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Plaidoirie en faveur du conseil de l'égalité

Astax, Jueves, Febrero 5, 2004 - 18:04

Francine Allard

Monsieur Charest,

Je suis écrivaine et surtout, je visite des centaines de classes annuellement, grâce au Programme Culture-Éducation de votre gouvernement.

Une chance inouïe pour moi d’observer ces milliers d’enfants et de prendre le pouls de notre société. J’ai donc pu comprendre que l’image du père est quasi disparue de notre imaginaire collectif. Les écoles sont encore entre les mains des enseignantes, plusieurs d’entre elles, écorchées par un divorce, et le symbole masculin dans nos écoles primaires est encore l’affaire du concierge ou du directeur.

J’ai souvent été appelée à écrire des textes de fiction pour des maisons pédagogues et on avait bien pris soin de me dire «d’inclure aussi des familles monoparentales dirigées par des femmes», (et des personnes provenant de communautés culturelles visibles et des handicapés). Dans ces manuels nouvelle tendance, lorsqu’une famille est menée par un homme, la maman est presque toujours décédée. Voilà les images que nos enfants reçoivent au primaire dans leurs livres de lecture.

Il est grand temps que votre gouvernement redonne aux pères la place qui leur revient dans la famille. Comment le faire? En retournant la médaille, monsieur Charest. Et en fondant le Conseil de l’Égalité en lieu et place du Conseil du Statut de la Femme comme il en est question actuellement.

Ainsi, exigerons-nous qu’il y ait 50% d’enseignants masculins dans les écoles primaires.

Que dans les manuels scolaires, les papas reprennent leur place. Que notre imagerie publicitaire représente des enfants qui s’amusent aussi avec leur père. Et surtout, que les juges en droit familial soient plus équitables dans leurs jugements lorsqu’ils doivent confier l’enfant à un des deux adultes.

Votre gouvernement devra aussi valoriser les couples qui tiennent le coup. Et le parent qui décide de rester à la maison pour élever ses propres enfants. Personne n’a jamais songé à permettre au parent travailleur de déclarer le salaire réel d’un(e) employé(e) qui élève les enfants? Un salaire ainsi déclaré permet de payer moins d’impôt, monsieur Charest. Et surtout, permettrait d’énormes économies : avec maman ou papa à la maison, on sauve plus tard sur les orthopédagogues, les orthophonistes, sur les frais de santé (un enfant en garderie a 9,5 rhumes et otites chaque année de sa fréquentation), sur l’organisation des garderies à 7$ et surtout sur les nerfs des parents.

Vous vouliez réorganiser cette province? Vous avez parlé d’une réingénérie? Alors, laissez les génies vous faire des propositions. Et la première est l’abolition du Conseil du statut de la Femme. Ce sont mes sœurs qui ont voulu exercer leur profession aux dépens des enfants qui, je dois vous l’avouer, n’ont jamais autant souffert. Ce sont mes sœurs qui ont projeté une image horrible de leur mari après une séparation; ce sont elles encore qui ont fait disparaître l’homme de la vie de leurs enfants par souci de vengeance.

Un conseil du statut de l’Égalité sera, monsieur le premier ministre, le seul moyen de redonner aux pères, la parole et leur place dans la famille. Et de les écouter. Je sais quelques organismes dirigés par des hommes, qui oeuvrent à rétablir les liens père-enfants et qui se font virer par certains de vos fonctionnaires, par des femmes qui ne veulent pas les entendre, par des distributeurs de subventions qui se bouchent les oreilles. Moi, je les ai écoutés, ces hommes qui souffrent. Je les ai côtoyés. Et j’ai écrit des centaines de pages dans des médias européens et canadiens pour leur venir en aide. Ma littérature pour adolescents parle essentiellement de cette relation avec le père qu’il est devenu essentiel de rétablir.

Un homme qui devient un mari incompétent deviendrait aussi un père incompétent, monsieur Charest? Allons donc.

Il y a encore des familles qui fonctionnent sur l «’ancien modèle». Mais il y a encore beaucoup de petits gars qui se couchent chaque soir en espérant revoir leur papa, quel qu’il soit. Et une large majorité de petites filles qui auront besoin d’une imagerie nouvelle pour qu’un jour l’égalité entre leur père et leur mère soit enfin reconnue.

La famille est le premier gouvernement, n’est-ce pas? Tant qu’elle n’aura pas retrouvé son équilibre, oubliez votre beau projet d’une société juste et ne rêvez plus à des commettants heureux.

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Jean-Pierre
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