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Il faudra qu'on prenne les armes parce qu'a PouBelledune, ils furent ânes

Anonyme, Viernes, Febrero 20, 2004 - 11:34

Bilbo Cyr

Ras le bol de l'inaction de nos élus dans le dossier de l'incinérateur de déchets toxiques de Belledune. Appel urgent à la solidarité.

Bonaventure, Gaspésie, le 20 février

Lettre ouverte à ma Gaspésie, terre natale
À tout ceux qui l’habitent et qui sont habités par elle.

Chère Terre-Mère, j’ai la gorge nouée alors je jette mes mots et tes maux sur le papier. Je t’écris aujourd’hui pour te dire que je suis conscient, horriblement conscient de ce qui t’arrives, et que je souffre de te voir encore une fois bafouée, traitée comme une reine déchue, violée.

Quand j’entend parler d’une carrière de marbre à pierres tombales dans l’une des plus belles baies de la Gaspésie, l’anse Mc Innis, je me dis qu’on pourrait aussi faire une usine de cercueils avec ce qui reste d’arbres encore debouts. Avec l’usine de mort qui s’installe à PouBelledune, on aurait une économie qui tourne en circuit fermé.

Quand j’entend dire que le demi milliard que la Gaspésia a recu pour mettre la moitié du monde dehors, c’est pas assez, je me dis qu’on aurait été aussi bien de la fermer pour de bon et subventionner 500 PME à la place.

Quand je suis témoin du patinage presqu’artistique de nos élus, quand je trouve la porte du bureau de la députée Normandeau barrée, fermée à ses concitoyens, au lendemain de l’annulation (on dit reporté à une date indéterminée, on travaille fort la-dessus…) de la visite promise du ministre de l’environnement, Mr Mulclair, ca me donne envie de camper devant la porte.

Quand l’attaché politique de notre député-fantôme-Farrah me dit, lorsque je lui demande si ce n’est pas un impact transfrontalier, le fait que les jeunes vont déserter la Gaspésie si Bennett s’installe, et qu’il me répond (et je cite) : « Bof! Les jeunes, ils s’en vont de toute façon! » Ca achève d’épuiser le peu de confiance qui me restait en nos élus.

Quand je me rappelle que Paul Martin, de passage à Rimouski, parlait de la possibilité de faire de la Gaspésie une zone franche pour en relancer l’économie, ça m’inquiète plus qu’un peu.

Quand je pense à David Anderson, ministre fédéral de l’environnement, celui qui vient pêcher chez les Irving, qui apparaît tout le temps en compagnie de Paul Martin, et qui se cache derrière la commission d’évaluation environnementale du Canada pour ne pas se mouiller dans le dossier Bennett, j’ai des idées qui pourraient être jugées à la limite du terrorisme.

Quand je pense qu’après plus de 100 jours, la dite commission d’évaluation n’est toujours pas parvenue à déterminer s’il y aura des impacts transfrontaliers, je suis en droit de me demander si il n’y a pas quelqu’un qui nous fait perdre notre temps.

Quand je pense à la convention de Stockholm, que le ministre Anderson a signé en grande pompes, au nom du Canada, et qu’il viole par son silence sur ce dossier, j’ai envie de hurler.

Quand je pense que la frontière du Québec se trouve à 12 kilomètres à la nage du site où Bennett construit son usine, et qu’il est mentionné dans la liste de conditions que Bennett doit rencontrer pour s’établir au Nouveau-Brunswick que les sols présentant toujours une contaminations après traitement devront être acheminés hors de la province, je me demande où ils les cherchent, leurs impacts transfrontaliers.

De plus en plus souvent, je pense à l’avenir de nos enfants qui vont vivre dans cet environnement où les magouilles politico-économiques ont des conséquences écologiques désastreuses. Je pense aux jeunes qui partent. Je pense à mon départ qui s’en vient aussi (ça va fêter au bureau de la députée!). Je pense à ce que je trouverai à mon retour, car je reviendrai avant de devenir une statistique. Mes racines sont ici. J’ai du sang d’acadien qui bouille quand ma terre est mise à mal. Un jour prochain, il faudra faire le ménage. J’espère que tout ceux qui bouillent avec moi feront sauter le bouchon, et que nous ne feront pas mentir Félix Leclerc qui disait : « La Gaspésie, le pays intérieur de chacun de nous! Le cri qui fera peur à tout le monde, c’est d’ici qu’il viendra. »

Je termine en vous appelant à la solidarité et à la dissidence. Que tout ceux qui veulent contribuer à être une roche dans la botte des géants nous signalent maintenant leur existence à www.baiedeschaleurs.net.

