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8 mars 2004 - 5ÈME GRÈVE MONDIALE DES FEMMES

Anonyme, Martes, Febrero 17, 2004 - 10:06

GRÈVE MONDIALE DES FEMMES

8 mars 2004 – Appel à toutes les femmes
5ÈME GRÈVE MONDIALE DES FEMMES
Appel à tous les hommes à se joindre aux femmes pour
ARRÊTER LE MONDE POUR LE CHANGER !
INVESTISSEZ DANS LE BIEN-ÊTRE PAS LA MORT !

La Grève mondiale des femmes a vu le jour en 1999 quand des femmes en Irlande décidèrent d’accueillir le nouveau millénium avec une grève générale au niveau national. Elles demandèrent à la Campagne internationale pour un salaire au travail ménager, de soutenir leur appel à la grève et nous avons appelé les femmes du monde entier à faire de cette GRÈVE un mouvement global le 8 mars 2000.

La Grève a une histoire populaire qui commence en 1952 avec la parution d’un petit pamphlet intitulé « A Woman’s Place » (La place d’une femme) suivit par la parution en 1972 de « Le pouvoir des femmes et la subversion de la communauté », aujourd’hui un classique, et en 1973 * de « Sexe, race et classe ». Ces 3 ouvrages ont démontré que le travail effectué par les femmes en contrepartie d’un salaire est un deuxième emploi, que le travail non rémunéré que nous effectuons à la maison et dans la communauté en produisant tous les travailleuses et travailleurs du monde ainsi que notre combat pour changer le monde, étaient invisibles, mais pourtant central.

Depuis, nous avons fait campagne pour obtenir la reconnaissance et un salaire pour tout le travail non rémunéré que font les femmes et pour l’équité salariale — ces deux combats constituant des leviers contre la pauvreté, l’exploitation et toutes les formes de discrimination que subissent les femmes. Selon les Nations Unies, les femmes font les 2/3 du travail dans le monde : de l’allaitement à l’éducation des enfants, des soins administrés à ceux qui sont malades, aux personnes âgées ou handicapées à la culture, la préparation et la cuisson de la nourriture qui alimente les familles, les communautés et les continents (80% de la nourriture consommée en Afrique est cultivée par les femmes), le volontariat et le travail dans le secteur informel en tant que femmes de ménage, couturières, vendeuses de rue, travailleuses de l’industrie du sexe ainsi que le travail dans le secteur formel. Ici encore le travail des femmes consiste souvent à prendre soin des gens dans les hôpitaux et les écoles, comme domestiques, gardiennes d’enfants, assistantes personnelles … ou dans les « sweat-shops » – des emplois pour lesquels les hommes qui font un travail similaire sont aussi très mal payés. Cependant les femmes reçoivent les salaires les plus bas et de plus sont souvent confrontées au harcèlement sexuel et racial.

Bien que dans chaque pays tout ce travail soit essentiel au bien-être et même à la survie de l’humanité, il est sous-évalué et ignoré par le marché et les femmes n’obtiennent ainsi en retour que 5% des biens du monde.

A Beijing en 1995, le réseau international « Les femmes comptent », que nous coordonnons, soutenu par plus de 1500 organisations, a remporté une décision importante des Nations-Unies. Les comptes nationaux doivent prendre en compte le temps passé par les femmes au cours de leur vie, à réaliser des travaux non rémunérés et doivent aussi déterminer la valeur créée par ce travail. Trinidad et Tobago et l’Espagne en on fait une loi; d’autres pays ont entrepris des études sur l’emploi du temps et de plus en plus tiennent compte du travail non rémunéré dans les décisions des tribunaux et dans les politiques gouvernementales.

Depuis l’an 2000, la Grève a été une grande réussite. Elle a rassemblé des femmes dans plus de 60 pays, y compris des organisations de la base au palmarès impressionnant qui revendiquent aussi un monde où tout le travail des femmes et toutes les vies sont appréciés à leur juste valeur. Ces femmes font maintenant parti d’un réseau international de coordonatrices de la Grève.

