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Priorités CSQ en 2004 : la défense et la promotion des services publics

Anonyme, Martes, Enero 6, 2004 - 09:55

CSQ

Montréal, le 2 janvier 2004 – Le 37e Congrès triennal de juin de la CSQ et la dernière campagne électorale représentent les moments forts qui ont marqué l’année 2003 de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). « Le dernier Congrès de la CSQ a clairement établi l’importance qu’accordent les membres aux services publics que nous nous sommes donnés comme société et qui permettent à toutes les citoyennes et à tous les citoyens de recevoir des services de santé, des services sociaux, des services d’éducation et des services de garde à l’enfance, sans discrimination et surtout sans tenir compte de la situation financière des familles. Il est malheureusement évident aujourd’hui que ces services, auxquels les membres ont contribué, sont menacés et subissent les contrecoups répétés des avancées néolibérales », d’indiquer le président de la CSQ, M. Réjean Parent.

Le dernier congrès : Vers un monde de solidarités

Le 37e Congrès triennal aura permis d’approfondir nos analyses et nos réflexions en ce qui a trait à la solidarité qui guide nos actions. Avec la participation de presque un millier de militantes et de militants, le congrès de la CSQ aura posé les jalons pour l’émergence d’un monde écologique, pacifique, démocratique et solidaire. Le Congrès a précisé ces enjeux et détermine nos interventions avec pertinence et justesse en étant mieux outillé et mieux préparé. Pour répondre à ces orientations, lorsque c’est nécessaire, la Centrale est membre ou participe à des regroupements et à des coalitions dans différents secteurs d’activités. Par exemple, la Coalition pour le maintien de l’universalité des services de garde à 5 $, la Commission des partenaires du marché du travail, le Réseau québécois de l’intégration continentale (RQIC), le Collectif échec à la guerre, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), OXFAM, les Établissements verts Brundtland (EVB), la Coalition québécoise pour la reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe, etc.

Le Congrès de juin a nommé un nouvel exécutif : M. Réjean Parent, président de la CSQ, Mme Louise Chabot, 1re vice-présidente et responsable des dossiers des services de garde, de la santé et des services sociaux, M. Pierre Séguin, 2e vice-président et responsable des dossiers de droits et libertés. Mme Jacinthe Côté, 3e vice-présidente et responsable du dossier de la formation et de l’enseignement et M. Alain Pélissier, secrétaire-trésorier et responsable du dossier de l’environnement.

L’élection d’un gouvernement libéral

Depuis son élection, le gouvernement libéral multiplie les interventions et les projets de loi dans le but d’affaiblir les services publics. En ce sens, la série de lois adoptées à toute vitesse dans un bâillon à la fin de la session le démontre clairement. Le projet de loi 31 diminue et limite la portée de l’article 45 et favorise un plus grand recours à la sous-traitance. Les projets de loi 25 et 30 fragilisent le milieu de la santé et des services sociaux, détériorent encore davantage la situation et rendent plus difficiles les conditions de travail du personnel. Ils sont en lien direct avec les modifications proposées à l’article 45 du Code du travail, de façon plus spécifique, les fusions d’accréditation viennent confirmer les désirs de privatisation et de sous-traitance. « Avec le dépôt de plusieurs projets de loi ayant des incidences majeures et négatives pour la population, nous constatons la mise en place des pièces du casse-tête pour une déconstruction et une démolition de l’État québécois. Nous déplorons que le gouvernement favorise le désordre social en se coupant d’un dialogue constructif avec les centrales syndicales. Avec la hausse des tarifs de garde, nous trouvons extrêmement malheureux et lourd de sens que la première promesse électorale qu’il n’a pas tenue touche directement les familles. Plusieurs de ces changements ont des impacts importants sur le budget des familles et cette hausse des tarifs risque de fragiliser des secteurs en pleine expansion ou en voie de stabilisation », d’indiquer Réjean Parent.