Bilbo Cyr

Membre de la Table Ronde Nationale de la Jeunesse sur l’Environnement, un comité consultatif de 18 jeunes canadiens mandaté par Environnement Canada pour conseiller…David Anderson!

site de la Coalition Retour à l'Expéditeur
www.baiedeschaleurs.net


Asunto: 
Gaspésie, Saguenay: même combat
Autor: 
batiste
Fecha: 
Dom, 2004-02-22 11:28

C'est désolant ce qui se passe en Gaspésie. J'ai pas besoin de m'y rendre pour le constater, je n'ai qu'a regarder par la fenêtre. C'est la même chose.

Ici, la Bennett a déjà installé son incinérateur à BPC. Ça fait quelques années déjà. Il n'y avait pas eu de consultation à l'époque. Pas de BAPE. Pas de démocratie surtout. Un beau matin il était là, à St-Ambroise, le grand four à cochonneries.

Puis il y a eu une autre usine de traitement des déchets dangereux, à Larouche. Pas des sols contaminés, pas des BPC, mais des déchets dangereux quand même. Pas de consultaions non-plus.

Au moment où j'écris ça, le BAPE vient de terminer les audiences publiques sur "l'implantation d'une usine de traitement des brasques usées à Saguenay". Encore une usine de traitement de déchets dangereux. La troisième au Saguenay en moins de 10 ans. De ce que j'en sais - j'ai couvert avec insistance le dossier pour le journal La Pige - le BAPE devrait dire oui.

Le Syndicat national des employés de l'alumium d'Arvida (SNEAA) epaulé par la Fédération des syndicats du secteur de l'aluminium (FSSA) a donné son accord au projet (la brasque usée est issue de la réfection des cuves d'électrolyse de l'aluminium). Il paraît qu'avec la fermeture des cuves soderberg, on peut pas se permettre de cracher sur des jobs (50 seulements) fournies par Alcan... Même si cela devait se traduire par de l'amoniac et du cyanure dans l'air, comme c'est prévu dans l'étude d'impact.

En 2000, Environnement Canada a élu Jonquière ville la plus polluée au Canada. C'est ici que le taux de cancer est le plus élevé au Québec. C'est également ici qu'on meurt le plus de maladies respiratoires. Et Jonquière est au second rang québécois pour ce qui est du plus haut taux de cancer du poumon... Le premier rang étant âprement disputé avec La Baie qui, comme Jonquière, fait désormais partie de la grande ville de Saguenay depuis les fusions de 2001!

En gaspésie tout votre bois a été coupé (c'est là qu'ont été constatées les premières "ruptures de stock"); ici on y travaille fort. Déjà des ruptures de stock ont été constatées au nord du Lac, dans le boutte de Chapais-Chibougamau.

Depuis un an, au Saguenay, on dirait que les jobs disparaissent une après l'autre. La Coop Laterrière a fermé, Agropur a fermé, l'usine Port-Alfred de Consol a fermé, les cuves soderbeg ferment pis l'usine Kénogami (consol itou) parle de "restructuration". À ça il faut ajouter les agriculteurs qui sont déroutés avec la crise de la vache folle. Pensez pas que c'est pour avoir l'air méchant qu'ils tuent leurs bêtes à TV, c'est parce qu'ils ont plus le choix.

Dans les tavernes, derrière leurs "grosses" emblématiques, le monde mumure que la région "a des airs de Gaspésie"...

Ce qui se passe au Saguenay, au Lac ou en Gaspésie, ça se passe dans toutes les régions en ce moment. Sur la Côte-Nord et en Abitibi aussi. Mais les gens le savent pas. Ils écoutent la TV qui parle juste de Montréal et, parfois, de Québec. Ils militent dans des groupes de pression qui ont pignon sur rue au centre-ville. Ils votent pour des partis dits "progressistes" qui mentionnent la problématique des régions sur une demie-ligne dans leur programme juste pour faire chic. Pis quand ils s'énervent de "l'Île René-Levasseur" pensez pas que pour arrêter le massacre ils vont monter à Sept-îles ou contacter le conseil de la Nation Innue. Non! Ils vont s'attacher après la gate en fer forgé de la Kruger, les deux pieds sur le ciment, à regarder les arbres pousser dans des pots au travers du trottoir.