Au Venezuela, nous travaillons avec les femmes qui construisent une économie orientée vers le bien-être et qui ont remporté l’article 88 dans la Constitution. Cet article reconnaît le travail ménager comme une activité économique qui crée une valeur ajoutée et produit un bien-être social et un richesse, ce qui donne aux ménagères le droit à la sécurité sociale. La Grève a diffusé les nouvelles de ces victoires si importantes, soutenant le processus révolutionnaire dans lequel les femmes de la base sont les participantes les plus actives.

La Grève fait partie du mouvement contre la guerre et contre l’occupation, non seulement en Iraq mais aussi en Palestine, Chéchenie, Colombie, Congo, Kashmir… Notre priorité a été de souligner le combat que mènent les femmes, et l’orientation qu’il suggère, et dont l’ensemble du mouvement bénéficie, mais qui est souvent aussi ignoré que le travail non rémunéré de survie que nous faisons. Sous le thème INVESTISSEZ DANS LE BIEN-ÊTRE, PAS LA MORT, nous revendiquons que les plus de 900 milliards de dollars aujourd’hui dépensés dans les budgets militaires soient à la place consacrés aux besoins

essentielles de la survie (accès à l’eau potable, sécurité alimentaire, soins de santé, logement, éducation, protection contre le viol et autres violences, protection de notre planète), et donc aux femmes qui sont les premières pourvoyeuses de soins et les premières à combattre pour la survie de leurs proches. Nous réclamons pour commencer le budget militaire des Etats-Unis (l’équivalent de plus de la moitié des dépenses militaires mondiales) qui permet au Big Business américain d’imposer au monde entier (y compris à la population des États-Unis) ses intérêts économiques et politiques.

Les secteurs de femmes les plus discriminées – toutes les femmes de couleur, y compris les femmes autochtones et d’origine africaine et asiatique, les mères célibataires, les femmes handicapées, les femmes immigrantes, les travailleuses de l’industrie du sexe, les lesbiennes… utilisent la Grève pour faire connaître leur contribution à toutes les économies, à toutes les sociétés et à toutes les luttes. La Grève insiste pour que les secteurs plus puissants reconnaissent cette contribution.

Nous exigeons aussi que soit reconnu la contribution des hommes qui soutiennent activement notre combat parce qu’ils conviennent qu’INVESTIR DANS LE BIEN-ÊTRE ET PAS LA MORT est la priorité de tous les travailleuses et travailleurs et de toute l’humanité. Les hommes ne sont pas seulement redevables aux femmes pour leur survie quotidienne (de l’allaitement à la préparation des repas, des vêtements propres au soutien émotionnel), mais ils sont aussi dépendants des femmes qui accordent la priorité à la survie plutôt qu’aux valeurs du marché, des valeurs qui menacent aujourd’hui la survie du monde. Le site Internet de Payday, un réseau d’hommes, www.refusingtokill.net constitue une contribution importante au mouvement contre la guerre et à la reconnaissance de tous celles et ceux qui risquent leur vie et leur liberté pour défendre la vie et la liberté de tout le monde.

On nous dit souvent que pour pouvoir gagner, nous devons nous unir, mais on nous parle rarement de la façon de le faire (sauf les partis politiques qui veulent nous diriger). Nous utilisons la Grève comme un cadre pour l’unité, une unité entre les secteurs de femmes, entre les femmes et les hommes, une unité à l’intérieur et entre les pays, parce qu’elle repose sur la reconnaissance et de l’enrichissement par chaque secteur du combat indépendant mené par les autres secteurs. La Grève n’est ni rattachée à un parti politique, ni séparatiste. Elle est ambitieuse pour le mouvement pour un changement, mais rejette l’ambition personnelle qui mine la responsabilité mutuelle.

