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Émission POINTS CHAUDS sur CubaAnonyme, Miércoles, Enero 28, 2004 - 13:21
Ghislain Caron
critiques adressées à Anne Marie Dussault, animatrice à Télé Québec, au programme Points Chauds le 21 janvier 04 Points chauds Mme Anne-Marie Dussault, Télé Québec Votre reportage du 19 janvier 04, sur Cuba, Quelle déception et quelle honte pour une des rares émissions d'affaires publiques qui se veut et s'annonce sérieuse, avec une animatrice vedette. Que vous a-t-il pris de joindre cette chorale de la désinformation systématique? Qu'avez-vous à gagner dans cette mesquine analyse vulgairement partiale d'un pays et d'un peuple qui mériterait tellement plus de sérieux. Ne réalisez-vous pas que les situations tragiques que nous vivent les peuples défavorisés, depuis quelques années sur cette planète sont tristement entretenus, préparés, cautionnées et rendus possibles par l'inconscience inexpliquable des chantres aveugles au service des grandes entreprises médiatiques We're OK, you're not OK, voilà le grand et seul principe à partir duquel nos médias et leurs vedettes croient pouvoir tout se permettre: ridiculiser, généraliser, déformer la réalité, affirmer n'importe quoi, inviter n'importe qui, sans se donner la peine de les présenter et sans les laisser s'exprimer si on juge qu'ils ne disent pas exactement ce qu'on a décidé d'entendre. L'animateur ou animatrice qui se respecte et respecte ses auditeurs perd toute sa crédibilité quand il ou elle s'arroge le droit non seulement de choisir les interprètes, de décider de leur parole et musique, mais surtout, de diriger la chorale. Ce soir-là, Madame, votre jupon dépassait de façon vraiment inélégante et je me demande encore pourquoi. Ce que nous aurions dû entendre ce soir-là, c'est la réalité cubaine dans le contexte international, avec toutes les explications nécessaires à la compréhension de cette réalité. Notre expérience personnelle avec Cuba et son peuple nous a appris que l'histoire de l'indépendance cubaine n'a pas commencé avec Fidel Castro en 1959. Elle ne finira pas non plus avec son départ. Castro est un Cubain parmi onze millions d'autres. Castro symbolise pour la grande majorité des Cubains un rêve, des aspîrations légitimes. Poussé par la force des choses, ( lire: la vénalité et le despotisme américain) il a incarné ce vieux rêve, ces aspirations, lui, ses milliers de compagnons d'armes et les millions de Cubains qui ont accepté et acceptent encore aujourd'hui, de se sacrifier pour les réaliser et les conserver. Cuba n'est pas une idélologie, c'est un pays, un peuple courageux avec tous ses avatars, comme tous les peuples, même le nôtre, qui n'a même pas le courage de se sortir du flou dans lequel on l'enferre. Oui, Cuba a des problèmes économiques, oui, à Cuba, il y a des contrôles, oui, il y en a qui quittent ou veulent quitter, oui, plusieurs sont mécontents, insatisfaits, oui ils aimeraient voyager davantage, oui, ils aimeraient consommer davantage... oui, ils ont fait des erreurs, oui la justice peut nous paraître expéditive, oui il y a des problèmes d'eau, d'électricité, de nourriture, d'argent, de bureaucratie, de prostitution: les Cubains le savent et mieux que nous. La plupart le déplorent, plusieurs luttent courageusement pour les adouci. Oui, il n'y a qu'un parti politique, mais oui, il y a des élections régulières et les représentants locaux et provinciaux sont choisis, souvent, poussés par leurs pairs à leur corps défendant, ils ne sont pas payés, n'ont pas le droit de dépenser un sou pour se faire élire...et ils peuvent même être destitués par leurs électeurs: on peut s'en moquer, ironiser avec mépris et dédain, mais cette démocratie participative est une réalité. Et ce qu'on en sait ou pense ne devrait pas nous faire perdre de vue les lacunes de nos propres démocraties...celle de notre gros voisin, en tout premier lieu... et la nôtre. Ce qu'on aurait dû entendre au cours de cette émission d'information, si telle était votre intention, c'est que toutes ces réalités négatives ne sont pas propres à Cuba... faisons le tour de l'hémisphère sud qu'on condamne à la misère depuis la conquête de 1492, par notre domination économique, politique, militaire. Il aurait fallu mentionner que Cuba est sur un pied de guerre depuis 1898, pas depuis