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QUÉBEC 2001: la sentence de François Van Vliet reportée!Anonyme, Sábado, Febrero 14, 2004 - 16:18
François V.V.
Arrêté au Sommet des Amériques durant le Carnaval contre le Capitalisme du 20 avril 2001, François Van Vliet a été reconnu coupable de participation à une émeute en septembre 2003. Le juge étant absent à l'audience du 13 février, la sentence est remise au 2 mars 2004... Vendredi le 13 février 2004, le juge Richard Grenier de la Cour du Québec devait me donner ma sentence. Rappelons brièvement qu’en septembre 2003 un jury m’a trouvé coupable de participation à une émeute parce que j’ai agité un drapeau rouge lors du Carnaval contre le Capitalisme le 20 avril 2001 au Sommet des Amériques à Québec. La théorie du sergent Peter McLaren de la GRC qui a procédé à mon arrestation est que je contrôlais la foule en faisant des signaux avec le drapeau et que j’encourageais ainsi les gens à lancer des projectiles à la police… Le procureur de la Couronne Marc-Denis Quintin avait alors demandé 4 mois de prison pour ce « défi à l’autorité » et il avait affirmé que c’était pire d’agiter un drapeau que de lancer des roches à la police car ça encourageait les autres à le faire. Le juge m’avait proposé de faire des travaux communautaires avec des personnes âgées car il ne voulait pas que je prêche mes idées (avec lesquelles il a dit qu’il n’était pas d’accord) aux jeunes! J’avais alors répondu que je ferais « éventuellement » des travaux communautaires au lieu de la prison, et c’est là que le juge avait ordonné la tenue d’un rapport pré-sentenciel. Après trois entrevues avec la criminologue Lyne-Renée Faucher, celle-ci avait rédigé un rapport sous la forme d’un profil politique où elle déclarait qu’à cause de mon « idéologie plutôt radicale » il y avait des « possibilités de récidive en semblable matière, advenant un contexte social davantage conflictuel ». Elle disait que j’étais admissible à des travaux communautaires et qu’il fallait m’interdire de manifester et de « fréquenter des individus impliqués dans des mouvements radicaux ». Vendredi passé, j’étais présent à Québec avec mon père et deux camarades de Montréal ainsi qu’une bonne douzaine de camarades de Québec qui étaient là pour m’appuyer. Pourtant, le juge Richard Grenier était « dans l’impossibilité d’être présent » et c’est donc un autre juge qui a reporté la date de la sentence au 2 mars 2004. Grenier était-il parti skier pour profiter d’une fin de semaine de trois jours ou avait-il trop bu la veille? La question reste entière. Toujours est-il que tout ce beau monde s’est déplacé et avait pris une journée de congé… pour presque rien. En fait, j’ai profité d’être à Québec pour me faire relever du défaut-mandat qui avait été émis en décembre dans mon autre dossier de possession simple de stupéfiants. En effet, quand j’ai été arrêté, la SQ a trouvé sur moi 0,7 grammes de pot, ce qui est toujours criminel au Canada malgré ce que plusieurs pensent encore. Le défaut-mandat a été émis parce que j’ai manqué une date de cour, mon avocat Denis Poitras m’ayant informé de cette date… le lendemain. J’aurais pu aller directement dans la salle de cour pour être libéré de ce mandat, mais la procédure exige absolument que l’accusé passe par les cellules du sous-sol du Palais de Justice de Québec pour être libéré d’un mandat. Ça aura donc pris une heure et beaucoup de paperasse remplie par le greffier, le constable spécial du Palais et les screws (gardiens de prison) avant que je passe menotté devant la juge… qui m’a simplement dit de revenir le 2 mars. Durant mon court passage en détention, j’ai rencontré un genre de motard (au nom de fleur) qui se plaignait de ne plus pouvoir aller à la chasse et qui a dû laisser son ADN. Il m’a dit que tous les gouvernements étaient du pareil au même et que ça ne changeait jamais rien pour nous et qu’il était partisan de la « loi du plus fort »… Quand je lui ai parlé de mon histoire du drapeau rouge il a rit et quand je lui ai dit que j’étais là pour 0,7g de pot, il a dit « Ils vont faire du cash avec toé! » J’ai aussi rencontré un gars qui était là car un voisin a appelé la police parce qu’il avait engueulé sa femme à cause qu’elle avait monté une dette de 42$ au dépanneur... Ce type m’a dit qu’il avait rencontré un autre gars qui était en prison pour avoir volé… un casseau de fraises à l’épicerie pour faire plaisir à sa blonde! Quand Paul Martin détourne 160 millions de $ pour sa compagnie de bateaux, c’est correct, mais voler des fraises c’est criminel! Malgré le fait que je ne fasse que passer par les cellules car c’était la procédure, j’ai dû vider mes poches et j’ai d’ailleurs perdu mon crayon dans l’histoire, car il fallait me confisquer cet objet qui peut servir d’arme… Un garde voulait aussi couper mon bracelet. Alors voilà, j’ai dû passer une heure en détention parce que mon avocat ne savait pas que je devais être en cour et pendant ce temps une quinzaine de personnes se sont déplacés pour rien parce que le juge était absent. À quand un mandat d’arrestation pour les juges qui ne se pointent pas à leurs rendez-vous en cour??? Si vous êtes intéressés à assister à la sentence qui devrait être le mardi 2 mars à 9h30 au Palais de Justice de classe de Québec (si le juge Grenier daigne se pointer la face là), envoyez-moi un e-mail à chap...@quebecemail.com . J’aurai besoin d’une voiture et d’une personne qui conduit et c’est sûr que la présence de supporters est très importante pour moi et aussi pour montrer au juge et au procureur que je ne suis pas tout seul dans cette histoire et que d’autres gens surveillent ce qu’ils disent et font. Un grand merci à ceux et celles qui se sont mobilisés pour me soutenir ou qui m’ont envoyé des mots d’encouragement. Face à la répression politique, la solidarité est notre seule arme!
Site internet du Collectif Opposé à la Brutalité Policière
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