La Grève internationale des femmes s’est étendue au-delà d’une action commune menée tous les 8 mars. Elle constitue maintenant un réseau global qui renforce le combat quotidien et permanent des femmes (et des hommes) de la base. Nous joignons ici ce que les coordonnatrices de la Grève dans certains pays ont dit sur ce que la Grève leur a permis de réaliser.

La Grève établit que, en tant que pourvoyeuses de soins, rémunérées ou non, nous demeurons toujours des TRAVAILLEUSES et que nous avons le pouvoir d’arrêter l’ensemble de l’économie. C’est ce qu’ont fait les femmes d’Islande on fait le 24 Octobre 1975. Elles ont dit : « QUAND LES FEMMES S’ARRÊTENT TOUT S’ARRÊTE ». Nous ajoutons : « ARRÊTONS LE MONDE POUR LE CHANGER ».

Selma Jones et Nina López, 17 Janvier 2004
wome...@server101.com www.globalwomenstrike.net

*Auparavant on assumait que seuls les personnes effectuant un travail rémunéré, essentiellement des hommes dans les pays industrialisés, étaient de « vrais » travailleurs et qu’eux seuls pouvaient changer le monde. La Campagne pour un salaire au travail ménager a rompu avec cette mentalité sexiste et raciste, établissant l’autonomie comme une base nouvelle d’organisation et d’unité.

Revendications de la Grève
* Paiement de tout le travail de soins en salaires, pensions, terres et autres ressources. Qui a-t-il de plus important que d’élever des enfants et de s’occuper des autres ? Investissez dans la vie et les soins aux gens, pas dans les budgets militaires et les prisons.
* Équité salariale pour tous, femmes et hommes, dans le marché mondial.
* Sécurité alimentaire pour toutes et tous, en commencant par les mères qui allaitent. Congés de maternité et pauses d’allaitement payés et autres prestations sociales. Cessez de nous punir d’etre des femmes.
* Non paiement de la “ dette du tiers monde “. Les femmes ne doivent rien, ce sont à elles que l’on doit.
* Accès à l’eau potable, aux soins médicaux, au logement, au transport et à l’éducation.
* Sources d’énergie et technologies non-polluantes qui réduisent notre temps de travail. Nous avons toutes besoin de fours, de réfrigérateurs, de machines à laver, d’ordinateurs et de temps libre !
* Asile et protection contre toute violence et persécution, y compris provenant de membres de la famille et de personnes en position d’autorité.
* Liberté de circulation. Les capitaux circulent librement. Pourquoi pas les gens ?

Visibilité et respect * Des réseaux plus vastes * L’anti-racisme des femmes de la base * Le plus grand événement des femmes contre la guerre de notre histoire * Nous avons toutes changées

ARGENTINE, Santa Fé

Pendant plus de 15 ans, nous nous sommes battues dans l’isolement pour faire reconnaître par un salaire et une pension l’énorme quantité de travail que nous faisons, nous les femmes, en prenant soin des autres. Pendant que ce pays était vendu et contraint à l’endettement, les femmes ont été de plus en plus paupérisées et obligées de soutenir une population affamée avec seulement notre travail non rémunéré.

Pendant tout ce temps, nous avons été traitées de tous les noms. Pour les syndicats, les fonctionnaires, les partis politiques et de nombreuses féministes, nous étions « folles et rétrogrades ».
Au moment où nous commencions à fléchir, nous avons eu l’immense bonheur de découvrir qu’il y avait d’autres « folles » dans de nombreux endroits du globe, qui avaient commencé cette lutte depuis bien plus longtemps que nous.

Avec le premier appel à la Grève, nous avons découvert ces femmes sur tous les continents.

Notre organisation s’en est trouvée énormément renforcée. Nous avons réalisé la véritable valeur de cette autonomie qui a empêché tout parti politique de nous utiliser. Depuis 2000, nous avons fait un vrai bond en avant, au niveau local comme national. Maintenant on nous regarde avec respect.