Castro. Et peut-etre dire ce qui se passe quand nous on décide d'être en guerre: se rappeler du Québec de 1970, de la Corée, du Vietnam, de l'Afghanistan, de l'Iran, de l'Irak.... et des mesures qu'on accepte lâchement de se faire imposer par nos démocrates gouvernement...que ce soit sur les plans économiques, démocratiques ou médiatiques... Et quant à parler des lacunes du Cuba de Castro, n'y aurait-il pas eu lieu de faire quelques comparaisons avec les pays voisins, sur toutes ces misères, ces crimes dont on l'accuse. A-t-on songé à comparer la violence, la torture, les disparitions, les assassinats de leaders syndicaux, des journalistes, des candidats politiques progressistes dans les pays voisins comme le Salvador, le Guatemala, le Nicaragua, le Chili, le Mexique, la République Dominicaine, Haiti, la Colombie, le Pérou et tous les autres, ( Canada et ÙÉtata-Unis inclus, ) depuis cinquante ans et aujourd'hui. Combien d'Argentins ont quitté l'Argentine depuis la récente crise économique? combien de Mexicains sont refoulés à coups de mitraillette ou de chiens policiers à la frontière américaine chaque année? Combien de Canadiens qui ne jurent que par la Floride ou la Californie? Parlant de droits humains ( où doit primer le collectif) et droits de l'homme( de l'individu d'abord) les Américains - et nous par lâcheté interposée - sont-ils habilités à parler de Cuba quand on songe à l'usage éhonté et criminel qu'ils font de Guantanamo, sur le territoire cubain, qu'ils continuent d'usurper, envers et contre toutes les lois nationales et internationales? et de l'odieux blocus? et de la loi d'ajustement, et des lois Helms-Burton, de l'amendement Torriicelli etc ad nauseam... Et la prostitution, les sans-abris, les analphabètes, les trafics d'enfants, le chômage, les bidonvilles et les favellas, les malades, les personnes âgées, la mortalité infantile, la faim, le logement ? Veut-on contineur la comparaison avec toutes les républiques voisines? Et pourquoi tous les peuples de ces pays, et de plus en plus de leurs gouvernants voient-ils en Cuba un phare? pourquoi accueillent-ils les Cubains, à partir de Fidel jusqu'aux milliers de coopérants: médecins, professeurs, ingénieurs. artistes ? La majorité de ces gens n'échangeraient-ils pas la misère cubaine à la leur, si on leur en donnait le choix? Et les milliers d'étudiants sud américains dans les Univerisités cubaines? et les milliers de patiens dans les cliniques et hôpitaux cubains? Et les millions d'enfants dans les écoles cubaines, sûrement parmi les plus heureux de la planète? J'aurais aimé que vous ayez un peu plus de respect pour le droit de parole du Professeur Morin, le seul de vos invités qui semblait connaître à fond la réalité cubaine contemporaine. Quant à Monsieur Mozon, sa réputation n'est plus à faire... comme disait le Frère Untel dans ses Insolences: Sale oiseau qui salit son nid... et à force de le faire sur toutes les tribunes, on en vient à se demander à quelle auge crêche ce gentil monsieur. Quant à l'autre, M. Foucras, illustre inconnu, vous auriez gagné à le remplacer par un ambassadeur ou un consul cubain pour entendre leur version et les arguments. Iils devraient avoir le droit d'exprimer leur position, tout autant que les Consuls ou représentants d'Israel, ou des autres nationalités. Votre reportage a évidemment ignoré complètement les réalisations exceptionnelles de Cuba au sujet des vrais droits humains universels: la santé, l'éducation, le logement, l'accès à la culture, la solidarité internationale concrète, appliquée, l'abolition de l'apartheid qui sévissait avant 1959, comme aux États-Unis et en Afrique du Sud. Mais comme il était évident, dès le début, que l'information n'avait rien à voir avec l'objectif de votre émission, vous avez parfaitement réussi votre mission. Sauf que vous avez atteint un plancher qui ne vous honore pas comme animatrice, ni n'honore la chaîne dite éducative publique qui vous confie ses micros. Je me dois de présenter mes excuses et celles de milliers de Québécois à tous nos amis cubains et a ses dirigeants. Veuillez agréer, Madame, l'expression de mon amère déception pour cette indigne émission. Salutations distinguées. Ghislain Caron 209, rue Dunant, Sainte-Rose, Laval Québec H7L 2B5 |
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