné, est formé majoritairement par des membres de la famille , des militaires et des policiers en service passif où prévaut une structure hiérarchique de cour martiale, avec un cercle palatin intime qui entoure Gutiérrez. Lorsque avait encore cours l’alliance avec le Pachakutik (PK) cette configuration fut une des raisons au centre des désaccords : le président se retrouve avec le pouvoir total, tant la loyauté et la subordination sont vues comme des valeurs centrales; tandis que la force alliée comptait plutôt sur un jeu démocratique basé sur le dialogue et le consensus. Selon la perspective officielle l’idée prévalait de monter une grande machine politico-électoral qui assurerait sa permanence au gouvernement pour les prochaines décennies, pour lequel il comblerait sans aucun scrupule les postes publiques avec ses supporters et ses clients. Il a même été question de monter des corps de sécurité qui serviraient dans les diverses dépendances gouvernementales afin de fournir du travail aux militants du PSP. Dans cette dynamique, afin de garantir leur appui, on a impliqué des officiels en service active dans des postes administratifs de premier niveau, particulièrement ceux à connotation stratégique, avec la politisation de l’institution militaire qui en découle. Avec une politique clientéliste de cours populiste, l’entourage présidentiel a cherché à établir une base social d’appui, avec une emphase particulière dans les zones de population autochtones. Les visites récurrentes du président à ces zones furent accompagnées du don de pelles et de pioches, action coordonnée par des membres du Front de Défense des Peuples Indigènes et Noirs de l’Équateur (FEDEPICNE), une instance émanant du gouvernement afin de diviser le mouvement autochtone, particulièrement celui agglutiné à la CONAIE. Face à l’annonce des mobilisations amorcées par la CONAIE, Lucio Gutiérrez a de nouveau dépoussiéré son discours conciliant et ses promesses de rectification- comme il a l’habitude de le faire chaque fois que la situation prend un tour difficile-, mais cette fois sans aucun effet, puisque sa crédibilité s’est détériorée sérieusement. Et c’est ainsi que depuis le matin du 16 février, dans les différentes provinces du pays, s’est initiée la mobilisation indigène, sociale et populaire, malgré les sièges miliaires et la répression mise en œuvre afin d’empêcher leur réalisation. (traduction Consejo Andino de Naciones Originarias-CANO) 2/18/2004 9:20:52 AM Une femme meurt de blessures par balles CUENCA, Équateur Une campesina est morte ce mardi à l’hôpital de Cuenca (350 km au sud de Quito) après avoir été touchée par les tirs lors d’un affrontement entre autochtones et soldats, marquant les protestations contre le gouvernement Gutiérrez et se poursuivant aujourd’hui dans la province de Cotopaxi, région située dans les Andes. La femme de 65 ans, morte dans la nuit de mardi alors qu’on l’opérait, avait été blessée d’une balle à la poitrine au cours d’un incident faisant suite à la fermeture d’une route à Shiña, près de Nabón au sud de Cuenca, où quatre autres personnes furent également touchées après avoir affronté une patrouille militaire qui tentait d’ouvrir la voie. Devant ce décès, les représentants de 22 communautés autochtones de Nabón et les militaires sont arrivés à un accord dans lequel l’Armée s’est engagée à couvrir la totalité des frais médicaux des blessés et à libérer 19 détenus. De même, l’armée a annoncé qu’elle reboisera les aires vertes qui ont été brûlées afin de déloger les campesinos de la zones et qu’elle retournera les camionnettes, téléphones et aliments qui avaient été confisqués aux dirigeants autochtones au cours de l’incident. En retour les communautés autochtones ont libéré deux militaires qu’ils tenaient en otage et ont suspendu temporairement les mesures de protestation. Dans la nuit de mardi sont arrivés à Cuenca les dirigeants de la puissante CONAIE, soit Leonidas Iza, Humberto Cholango et Gilberto Talahúa, afin de mettre au point dans cette ville les stratégies et le mesures qui seront employées dans les prochains jours contre le gouvernement du président Lucio Gutiérrez. Malgré ces accords spécifiques, les protestations se sont poursuivies pour une troisième journée consécutive dams la province andine de Cotopaxi (80 km au sud de Quito) afin d’exiger de la part du Gouvernement l’exécution d’œuvres d’intérêt publique, social et communautaire. (AFP) (trad . : Consejo Andino de Naciones Originarias- CANO) Voir : http//:www.ecuarunari.org ==================== CAYAMBE, 16 FÉVRIER 2004 Le député du Mouvement Pachakutik, Ricardo Ulcuango, a assuré aujourd’hui dans la zone de Cayambe (Province de Pichincha) que la mobilisation autochtone est en train de prendre « comme bois jeté au feu » et a noté « la participation active du peuple cayambi » depuis les premières heures lundi. Dans ce premier jour de la mobilisation autochtone nationale, la paralysation et le blocage des routes s’est fait sentir dans différents lieux de la zone de Cayambe où plus de 2500 autochtones et campesinos ont participé à la mobilisation. Le législateur autochtone a également réitéré son appui à la mobilisation nationale et a expliqué que sa gestion en tant que député trouve sa raison d’être dans le tissage de liens étroits avec les organisations et les gens, ce pourquoi il est de son devoir d’être avec le peuple qui se mobilise. « Pour nous le Congrès est une instance de représentation des organisations. C’est une instance de plus dans le processus de construction de l’ushay. Ushay en kichwa c’est le pouvoir, qui est le perfectionnement des conditions de vie, la capacité de se développer collectivement, depuis l’apport des différents