Nous avons pu contacter toujours plus de femmes de la base pour les encourager à former entre elles des réseaux de femmes autonomes entre voisinages et tisser des relations avec d’autres organisations qui partagent nos buts. Bien souvent nous nous sommes enfermées derrière les barrières dressées par ceux qui nous dominent, pensant que nous étions pires ou meilleures combattantes que n’importe qui d’autre. Depuis que nous avons rejoint la Grève, nous avons réalisé qu’il n’y a pas de combat ni d’expérience pire ou meilleure que d’autre. Chacune de nous invente des milliers de façons de survivre et fait avancer la Grève, et c’est la synthèse de toutes nos convictions.

Cette année la quasi-totalité de la ville (150 000 personnes) s’est retrouvée sous les eaux à cause d’une rivière en crue et de la corruption de ceux qui nous dirigent. Ce sont des femmes de la Grève dans d’autres pays qui nous ont fourni l’aide dont nous avions besoin. Ce qui compte davantage, c’est que nous pouvons continuer sans peur notre combat pour la justice, même contre les plus puissants, parce que nous savons maintenant que nous ne sommes pas seules et que devant n’importe quelle attaque, des femmes d’autres pays du monde se lèveront pour nous défendre.

Syndicat des ménagères de Santa Fé (Sindicato de Amas de Casa)

GUYANE, Georgetown

Parfois la Guyane est un pays en guerre : quand la tension et les conflits que les gouvernements anglais et américain ont autrefois aidé à créer entre les Indo-Guyanais et les Afro-Guyanais explosent de façon violente. Mais il y a aussi une autre forme de violence : la violence que celles ou ceux d’entre nous qui appartiennent à ces groupes commettent contre ceux et celles d’entre nous d’origine autochtone, dont les intérêts sont tout simplement laissés de côté.

Durant les deux dernières années, la Grève nous a aidées à rendre visible notre opposition au racisme et à la violence dont les femmes et les enfants de la base sont les principales victimes. En 2002, nous avons organisé une marche des femmes de toutes races (indo ou afro-guyanaises, autochtones, métisses) soutenues par des hommes et des enfants. Nous sommes allées dans une communauté afro-guyanaise, Linden, d’où les Indo-guyanais furent violemment expulsés dans les années 60 et nous y avons dit publiquement que nous étions venues pour réclamer Linden au nom des femmes de la base de toutes les races.

Grâce à la Grève nous avons été reconnues comme femmes de la base qui sont anti-racistes. Plus de femmes encore ont rejoint notre réseau.

Chaque année nous mettons en avant des revendications pratiques : en particulier contre l’augmentation des prix de l’eau et de l’électricité à cause des privatisations. Mais nous exigeons avant tout la fin des violences racistes. Nous avons organisé des marches, principalement de femmes de tous les groupes raciaux (indo ou afro-guyanais, autochtones, métis) accompagnées d’hommes et d’enfants, pour proclamer notre opposition à la violence raciste en Guyane, et à la guerre raciste en Irak. Nous avons dit : « Nous ne voulons pas que nos enfants aillent tuer les enfants d’une autre femme. »

Nous avons toutes changées : nous sommes toutes plus conscientes du racisme, et plus déterminées à le dénoncer. Nous avons commencé à sentir que nous faisons partie d’un mouvement global, alors qu’auparavant nous nous sentions complètement isolées. Nous savons que s’il se passe quelque chose en Guyane, la Grève se battra avec nous dans le monde entier.

Red Thread

IRLANDE, Galway

Ce dont nous sommes le plus fières, c’est que la Grève nous a donné un moyen de dépasser ensemble plusieurs divisions. On ne s’attend pas à ce que des emmes irlandaises s’unissent avec des femmes anglaises, qui sont du pays qui a mené la guerre et occupé l’Irlande depuis des siècles, et avec lequel reste les plus amères disputes.