Perspectives et priorités de 2004

La grande priorité de la Centrale depuis plusieurs années et celle qui guidera nos interventions de 2004 demeure la défense et la promotion des services publics. Il nous apparaît encore nécessaire de le faire et même encore plus opportun d’agir en ce sens quand on voit la privatisation se faufiler par différents chemins dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux. « Le premier ministre répète qu’il souhaite l’amélioration des conditions de vie des travailleuses et des travailleurs, mais les actions du gouvernement en ce sens ont de quoi nous laisser songeurs. Ce que le gouvernement donne d’une main, il le reprend de l’autre », d’indiquer le président de la CSQ.

Le gouvernement a annoncé ses intentions d’ouvrir plusieurs chantiers dès le début de l’année, c’est le cas notamment de la commission parlementaire qui entreprendra une consultation sur la qualité, l’accessibilité et le financement des universités. La Centrale participera à la consultation et déposera un mémoire. L’Assemblée nationale devrait également débuter une consultation sur la Régie des rentes. La Centrale, en collaboration avec l’Association des retraitées et retraités de l’enseignement (A.R.E.Q.-CSQ), prendra part aux consultations.

Alors que le dossier d’un ordre professionnel pour les enseignantes et les enseignants a déjà fait l’objet de maintes discussions, le ministre de l’Éducation affirme qu’il a l’intention de donner suite, dès cette année, à la promesse de son parti de créer un ordre professionnel enseignant. Les enseignantes et les enseignants de la CSQ s’opposent à la création d’un ordre professionnel parce qu’ils considèrent que la profession est déjà fortement réglementée et encadrée par plusieurs outils tels le Régime pédagogique, la Loi sur l’instruction publique et des conventions collectives négociées. L’intérêt public est donc largement protégé, notamment par le caractère professionnel du syndicalisme enseignant au Québec. Une constatation partagée à deux reprises par l’Office des professions appelé à étudier la question.

Lorsque le gouvernement a fait adopter les projets de loi 7 et 8 qui enlèvent et refusent le droit à la syndicalisation des éducatrices et des ressources intermédiaires de type familial, la CSQ avait laissé entendre au gouvernement son intention de contester juridiquement ces lois. « Maintenant que ces lois sont adoptées, nous lancerons le processus juridique dès le début de l’année. De l’avis de plusieurs, ces lois représentent un dangereux précédent et contreviennent aux chartes canadienne et québécoise des droits et libertés et violent les conventions internationales. Le gouvernement n’a pas entendu notre mise en garde, nous sommes déterminés, plus que jamais, à faire respecter le droit de ces travailleuses, en très grande majorité des femmes, et nous prendrons tous les moyens nécessaires pour y parvenir », d’indiquer M. Parent.

Pour la CSQ, il est clair que les lois en santé cachent des intentions inavouées comme le recours à la sous-traitance. De plus, elles visent à affaiblir les syndicats existants en divisant ce qui était uni jusqu’à présent ou en fusionnant ce qui fonctionnait de façon distincte. Un membre du gouvernement a d’ailleurs affirmé qu’après les fêtes, la grogne syndicale devrait s’estomper puisque les syndicats seraient trop occupés à se réorganiser dans le domaine de la santé et des services sociaux. « N’ayant d’autres choix que de subir à nouveau un rebrassage de structures, nos membres de la santé et des services sociaux s’adapteront, encore une fois, aux changements en conservant la qualité des services donnés à la population. Il est pourtant clair que cette situation est extrêmement difficile pour eux et nous ferons preuve d’une grande solidarité à leur endroit au cours des prochaines semaines », d’indiquer Réjean Parent.

Quant à la mobilisation, la Centrale poursuivra son plan d’action dont plusieurs actions se sont effectuées en 2003. Les membres de la Centrale sont mobilisés plus que jamais et ils ont pu le démontrer à plusieurs occasions dans le cadre de manifestations, de moyens de sensibilisation et d’une vigile de 24 heures devant l’Assemblée nationale. Une tournée des régions est prévue au début de l’année et déterminera la suite des interventions.

