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En 2004, forçons le recul du gouvernement Charest

Anonyme, Martes, Febrero 10, 2004 - 18:11

Arthur Sandborn

À la veille de Noël, le Parti libéral a mis la table pour une opération de déstructuration sociale sans précédent. Il a utilisé le bâillon pour adopter, à la sauvette, une série de lois controversées. Les néoconservateurs de Jean Charest ont fait exactement ce que nous les accusions de vouloir faire : désyndiquer, appauvrir et privatiser tout en ouvrant la voie à la sous-traitance, partout.

Ils ont retiré le droit à la syndicalisation aux femmes qui gardent des enfants handicapés et aux éducatrices de centre de la petite enfance (CPE) en milieu familial, prétextant que cela coûterait trop cher à l'État. Les changements à l'article 45 du Code du travail sont également un puissant outil de désyndicalisation, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.

Le PLQ a appauvri les familles qui ont recours aux CPE de 500 dollars par enfant par année. Ils sont les artisans des augmentations de tarif dépassant largement le taux d'inflation dans le transport en commun et l'électricité, deux services publics importantrs. Les tables d'impôts ont été également désindexées, mesure qui frappe les gens à salaire moyené La promesse " d'alléger le fardeau fiscal de la classe moyenne " n'était que de la fumisterie.

Maintenant, la voie est ouverte à un appauvrissement massif des travailleuses et des travailleurs à la suite des changements introduits dans le Code du travail. Soyons clairs, le seul motif véritable pour démolir l'article 45 est la réduction des coûts de production. Le seul but des entreprises privées est d'accroître les revenus des boss et des actionnaires. Les seuls gagnants des décisions de Charest et compagnie sont déjà passablement riches, merci!

La privatisation dans le secteur public sera également facilitée par les changements à l'article 45 du Code du travail. De plus, le gouvernement a décidé de créer un véritable chaos dans les services de santé en réorganisant, de façon totalement autoritaire, les syndicats et les établissements du réseau de la santé et tout cela, en même temps, s'il vous plaît! En fait, toute négociation à la table centrale sera impossible dans le secteur public pendant deux ans, le temps des restructurations. Par la suite, nous n'aurons tout simplement plus les mêmes syndicats. Entre-temps, la sous-traitance s'installera...

Québec annonce déjà qu'il n'y aurait pas d'argent pour des augmentations de salaires et les discussions sur l'équité salariales ne sont toujours pas entamées, encore moins réglées.

Les néoconservateurs de Charest ne nous donnent qu'un choix : accepter d'être appauvris et exclus de cette société reconstruite pour les riches et les puissants ou, se battre.

Les débats lors de notre assemblée générale de janvier 2004 étaient très éloquent à cet égard. Des militants de syndicats du réseau de la santé se sont présentés au micro, l'un après l'autre, pour nous informer des votes de grève déjà de pris ou à venir, de 24 heures ou générale et illimitée. Le message était clair : une fois les services réorganisés, les syndicats totalement désorganisés, les négociations décentralisées et les services auxiliaires vendus à la sous-traitance, que restera-t-il des syndicats et du niveau de vie de nos membres? Face à la catastrophe appréhendée, et ce avec raison, leur réponse est claire. Construisons des coalitions larges avec d'autres organisations syndicales, des groupes populaires et des groupes de citoyennes et citoyens. Manifester, occuper des bureaux, pourchasser les ministres aussi. Et si ça ne bouge pas, arrêtons le travail.

Il va falloir des moyens de pression lourds et des grèves si nous voulons protéger nos emploi contre la sous-traitance. L'inclusion dans nos conventions d'une clause protégeant " tout le travail actuellement fait par les membres de l'accréditation syndicale " de la sous-traitance ne serait pas facilement acceptée par le patronat. Pourtant, c'est la seule façon de protéger nos emplois devant l'affaiblissement de l'article 45.

Si nous voulons faire reculer le gouvernement sur ces lois, comme celle permettant la sous-traitance, ou bien celles réorganisant les syndicats et les établissements de la santé, il va falloir une mobilisation monstre. Toutes les stratégies seront de mise, autant la perturbation des milieux de travail que des manifestations ou des occupations et toutes autres formes de désobéissance civile.

Mais la grève reste le moyen ultime. Le déclenchement d'une grève politique contre le gouvernement Charest, de 24 heures ou plus, doit faire l'objet d'un débat large dans le mouvement. Une telle action doit se faire avec un objectif clair et gagner l'adhésion de tout le mouvement. Elle doit également faire partie d'une stratégie de lutte globale car l'enjeu est de taille et nous devons gagner. Dorénavant, nos emplois, nos conditions de travail, nos acquis sociaux et le droit à la syndicalisation dépendent d'une chose : notre capacité de faire reculer le gouvernement Charest.

Arthur Sandborn
Président, Conseil central du Montréal Métropolitain de la CSN.

Éditorial de " Unité ", le journal du Conseil central du Montréal-Métropolitain de la CSN. Février 2004. Volume 18, no 2.

www.ccmm-csn.qc.ca


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