Le clivage religieux entre Protestants et Catholiques, qui en est un héritage, a déchiré cette île, et maintenant le nouvel abîme que les va-t’en-guerre ont creusé entre les Musulmans et les Chrétiens s’ajoute au précédent.

Beaucoup pensent que les femmes d’Irlande du Sud savent ce que les femmes du Nord ont enduré pendant les combats récents pour déterminer si cette partie de l’île devait appartenir à l’état irlandais ou britannique. Mais notre ignorance est grande, et même là les divisions restent profondes.

En vertu de notre constitution, l’Irlande est neutre dans toutes les guerres, donc l’utilisation de l’aéroport de Shannon par l’armée américaine devrait être illégale. Grâce à la Grève nous avons pu organiser un rassemblement hebdomadaire contre la guerre et l’occupation, et un convoi anti-guerre de Galway à Shannon, qui a rassemblé des femmes d’Irlande du Nord et d’Irlande du Sud, Catholiques et Protestantes, Musulmanes, Chrétiennes ou athées. Dans les nombreux rassemblements auxquels nous avons participé, nous avons pu dire haut et fort pourquoi en tant que femmes nous sommes particulièrement contre la guerre.

Campagne pour un salaire au travail ménager (Wages for Housework Campaign

PÉROU, Lima

Grâce à la Grève nous avons compris que les luttes des femmes, et leurs objectifs, sont les mêmes partout dans le monde. Nous avons rencontré d’autres organisations de femmes qui se battent pour nos objectifs communs avec beaucoup de courage et de détermination, chacune avec leur situation spécifique, en réclamant nos droits fondamentaux de femmes et de travailleuses préoccupées du bien-être de toute l’humanité.

Nous avons étendu notre réseau dans les provinces (Chota, Cajamarca, Jaén, Trujillo) où il y a maintenant de nouvelles organisations de travailleuses domestiques, et nos échanges avec les communautés Aymara de Puno.

Grâce aux pressions de la Grève auprès des Nations-Unies, et aux revendications d’organisations comme la nôtre et de la Confédération des travailleuses domestiques en Bolivie, certains gouvernements commencent à prendre en considération les demandes de notre secteur, et des lois ont été adoptées au Pérou et en Bolivie.

La Grève nous a aidées à nous accepter comme nous sommes, afin que, par exemple, nos sœurs puissent exercer un libre choix sexuel. Avant la Grève, nous avions des préjugés à cause de notre culture machiste et patriarcale. Nous avons brisé la glace et les femmes lesbiennes peuvent maintenant s’organiser de façon autonome et leur situation être visible.

Nous avons appris à être autocritiques à l’égard de nos erreurs tout en continuant à exprimer ce que nous pensons. Nous apprenons chaque jour à être plus fortes et plus vigilantes.

La Grève nous a aidées à avoir une vision plus large et à nous situer comme une classe à la fois exploitée et en lutte contre ceux qui oppriment les femmes partout dans le monde.

La Grève fait partie de moi parce que les demandes des femmes du monde entier sont mes demandes. Je me sens invincible parce que nous sommes la grande majorité, et que ce sont mes sœurs qui luttent. La Grève est la voix de toutes parce que nous portons chacune la mission d’étendre la conscience activiste pour la défense de la vie.

Centre de Formation pour les Travailleuses domestiques
Centro de Capacitación para Trabajadoras del Hogar

PÉROU, Puno

« La Grève nous donne de la visibilité, un espace où les femmes paysannes peuvent participer et parler librement des problèmes qui affectent notre vie quotidienne. Avec la Grève, nous avons remporté l’appui de beaucoup d’autres organisations de femmes comme les clubs maternels, groupes de travail manuel, soupes populaires, et nous avons également eu le support des hommes dans certains de ces groupes.

