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Le problème que nous avons avec la gauche sionisteAnonyme, Lunes, Enero 5, 2004 - 09:24 (Analyses | Repression)
Par Zouhair Andraws*
Gil Naamati est un jeune homme de 23 ans qui vit dans un des villages collectivistes (Kibboutz) bâti sur les ruines d’un village palestinien détruit, duquel les bandes sionistes ont chassé les habitants lors de la mal nommée Naqba de 1948. Naamati a été amené d’un pays européen. Sa famille est arrivée en Palestine, a régné sur une terre qui n’est pas sienne et respiré un oxygène qui ne lui appartenait pas. Il a fait son service militaire. Et, comme les autres jeunes israéliens, a participé à la répression des Palestiniens dans les territoires occupées en 1967. Il a terminé son service militaire voilà un mois, mais il continue de servir chez les réservistes. Mais, selon les critères israéliens, Naamati a des idées de gauche. Ce soldat réserviste, qui participait jusqu’à un passé proche aux crimes de l’occupation, s’oppose au mur de séparation raciste. C’est pour cela qu’il est arrivé vendredi dernier au village palestinien de Masha en vue de participer à la manifestation en opposition à la construction du mur. Al Quds Al Arabi, 2 janvier 2004, page 8, traduction Gil Naamati est un jeune homme de 23 ans qui vit dans un des villages collectivistes (Kibboutz) bâti sur les ruines d’un village palestinien détruit, duquel les bandes sionistes ont chassé les habitants lors de la mal nommée Naqba de 1948. Naamati a été amené d’un pays européen. Sa famille est arrivée en Palestine, a régné sur une terre qui n’est pas sienne et respiré un oxygène qui ne lui appartenait pas. Il a fait son service militaire. Et, comme les autres jeunes israéliens, a participé à la répression des Palestiniens dans les territoires occupées en 1967. Il a terminé son service militaire voilà un mois, mais il continue de servir chez les réservistes. Mais, selon les critères israéliens, Naamati a des idées de gauche. Ce soldat réserviste, qui participait jusqu’à un passé proche aux crimes de l’occupation, s’oppose au mur de séparation raciste. C’est pour cela qu’il est arrivé vendredi dernier au village palestinien de Masha en vue de participer à la manifestation en opposition à la construction du mur. Naamati s’est placé de l’autre côté (du mur) devant les soldats de l’occupation prêts à tirer sur les manifestants. La démocratie à l’israélienne ne supporte pas un phénomène de la sorte. Le jeune israélien fut blessé par du feu tiré par les soldats de l’occupation et a été transporté, dans un état extrêmement critique, à l’hôpital. Hier, dimanche, la presse israélienne a rapporté que son état de santé est en amélioration constante et qu’il n’y a pas de danger pour sa vie. Ce qui est frappant dans tout ceci est que le jeune soit devenu, du jour au lendemain, un véritable héros en Israël. Les journaux israéliens et les autres médias d’information ont rapporté l’histoire dans ses moindres détails et insisté sur le fait qu’un comité des Affaires Etrangères et de la Sécurité (dépendant du Knesset) tiendra une réunion extraordinaire pour débattre de l’affaire. Les journaux ont également réalisé des entrevues avec les représentants de ce qu’on appelle " la gauche sioniste israélienne ". Mais, avant d’analyser leurs propos, il faut signaler ce que le père de Naamati a déclaré au journal Ha’aretz. (d’autant plus que nous considérons que la maison est la première école) Le père a dit : " Contrairement aux allégations de l’armée, le visage de mon fils n’était pas masqué, mais bel et bien visible. Il n’a pas sectionné les fils barbelés du mur. Ils lui ont tiré dessus, avec préméditation, à balles réelles. Ils n’ont pas tiré de balles en caoutchouc ou des bombes lacrymogènes, mais bien des balles réelles. [Nous arrivons maintenant aux déclarations qui nous intéressent]. Les soldats savaient qu’ils tiraient sur un juif et sur un israélien, comme eux. " Que peut-on penser des propos du père qui nous indique la façon de penser de la gauche sioniste ? Le père a voulu dire que : " s’il avait été arabe palestinien, il aurait été légitime de lui dire tirer dessus ", mais, et c’est ce qui l’énerve le plus, " les soldats savaient que le jeune qui a escaladé la clôture est juif et israélien ". Donc, l’importance de la question, selon le père, réside dans le fait que les tirs sont venus malgré le fait qu’ils savaient qu’il n’était pas Palestinien qu’on peut tuer. Le meurtre prémédité de Palestiniens est devenu une mode israélienne, acceptée par la droite israélienne et compréhensible selon la " gauche sioniste ". Mais, selon ce mode de pensée, qu’un soldat israélien tire sur un juif, ceci dépasse toutes les lignes rouges. Car, ils sont, selon eux, un peuple civilisé alors que les meurtres sont une spécialité des Palestiniens. Quand la résistance palestinienne liquide un traître travaillant au profit de l’occupation, l’opinion publique israélienne se mobilise pour appuyer la justice (selon ses définitions) et arrive à la conclusion les Palestiniens sont des meurtriers. Ceci nous emmène à une autre question : Israël aurait-il fait la même chose si le