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Un budget qui ne peut ignorer la crise du logementAnonyme, Martes, Enero 27, 2004 - 11:50
FRAPRU
" En pleine crise du logement, il est hors de question de geler les budgets en habitation! Les baisses d'impôt peuvent attendre, pas les familles et les individus qui se retrouveront à la rue le 1er juillet prochain, pas les 111 500 ménages locataires québécois qui engloutissent déjà plus de 80 % de leur revenu en loyer". C'est en ces termes que le coordonnateur du Front d'action populaire en réaménagement urbain, François Saillant, a interpellé le ministre des Finances, Yves Séguin, lors des consultations pré-budgétaires qui débutaient ce matin, à Montréal. Le FRAPRU a exigé que le budget finance des mesures d'urgence suffisantes en vue du 1er juillet prochain. Près de 12 millions $ devaient notamment être consacrés à la prolongation du supplément au loyer d'urgence dont bénéficient 3000 familles et personnes qui ont été sans logis autour des 1er juillet 2001, 2002 et 2003. Environ 8 millions $ devraient être ajoutés pour la mise sur place d'un programme d'aide financière et de dépannage pour l'ensemble des autres ménages qui n'arriveront pas à se trouver un logement autour du 1er juillet 2004 ou des mois qui suivront. Même si le FRAPRU a qualifié ces mesures d'"incontournables dans le contexte actuel", il s'est dit conscient que celles-ci représentent un "band aid" qui permet tout juste de rendre la crise plus endurable. Il a donc réclamé que le budget travaille sur des solutions à plus long terme, ce qui passe, à son avis, par une augmentation importante de ses investissements en logement social. Selon l'organisme, le gouvernement doit revenir au niveau de financement du début des années 1980, alors que 8000 logements sociaux étaient réalisés à chaque année, dont la moitié en HLM et l'autre moitié en coopératives d'habitation et en logements sans but lucratif. Afin d'avancer dans cet objectif, l'organisme a demandé au ministre Séguin d'investir les 128 millions $ qui avaient été prévus dans le budget mort-né de mars 2003 de l'ex-ministre des Finances, Pauline Marois. Cette somme permettrait au gouvernement Charest non seulement de respecter son engagement électoral de compléter rapidement les 13 000 logements, dont 11 500 logements sociaux, annoncés par l'ancien gouvernement péquiste, mais aussi d'aller au-delà même de cet objectif. De plus, le FRAPRU estime que la mise sur pied d'un programme spécifique permettant le financement de HLM ne peut plus attendre et que le budget Séguin doit d'ores et déjà y répondre, aucun logement de ce type n'ayant été réalisé dans les dix dernières années, alors qu'à Montréal seulement, 17 400 ménages se retrouvent sur la liste d'attente de l'Office municipal. Pas de baisses d'impôt Le FRAPRU, qui a aussi exigé que le budget investisse dans des mesures concrètes de lutte à la pauvreté, a demandé au ministre Séguin de renoncer à la diminution d'impôt d'un milliard $ par année, prévu pendant cinq ans, à partir de 2004-2005. Il a rappelé que le plan libéral de réduction des impôts impliquait le gel du budget de tous les postes budgétaires à l'exception de la Santé et de l'Éducation, en ajoutant que le gouvernement pourrait utiliser beaucoup plus utilement l'argent auquel il renoncerait en réduisant encore une fois l'impôt des particuliers. Il a illustré son propos, en affirmant qu'avec un milliard $, le gouvernement pourrait construire 21 000 logements sociaux dans le cadre de l'actuel programme AccèsLogis, ce qui représente le nombre exact d'appartements manquants pour sortir de pénurie qui frappe présentement la plupart des régions métropolitaines et des grands centres urbains du Québec. Le FRAPRU a enfin exprimé son intention de participer aux manifestations appelées par le Réseau de vigilance afin d'accueillir le ministre Séguin partout où il se présentera lors de ses consultations pré-budgétaires. Il sera entre autres présent lors de la manifestation prévue vendredi midi, le 30 janvier, à Montréal. |
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