Cela nous a permis de renforcer nos demandes sur le plan local, et de former des groupes de différents artisanats andins. Les revenus que génèrent les femmes rurales avec ce travail artisanal profitent à toute leur famille : éducation, nourriture, logement. Nous espérons maintenant atteindre le marché international avec nos produits et court-circuiter les intermédiaires.

Nous espérons rallier à la Grève encore beaucoup d’autres secteurs dans notre pays et en Bolivie.

Centre Aymara « Pacha Aru »

ESPAGNE, Barcelone

La Grève nous a transformées : elle nous a aidées à rompre avec l’habitude de donner la priorité à un secteur plutôt qu’à un autre dans les luttes des femmes, à sortir de notre voisinage immédiat et de notre région, à agir localement (dans nos quartiers, marchés, écoles, lieux de travail), mais avec une perspective internationale, et à élargir nos réseaux. Elle a rendu visible la contribution de celles d’entre nous qui sont des immigrantes.

Nous avons utilisé la Grève pour faire pression afin que soient appliquées les lois de mesure et valorisation du travail non rémunéré dans le P.N.B., lois obtenues au Parlement catalan en 1997 et à l’Assemblée nationale en 1998.

Les actions de masse de la Grève ont rassemblé l’opposition des femmes à la guerre et à la mondialisation. Nous avons comparé le budget militaire et les subsides du gouvernement aux faiseurs de guerre américain et britannique (malgré l’opposition active de plus de 90% de la population à la guerre en Irak), avec les prestations sociales pour les familles à faibles revenus, qui sont les plus basses de l’Union européenne.

En Catalogne, nous avons réussi à changer l’attribution des allocations de repas dans les écoles pour les familles sans revenus victimes de discrimination.

Grâce aux traductions constantes de documents qui se font par e-mail, téléphone, radio et dans les réunions, nous les femmes de la base, nous travaillons dur pour être en lien, responsables et utiles les unes aux autres. »

Campagne pour un salaire au travail non rémunéré -Campaña por un Salario para el Trabajo sin Sueldo

OUGANDA, Kaabong

“Les plus pauvres sont partout les femmes de la base. Nous sommes négligées et rejetées parce que nous sommes pauvres. MAIS la Grève mondiale a changé nos vies. Nous avons gagné l’aide médicale gratuite, sans partage des coûts. La Loi sur la Terre autorise maintenant les femmes à acquérir des terres, et à hériter des propriétés de leur mari. La Grève nous a aidé à exprimer notre point de vue d’une façon plus efficace. Comme nous disons : « Investissez dans le bien-être, pas la mort ». Les guerres n’amèneront jamais la paix dans le monde..

Dans notre réseau, beaucoup de gens sont très intéressés par la Grève à cause des beaux fruits qu’elle a produit. Notre revendication principale pour la Grève de cette année : l’accessibilité à l’eau potable. Telle est notre souffrance. Pas de guerre, pas d’armes, et que le gouvernement arrête cette guerre qui affecte surtout les enfants, les femmes et toutes les communautés du nord et de l’est de l’Ouganda. Beaucoup de gens sont morts, ou ont été violés ou enlevés, des milliers sont déplacés à l’intérieur du pays sans même le minimum. Pourquoi notre gouvernement s’intéresse-t-il à la résolution des conflits à l’étranger au lieu de régler cette guerre en Ouganda qui dure depuis 17 ans ? Il y a beaucoup de revendications encore sans réponses. Mais nous gagnerons et réussirons à changer le monde.

Une des membres âgées nous a dit « Nous n’arrêterons jamais la Grève. Je demande à toutes les femmes de se lever et de réunir leurs voix pour rejoindre la Grève. Je n’aurais jamais imaginé que mon mari puisse me donner une vache en reconnaissance de mon travail de soins : eh bien c’est arrivé grâce à la Grève. »

S’il vous plait, rejoignez-nous dans notre demande “DE L’EAU, DE L’EAU !

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