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Donnons-leur un bon coup sur la gueule

Anonyme, Viernes, Febrero 13, 2004 - 12:21

Le Trouble


édito du numéro 22 du journal anarchiste Le Trouble

Depuis 1972, année de la dernière grève générale au Québec, jamais les travailleurs n’avaient envisagé aussi sérieusement la possibilité d’une grève générale que maitenant. Pourtant, dans les 10 dernières années, les raisons n’auraient pas manquées pour foutre un bon coup sur la gueule à une bourgeoisie de plus en plus vorace et de plus en plus arrogante. La disparition des emplois bien payés, les restructurations d’entreprises et les réformes sociales rétrogrades se multiplient à un rythme tel que le salaire médian des travailleurs a diminué de près de 17 % dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec par-rapport à 1980. Bref, les motifs d’une légitime colère sociale se multiplient. Les raisons pour une grève générale sont là.


Depuis 1972, année de la dernière grève générale au Québec, jamais les travailleurs n’avaient envisagé aussi sérieusement la possibilité d’une grève générale que maitenant. Pourtant, dans les 10 dernières années, les raisons n’auraient pas manquées pour foutre un bon coup sur la gueule à une bourgeoisie de plus en plus vorace et de plus en plus arrogante. La disparition des emplois bien payés, les restructurations d’entreprises et les réformes sociales rétrogrades se multiplient à un rythme tel que le salaire médian des travailleurs a diminué de près de 17 % dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec par-rapport à 1980. Bref, les motifs d’une légitime colère sociale se multiplient. Les raisons pour une grève générale sont là.

Les travailleurs de Labbatt, du Vieux-Port et de Multimarques, les travailleurs de Seagram à Lasalle -eux qui ont vu un de leur collègue se suicider suite à la fermeture de l’usine- et les travailleurs d’Abitibi Consol à Port-Alfred, les travailleurs d’Urgel Bourgie et les garagistes de Québec, les ex-employés de la Gaspésia et les travailleurs de Radio-Nord savent très bien pourquoi il nous faut s’unir pour combattre les boss et leur État. Les travailleurs de Vidéotron, les cols bleus de Montréal, les employé-e-s de la cafétéria de Bombardier, les camionneurs indépendants et les infirmières du Québec, elles qui ont goûté aux lois matraques made in PQ, le savent aussi pourquoi. Les travailleuses des CPE, des garderies en milieu familial – qui gagnent 5$ de l’heure pour des journées de 10h et à qui ont vient de refuser le droit de se syndiquer, au mépris des lois que les patrons s’empressent ensuite d’utiliser pour nous réprimer- et les travailleuses du textile, dont certaines gagnent aussi peu que 1$/h, connaissent aussi les raisons de la grève.

Les locataires qui souffrent de la crise du logement, les sans-emplois qui survivent avec des allocations de misère et les immigrants qu’on surexploite parce qu’il sont plus vulnérables le connaissent ce système pourri, et savent pourquoi il faut le renverser. Les petits salariés, à qui les libéraux viennent de donner de misérables miettes, savent très bien que survivre avec un maigre 8$/h, malgré les loyers trop cher, l’hydro, les garderies, les transports en commun qui augmentent trop vite pour suivre les salaires, c’est se priver sur l’essentiel. Ils savent très bien que ce ne sont pas les riches de Sillery, de Westmount ou d’Outremont qui se privent du nécéssaire. Ce ne sont pas les enfants des Péladeau, Bronfmann et des Démarais, ni ceux de Paul Martin qui sont mal nourris, mais ceux d’Hochelaga-Maisonneuve, qui vivent 10 ans de moins que ceux de Westmount.

Les travailleuses et les travailleurs des hôpitaux, qui vont voir leurs syndicats désaccrédités -une première depuis Duplessis ! - les travailleurs de McDo et de Wal-Marde, les caissières, les travailleuses de l’université de Montréal ont tout aussi intérêt que le reste des travailleurs et travailleuses à livrer une bataille de plus en plus nécéssaire aux boss et à leur État.