Les gens ont aucune idée de ce qui se passe ici, où on meurt à coeur de jour de misère ou d'empoisonnement.

Batiste W. Foisy,
Jonquière


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Asunto: 
gaspésie saguenay, québec, montréal, indonésie, irak...
Autor: 
Straybullet
Fecha: 
Vie, 2004-03-26 00:44

D'où qu'il vienne l'appui et la solidarité son des amis sur qui on ne crache pas.

Ce n'est pas plus beau à Montréal ou Québec, pénurie de logements, pauvreté, augmentation de la pollution, déportations...etc, etc, etc. pas besoin d'en rajouter notre moral n'a pas besoin de descendre... Ca devient de moins en moins agréable à vivre sur cette terre et pour plus en plus de monde...

Ceux qui militent, de Montréal ou de Québec POUR les régions, moi je leurs dis MERCI, merci d'avoir occuppé pendant 15 secondes les nouvelles de six heures pour qu'un petit peu plus de monde soit au courrant des cochonneries qu'ils sont en train de nous faire à tous, merci de ne pas s'asseoir sur leurs c*ls mais de trouver des moyens d'actions (parfois discutables mais au moins on s'active) près de chez eux à des kilomètres de ces carnages...

L'air pur devient rare,
c'est pourquoi on respire la frustration,
c'est partout pareil,
et même pire ailleurs...

Il y a des gens, oui, qui ne savent pas se qui se passe ici, ou là, ou là-bas, en Gaspésie, au Lac, en Indonésie ou en Irak. Mais d'autres le savent, qu'ils soit anarchistes ou progressistes il le savent et ils avancent, à la course ou à la marche, ils avancent...

C'est facile de chialer sur tout le monde, même des siens,
mais encore...

La misère n'a pas partout le même gout, mais elle est partout.

Quand ceux qui courent ralentiront et
ceux qui marchent s'activeront,
nous pourrons alors ensembles
pousser les immobiles
et retourner les imbéciles.

Pineault


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Asunto: 
Qu'est-ce que vous avez fait à ma gaspésie
Autor: 
Phillie
Fecha: 
Vie, 2004-05-07 23:12

Je me rappelle de la gaspésie quand je l'ai vu avec mes yeux d'enfant. La beauté des paysages, la nature, la mer, les montagnes et la forêt. J'ai voulu partager cette vision que j'avais de mon coin de pays avec une amie. J'ai donc pris le chemin de murdochville, où je suis né, pour passer dans un village abandonné, où le temps semble s'être arrêté, ou plus rien ne vie, même les montagnes sont mortes grâce aux effets de l'acide sulfurique utilisé pour extraire le cuivre. Pour nous donner un air plus joyeux, j'ai décidé de prendre le chemin qui coupe à travers la réserve faunique des chic chocs. Nous nous sommes bien rendu compte, malgré les lisières de forêt sur le bord du chemin, qu'il n'y avait plus d'arbres derrière cette fausse impression de forêt dense. On me parlait de coupe selective afin d'aider la forêt à se regénérer et garder un milieu naturel pour les animaux dans mes cours d'aménagement forestier. Mais les industries forestières semblent juste utiliser la coupe à blanc, en pensant que replanter seulement de l'épinette et du sapin après avoir tout coupé va contrer les effets de l'érosion des sols et la disparition de la faune et de la flore. En plus on parle de Bennet, on voit à partir de la baie des chaleurs toutes les cheminés des usines d'éliminations de déchets toxiques du nouveau brunswick. On essaie de nous faire croire que cela a aucune effet sur l'environnement ? Il n'existe pas de barrière invisible entre la baie des chaleurs qui va empêcher ces fumées toxiques de polluer ce qui reste de beau dans mon coin de pays, déjà que les poumons de cette terre ont tous été coupés. On ne pense pas aux générations futures, à nos enfants. Dans quel monde vont-ils vivre, seront-ils encore capable de sortir jouer dehors sans mettre un masque à gaz et un habit anti rayon UV ?
J'aimerais retourner dans le temps où on respectait la nature, où nous devions lui attribuer un grand respect. Maintenant l'argent mène ce monde, et le mène à sa perte.

Mère nature, pardonnez-nous pour tout le mal qu'on vous a fait !


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