blessé s’appelait Ahmed ou Mahmoud, habitant du village de Masha ? La réponse est évidemment non. L’armée d’occupation commet quotidiennement des massacres en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza et tue les enfants et les civils sans défense, alors que la gauche israélienne pleure des larmes de crocodile sur ces martyrs dont le sang noble purifie les terres de notre précieux pays. Passons du privé au public : le président du parti travailliste (opposition), le député Shimon Pérès, prix Nobel de la paix et héros du célèbre massacre de Qana en 1996, a personnellement téléphoné au père du jeune israélien. Il lui a dit que cette affaire est très grave et qu’il ne sera pas tranquille avant qu’une enquête ne rende ses principales conclusions. L’ancien ministre de l’éducation, le député Youssi Sarid, du parti Meretz, considéré comme faisant partie de la gauche israélienne, a précisé que " si les choses sont telles dans l’armée israélienne, il n’est pas étonnant que le phénomène du refus de servir et celui du refus d’obtempérer aux ordres des officiers se répande ". Les représentants de la gauche israélienne, toujours selon la presse israélienne, ont mis en garde contre l’extrême danger que représente cet acte sur la démocratie israélienne. Quant à nous, nous sommes tout à fait d’accords sur cette présentation des choses car Israël est démocratique pour les juifs et juive pour les arabes. Cette gauche, qui a trouvé des partenaires du côté palestinien, - pour aboutir aux accords défaitistes de Genève et de ce qu’on appelle " le document Nosseibeh-Ayalon pour la fin du conflit palestino-israélien " qui abandonnent le droit sacré au retour- est une gauche nationaliste israélienne qui essaye de trouver une solution à la cause palestinienne sur la base de la conservation de l’état hébreu comme un état pour le peuple juif et non selon la reconnaissance des droits historiques du peuple palestinien reconnus par la légalité internationale. Cette gauche est en phase avec le père de Naamati qui a dit : " ils lui ont tiré dessus bien qu’ils savaient qu’il était israélien juif ". L’ajout du terme " juif " dans ce propos n’est pas vide de sens. Selon ce mode de pensée, s’il s’agissait d’un arabe israélien, donc d’un Palestinien de l’intérieur, ce gauchiste israélien aurait compris la situation. Tuer les Palestiniens de l’intérieur est, lui aussi, légitime. Lors du soulèvement d’octobre 2000, 13 jeunes arabes des zones de 1948, sont tombés martyrs par les tirs des forces de sécurité israéliennes. Depuis cette date et jusqu’à aujourd’hui, 17 autres sont tombés sous les balles de la police de Sharon. Le 1er de ce mois, je me suis déplacé à Genève pour couvrir les cérémonies de signature des accords de Genève. J’y ai vu plein de choses bizarres. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la présence de l’ancien président du Shapak - l’appareil de sécurité publique – Abraham Shalom, qui a ordonné en 1984, l’assassinat de deux jeunes palestiniens arrêtés lors d’une opération de détournement d’un bus dans le sud d’Israël. Shalom est devenu, tout d’un coup, une colombe de la paix ! J’y ai vu également un nouveau gauchiste israélien, L’officier Elik Roon, le chef de la zone nord de la police israélienne durant le soulèvement d’octobre 2000 et le responsable direct de la mort de 13 de mes compatriotes. Ainsi sont-ils : Ils nous tuent et deviennent, par la suite, des hommes de paix, pas seulement selon les standards israéliens, mais aussi selon la logique de Yasser Abed Rabbo et le groupe de Genève qui l’appuie. Pourquoi en vouloir à la gauche israélienne quand le Colonel Zouhair El Manasrah, ancien chef de la sécurité préventive en Cisjordanie, déclare, lors du carnaval de Genève, que l’ancien chef d’état major de l’armée d’occupation israélienne, Amnon Lipkin Shahak, est son camarade et ami ? Pour la connaissance de M. El Manasrah, le général Shahak - qui est une des sommités de l’accord de Genève - a activement participé à la liquidation des leaders de l’Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) à Beyrouth, dans la célèbre opération " Verdun ", en 1972. Il est, selon des rapports étrangers, le chef du commando militaire israélien choisi pour liquider le martyr Abou Jihad, à Tunis. Son bilan, en sang palestinien, est lourd. Notre problème avec ce qu’on appelle la gauche israélienne est difficile à résoudre. C’est cette gauche qui a édifié les colonies d’occupation en Cisjordanie et dans le bande de Gaza. De ce fait, nous ne trouvons pas étrange la lutte du Dr. Youssi Beillin, chef du groupe de Genève du côté israélien, pour la conservation des colonies en Cisjordanie dans son projet de fin définitive du conflit arabo-israélien. M. Beillin a été éduqué et a grandi au sein du parti travailliste qui fut le premier à débuter le projet expansionniste colonial des terres palestiniennes occupées lors du l’agression du 4 juin 1967. * Rédacteur du journal " Koll al arab " publié à Ennasira. Al Quds Al Arabi, 2 janvier 2004, page 8, traduction Traduit par : Taïeb Moalla, Coalition Québec/Palestine, tmoa...@yahoo.com |
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