Ce qu’il nous faut s’est s’unir, à la base dans nos syndicats, nos groupes populaires, nos associations. La grève générale, qui est la seule arme assez puissante pour redresser la situation, ne viendra ni des bureaucrates communautaires, ni des chefs syndicaux, eux qui se préoccupent déjà plus du maraudage pré-négociation ce printemps que de construire la nécéssaire réplique populaire. Elle viendra des travailleuses et des travailleurs eux-même ou elle ne viendra pas.

Les anarchistes et la grève générale

Depuis plus de 100 ans, les anarchistes présents dans le mouvement ouvrier se sont fait les défenseurs de la grève générale comme arme défensive des travailleurs contre les patrons. Mais les anarchistes se sont aussi portés à la défense d’une conception révolutionnaire: la grève générale expropriatrice.

La grève générale est vue comme un des outils essentiels de la révolution. Elle doit en effet permettre aux travailleurs de prendre le contrôle de l’ensemble de l’économie et des moyens de production : arrêt simultané de la production dans tous les secteurs, destruction de l’appareil d’état (bureaucratice, police et armée), abolition du patronat et du salariat, donc de la propriété privée et enfin reprise de la production dans la nouvelle économie socialisée. Cette dernière devant être au service et sous le contrôle des travailleurs.

L’histoire québécoise nous montre que, même sans puiser dans les idées anarchistes, les travailleurs et les travailleuses ont déjà profité de la force que leur donne une grève générale pour amorcer des changements. Lors de la grève de mai, en 1972, les travailleurs de Sept-Îles ont eu, pendant quelques jours, le contrôle quasi-total de la ville, remplaçant la mairie, fermant les commerces et assurant la gestion directe des services essentiels. La bourgeoisie locale, regroupée sous l’aile protectrice du parti libéral, n’avait eu le dessus qu’en faisant appel à Québec, qui lui avait dépêché rapidement les forces policières nécéssaires au « retour à la normale ».

Les actions entreprises tout récemment par les travailleurs d’Alcan à Arvida, au Saguenay, contiennent certains germes de cette nécéssaire expropriation des patrons. Les travailleurs ont en effet décidés d’occuper les lieux de travail et de gérer eux-même les opérations, pour forcer l’entreprise à revenir sur leur décision de fermer une partie importante de l’usine. Bien qu’il s’agisse ici d’une tentative d’amener une multinationale à la négociation, et non d’une remise en question totale du droit de propriété, il n’en reste pas moins que cette action affirme haut et fort que les boss sont inutiles pour faire fonctionner la production, donc en définitive pour faire fonctionner l’ensemble de l’économie.

Car c’est seulement le contrôle direct et la gestion de la production par les travailleuses et les travailleurs eux-même qui peut mettre fin au pararitisme des patrons et à la violence de leur État.

Si ce genre d’action en venait à se multiplier ici et là dans un contexte de grève générale, contexte qui favorise la radicalisation des travailleurs et des travailleuses, on pourrait assister à une situation qui remettrait en question radicalement le pouvoir des patrons et des bourgeois sur l’ensemble de la société.

Parce que c’est dans la lutte que non seulement les travailleurs et les travailleuses vont se radicaliser, mais c’est aussi par la lutte que le prolétariat va prendre en main son destin, gérer lui-même ses affaires. Lutter, c’est certes défendre nos intérêts - notre pain et notre beurre, -mais c’est aussi un moment durant lequel on prend en main notre vie, durant lequel on déploie des trésors d’imagination, durant lequel on a enfin l’impression de vivre pour nous-même, pour notre classe.

La production, dans une société anarchiste, serait gérée par des conseils de travailleurs élus dans chaque lieu de travail. La planification sur une échelle plus grande serait assumée par des accords entre les délégués de ces conseils de travailleurs, délégués qui seraient mandatés par les conseils et révocables en tout temps, s’ils ne font pas le travail pour lequel elles et ils ont été élus.

Dans une telle société, la richesse serait créée et gérée au bénéfice de tout le monde. Il n’y aurait pas d’élite dirigeante ou de chefs. Ce que les anarchistes veulent, c’est une société basée sur le principe :

le site du Trouble
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