secteurs. Mon rôle dans cette législature est un apport de plus dans cette construction de l’Ushay comme dit mon confrère Luis Macas, dans ce long chemin des peuples et nationalités autochtones et de tous les exclus », a poursuivi Ricardo Ulcuango. Au petit matin aujourd’hui dans les secteurs Cayambe (Mitad del Mundo) et Pedro Moncayo, les bases de la Fédération des Peuples de Pichincha (FPP) et le Peuple Cayambi ont commencé à bloquer les voies routières. Au cours de la matinée les blocages se sont renforcés dans les secteurs de la Bola, Ayora, Wachala, Cajas par Tabacundo, et aucun affrontement avec les forces publiques n’a été enregistré, malgré que vers 8h30 des effectifs militaires ont fait leur arrivée dans le secteur de Cajas, pour tenter de désobstruer les routes. Dans le secteur de la Bola deux mille personnes sont réunies, à Ayora on en compte 500. Radio Inti Pacha qui transmet en direct depuis les différents secteurs de la mobilisation a été victime d’une panne surprise d’électricité, ce qui est vu comme une tentative de « faire taire une voix qui appartient au peuple Cayambi et à tous les habitants de Cayambe. » Quant à la possibilité que cette mobilisation nationale se convertisse en un soulèvement total contre le président Lucio Gutiérrez, il rappelle que les peuples, lorsqu’ils sont pressés, avancent tranquillement afin d’aller plus vite. "La mobilisation prend comme du bois jeté au feu. Nous verrons si le feu se transformera en soulèvement. Les soulèvements font partie du processus, ils n’arrivent pas seuls. Il arrive un moment où ils se produisent parce qu’ils doivent se produire. Les peuples sont des stratèges, ils construisent les moments, comme on dit. Quelquefois les peuples perdent, perdent et perdent pendant longtemps, mais arrive le jour où ils gagnent. », affirme le député autochtone. Ulcuango a également parcouru les secteurs de la province de Imbabura où la circulation des véhicules et quasi totalement bloquée. Il a de plus dit savoir qu’à Cotopaxi y dans d’autres provinces la mobilisation allait en s’accroissant. Plus d’informations : ================== Maintenant le régime s’attaque aux médias appuyant le peuple: Quito, 4 février 2004. Avec cette mesure, divulguée hier sur une chaîne de télévision- Gutiérrez cherche à ce que les organismes de contrôle de la radiodiffusion en Équateur reprennent la fréquence occupée par « La Luna », ce qui signerait sa fermeture, pour ensuite remettre cette fréquence à un autre propriétaire. Toutefois cette action est à peine un exemple de l’intention du régime et de ce qu’il prétend faire à l’encontre de tous les médias et les communicateurs sociaux, afin qu’ainsi la presse équatorienne cesse de dénoncer et de faire écho aux critiques que le peuple énonce actuellement contre le gouvernement. L’action légale de Gutiérrez contre la radio aurait été entreprise parce qu’elle affecterait supposément son honneur et celui du gouvernement, malgré que tout ce que cette radio a fait fut d’ouvrir ses micros pour que ses auditeurs expriment leur point de vue sur ce qui survient présentement dans le pays. De plus, ce média a transmis en continu afin de dénoncer la détention arbitraire du président d’ECUARUNARI, Humberto Cholango, en décembre passé, et ne ferma ses micros que lorsqu’il fut libéré. De la même manière, suite à l’attentat perpétré contre Leonidas Iza, Président de CONAIE, et sa famille, la radio La Luna a procuré de l’information permanente et s’est mise au diapason des dénonciations faites par les Peuples et Nationalités Autochtones ainsi que les mouvements sociaux et les citoyens en général. Le régime sait que la communication est stratégique pour l’exercice de la politique et est conscient de détenir le contrôle idéologique sur la population pour ainsi exercer un contrôle social. C’est pourquoi un gouvernement tel que celui de Gutiérrez qui défend les intérêts de la droite et des grands pouvoirs économiques ne permettra pas que depuis « La Luna » ou quelque autre média commence à germer un processus de construction d’une pensée et d’une idéologie qui pourrait changer la corrélation des pouvoirs en faveur du peuple. C’est pourquoi, même s’il prétend fermer le 99,3 de Quito, radio La Luna, qui appartient au Centre d’Éducation Populaire CEDEP, filiale de CORAPE et ALER, il ne le pourra pas parce que le peuple équatorien exercera son droit à la communication tel que spécifié par la Constitution Politique du pays, luttera afin que cette station ne ferme pas et appuiera encore plus de radios et de médias comme La Luna, la lutte idéologique dans le pays sera permanente et continue. Monsieur le Président Gutiérrez, avec vos actions répressives, antidémocratiques et inconstitutionnelles commises aux dépends et contre le peuple équatorien et maintenant contre radio La Luna, vous réaffirmez votre incapacité à gouverner et chaque jour vous vous définissez encore plus comme un violateur des Droits fondamentaux des Citoyens. Enfin, nous nous solidarisons avec le journaliste Paco Velasco, Directeur de "La Luna", ainsi qu’avec son équipe journalistique, et à travers la présente nous leur exprimons nos remerciements ainsi qu’à tous les communicateurs de tous les médias qui ont permis au peuple, au mouvement autochtone et aux mouvements sociaux de faire connaître leurs objectifs et actions de lutte. Nous lançons un appel à la communauté nationale et internationale à être vigilants à ce qui se déroule présentement en Équateur et à continuer de manifester son rejet des violations commises par ce régime. Patricio Zhingri T.
Site de la CONAIE (Confédération de Nacionalités Indigènes de l'Équateur) (en espagnol)
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