Beau cadeau du Nouvel an : le fardeau fiscal des familles sera plus élevé

Le ministre des Finances, Yves Séguin a déposé, le 15 décembre 2003, la synthèse des opérations financières du gouvernement pour les six premiers mois de l’année et a fait part de ses premières prévisions budgétaires pour l’année financière 2004. Cette présentation fait suite à celle de la présidente du Conseil du trésor, Mme Monique Jérôme-Forget, qui a déposé, le 10 décembre dernier, des crédits budgétaires de 571 millions de dollars. Ces derniers visent à financer des dépenses additionnelles de 393 millions survenues depuis le début de l’exercice financier 2003-2004. Le dépôt de ces nouveaux crédits soulève plusieurs questions et commentaires. « Le gouvernement Charest maintient le cap sur l’atteinte du déficit zéro et les nouveaux crédits doivent donc être financés. Les ministères autres que l’Éducation, la Santé et les services sociaux et ceux visés par ces crédits annoncés doivent procéder à d’autres compressions évaluées à 5,1% de leurs dépenses annuelles. Comme tous les ministères font déjà face à une cure d’amaigrissement sévère, la question se pose : où devront-ils couper ? Quel sera l’effet de ces compressions sur les services à la population ? », de se demander le président de la CSQ.

Le gouvernement a déjà prévu percevoir directement auprès de la population les sommes nécessaires à ses objectifs économiques et les familles en subiront dès maintenant les contrecoups. Les exemples s’accumulent, notamment avec l’augmentation des tarifs dans les services de garde en CPE et en milieu scolaire, la récupération des excédents budgétaires réalisés par les CPE ; l’abolition du remboursement aux parents des frais exigés par les écoles au primaire et au secondaire, l’augmentation des tarifs d’hydroélectricité, l’augmentation de la prime d’assurance médicaments, la majoration prévue des tarifs dans les transports publics assumés par les municipalités.

La négociation des conventions collectives

Le 15 décembre dernier, la CSQ, la FTQ et la CSN ont déposé au Conseil du Trésor les dossiers de la table commune, c’est-à-dire les droits parentaux, la retraite, les disparités régionales et les vacances. Au niveau salarial, la demande est de l’ordre de 12,5 % sur trois ans. Le rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), publié le 27 novembre dernier, a confirmé le pire retard salarial des employés du secteur public depuis plus de 20 ans. Les salaires des employés du secteur public sont plus bas de 10,3 % comparativement à ceux de l’ensemble des autres salariés québécois. « La détérioration persistante des conditions de rémunération dans les secteurs public et parapublic met en évidence la nécessité que les négociations avec le gouvernement s’amorcent dans les meilleurs délais », d’indiquer M. Parent.

Le président de la Centrale a précisé qu’au sujet de la négociation des conventions collectives, « nous maintenons le cap et aucun report n’est envisagé. Nos conventions collectives font déjà l’objet d’une prolongation et nous tenons à rappeler au gouvernement qu’il est de sa responsabilité de négocier les conditions de travail de ses employés. Au sujet de l’équité salariale, les travaux se poursuivent en Intersyndicale. Ce dossier est prioritaire et nous considérons qu’il doit être traité en parallèle à la négociation », d’ajouter le président de la CSQ.

Avec ses projets de réingénierie et ses différents projets de loi visant la désyndicalisation et la privatisation à outrance, le gouvernement démontre son peu de considération à l’égard de milliers des travailleuses et de travailleurs : « Il se cache derrière une soi-disant légitimité électorale, mais nous avons l’impression que c’est l’ADQ qui est élue. Le gouvernement ne consulte pas, n’écoute pas et outrepasse ses propres promesses. C’est parce que nous croyons sincèrement et fermement à la nécessité de services publics de qualité, qui font la fierté de celles et ceux qui y oeuvrent au quotidien, que nous faisons entendre notre voix. Ce que nous pouvons retenir des quelques mois de ce gouvernement, c’est qu’il aura réussi à s’aliéner des milliers de travailleuses et de travailleurs et à soulever la grogne », de conclure le président de la CSQ.

Profil de la CSQ

La CSQ représente près de 170 000 membres dont près de 125 000 dans le secteur public et la très grande majorité en éducation. Dans le secteur de la santé et des services sociaux, elle représente 8000 membres dans toutes les catégories de personnel des régies régionales et dans tous les types d’établissements du réseau. Elle représente également plus de 1000 intervenantes en milieu familial réparties dans 90 centres de la petite enfance (CPE) et près de 870 travailleuses (éducatrices, cuisinières, secrétaires-comptables) réparties dans 40 CPE.

www.csq.qc.net


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