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Davos : les dirigeants syndicaux revendiquent un « changement fondamental dans le processus de mondialisation »

jplarche, Miércoles, Enero 21, 2004 - 08:44

Confédération internationale des syndicats libres

La délégation syndicale internationale qui participera au Forum économique mondial à Davos cette semaine appelle les leaders et les milieux d’affaires à l’échelon mondial à adopter les mesures qui s’imposent pour lutter contre la corruption des entreprises, pour assister les pays en développement et relancer l’économie mondiale. L’appel intervient alors que se dessine la menace d’une crise économique internationale imminente. Guy Ryder, Secrétaire général de la CISL, qui sera à la tête de la délégation composée de 20 dirigeants syndicaux, a déclaré : « Le Forum de Davos nous permettra d’attirer l’attention des grands patrons de sociétés et des chefs de gouvernement sur les failles énormes et grandissantes de l’économie mondiale et, par là, de présenter les arguments en faveur d’un changement fondamental. »

Les délégués syndicaux invoqueront, notamment, la montée des tensions internationales, la fragilité de l’économie mondiale, et les scandales qui ont récemment été étalés au grand jour, mettant en jeu des grandes sociétés telles que Parmalat, Adecco et Conrad Black. Autant de facteurs qui compromettent les perspectives d’une croissance économique durable à l’échelon mondial et empêchent, par là-même, les populations pauvres du monde de se libérer du joug de la pauvreté et d’accéder à une vie meilleure. La déréglementation économique mondiale agit au préjudice des normes sociales et entraîne une course vers le bas, comme le démontre l’afflux des investissements étrangers vers la Chine, où les travailleurs sont privés de leurs droits fondamentaux et sont victimes d’une exploitation massive. Cette situation se répercute, à son tour, sur les autres pays en développement, en particulier ceux qui s’efforcent de faire respecter les normes en matière de travail et de protection de l’environnement.

La concurrence libre-échangiste effrénée et dérégulée, combinée à des dictatures ou à des gouvernements corrompus ou hostiles aux syndicats, est à la source de l’augmentation des violations des droits syndicaux dans le monde. Des abus graves ont été rapportés dans 133 pays en 2002 : près de 1000 syndicalistes ont subi des coups et blessures, 2562 ont été écroués, 89 ont reçu des peines de prison, 30000 syndicalistes ont été licenciés, outre 20000 victimes de harcèlement. Et la situation n’est pas près de s’améliorer, au vu de l’examen des violations en 2003.

Parallèlement à cela, les économies des pays membres de l’OCDE affichent une stagnation généralisée. Les investissements dans les services publics, d’une importance vitale, notamment sur le plan de la santé et de l’éducation, font cruellement défaut.

La résolution des problèmes économiques, sociaux et environnementaux ne sera possible que par le biais d’une coopération internationale accrue et intensifiée, fondée sur une gouvernance mondiale multilatérale effective. A ce titre, la délégation syndicale revendiquera des mesures urgentes pour résoudre la crise actuelle dans le domaine du multilatéralisme. Couper à ce défi augmenterait le risque de voir des forces extrémistes et racistes gagner en importance, avec les répercussions graves que cela supposerait pour la sécurité et la croissance économique à l’échelon mondial.

Une meilleure gouvernance aux échelons mondial, régional et national présuppose l’engagement concret des employeurs dans le dialogue social et des relations constructives avec le mouvement syndical. Vingt-six entreprises multinationales de premier plan ont désormais souscrit à des accords-cadres internationaux avec les Fédérations syndicales internationale (FSI) de leurs secteurs. Par ailleurs, bon nombre de multinationales participent au Pacte mondial des Nations unies, initiative qui a pour condition de référence le respect des huit normes fondamentales de l’Organisation internationale du travail.

La délégation syndicale appelle le FEM à encourager la participation de ses entreprises membres au Pacte mondial. Les entreprises sont, par ailleurs, appelées à négocier des accords-cadres avec les FSI et à s’engager au respect des normes fondamentales de l’OIT et des Principes directeurs de l’OCDE sur les entreprises multinationales. « Même si bon nombre de multinationales de renom ont proclamé leur adhésion à la responsabilité sociale, rares sont celles qui traduisent leurs discours par des actions », a déclaré Philip Jennings, Secrétaire général de l’UNI (Union Network International), et d’ajouter : « de la même façon que les gouvernements et les institutions internationales sont tenues d’honorer leurs obligations sur le plan de réglementation, les entreprises doivent, elles aussi, être disposées à respecter les normes fondamentales du travail. Elles sont tenues, par le biais du dialogue et des négociations avec les syndicats, d’adhérer aux normes les plus strictes régissant les responsabilités et la gestion des entreprises. »

Pour sa part, John Evans, Secrétaire général du Comité syndical consultatif auprès de l’OCDE (TUAC), a déclaré : « des politiques monétaires et fiscales coordonnées et concertées sont requises en vue de maintenir la croissance économique et de l’emploi. Celles-ci s’appuieront sur des réformes structurelles visant à promouvoir un travail de qualité. Il est évident que les approches simplistes fondées sur la déréglementation du marché de l’emploi ne fonctionnent pas. Il convient d’assurer la sécurité de l’emploi dans le cadre du processus de changement, et ce en promouvant une protection judicieuse, ainsi que des politiques d’emploi actives favorisant le maintien des effectifs. »

Conférence de presse à Davos : Une Conférence de presse CISL/Global Unions se tiendra au Centre de presse du Palais des Congrès de Davos, le 21 janvier, entre 15h05 et 15h35. Contact : Tim Noonan, directeur des Communications de la CISL, (GSM/mobile) + 32 475 670 833 ou via Sunstar Hotel, Davos (+41 81) 413 1414. E-mail: tim....@icftu.org ou pre...@icftu.org

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