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Vers la grève générale!Anonyme, Lunes, Diciembre 29, 2003 - 17:43
André Parizeau
Suite des actions contre Charest Vers la grève générale ! Un vieux dicton dit : "Qui sème le vent, récolte la tempête". On ne saurait mieux dire en parlant du gouvernement Charest. Rarement aura-t-on vu un gouvernement s'attirer aussi vite les foudres de quasiment toute une population. Plus se gouvernement se démène et plus il s'enfonce. Le problème, c'est qu'il demeure entre temps au pouvoir. Conséquemment, il continue à faire ce qu'il veut. En imposant le baillon à l'assemblée nationale, à Québec, de manière à s'assurer d'une adoption rapide de tous ses fameux projets de loi avant les fêtes, le gouvernement Charest démontre son peu de respect pour la démocratie. "Who care", doit-il se dire. De toute manière, il se fout complètement de ce que la population peut penser. Sa tactique favorite est la manipulation. Quand il était en campagne électorale, en avril dernier, Charest aimait bien se présenter comme le défenseur de la veuve et de l'orphelin. Il n'hésitait pas, alors, à dénoncer avec force le programme de l'ADQ. Aujourd'hui, il applique ce même programme et s'imagine que l'on va accepter cela sans sourciller. Quatre vingt pour cent des québécois et des québécoises s'opposent aujourd'hui à ce que fait le gouvernement selon un récent sondage CROP; mais Charest continue de faire comme si de rien n'était et pousse même l'affront jusqu'à dire qu'il a l'appui d'une majorité de la population. Face à un politicien qui se prend pour un nouveau Duplessis, le mouvement syndical a décidé de se lever et de se mobiliser. Le 11 décembre, des milliers et des milliers de syndiqué-e-s à travers la province sont descendus dans la rue et ont manifesté. Partout c'était la même fierté de se tenir debout. Le mouvement syndical, de concert avec d'autres groupes sociaux et progressistes, montrait alors sa force et son potentiel. Les yndicats faisaient en même temps preuve d'une maturité exemplaire en ciblant clairement les grosses entreprises, là où ça fait mal--soit dans leur profits--et en évitant au maximum de faire subir les contre-coups de leurs actions au grand public en général. Ceux et celles qui espéraient que Charest plierait rapidement doivent cependant déchanter aujourd'hui. Plus que jamais, la question de l'heure, celle qui risque de monopoliser toute l'attention à partir de maintenant--y compris dans les discussions de famille à l'occasion des Fêtes--est la suivante : que faire maintenant ? Dans le fond, il n'y a pas beaucoup de choix. Puisque Charest prétend toujours avoir l'appui d'une majorité de la population, le mouvement syndical, de même que l'ensemble des mouvements progressistes, devraient le prendre au mot et exiger qu'il déclenche de nouvelles élections qui porteraient spécifiquement sur ses plans de réingénérie. Bien sûr, Charest ne voudra rien savoir au départ, mais on peut l'obliger. On peut faire comme en Amérique latine et même faire tomber le gouvernement, si cela s'avère nécessaire. Tout est question de mobilisation. Dans les années 70, le mouvement syndical, non sans des batailles épiques, a réussi à faire mordre la poussière au gouvernement Bourassa qui agissait alors avec la même arrogance que Charest. Ce qui a déjà été fait une fois, peut encore être refait. À l'époque, les syndicats étaient très militants. Par la suite, les choses ont changé. Dans les années qui suivirent cette période, un discours et des gestes de pro-collaboration de classe se sont malheureusement incrustés au sein de nombreux syndicats. Mais, de toute évidence, ce discours de collaboration de classe est de plus en plus mis de côté aujourd'hui. On assiste à une sorte de retour du balancier et c'est bien tant mieux. Les syndicats, en alliance avec les autres organisations populaires et progressistes peuvent compter sur deux atouts importants. D'une part, il existe présentement, au sein de ces mouvements un ras-le-bol très profond et assez généralisé. C'est palpable partout. D'autre part, la majeure partie de la population non-syndiquée appuie les efforts de mobilisations. Les appels à la grève générale se multiplient actuelement, ausi bien du côté des syndicats la FTQ que ceux de la CSN. C'est un message très clair pour les directions syndicales. Espérons qu'ils sauront entendre celui-ci d'ici les prochaines semaines. Pour le moment, même s'il y a des actions quasiment à tous les jours, et même si un front commun existe déjà au niveau des négociations des conventions collectives dans le secteur public, globalement, sur le plan de la bataille politique plus large contre Charest , le manque de concertation entre les différentes centrales demeurent un éceuil important qu'il importe de régler au plus vite. L'importance de la bataille en cours l'exige. De ce point de vue, la multiplication des appels à la grève générale dans les différents syndicats est probablement la meilleure chose qui pouvaient arriver pour faire débloquer cette question de l'unité. Ce mouvement doit continuer à s'étendre. Le plus vite qu'il pourra avoir entente entre les centrales et les différents syndicats indépendants, le plus vite des états généraux de tout le mouvement syndical et des groupes sociaux pourraient être convoqués de manière à finaliser les derniers détails et s'entendre sur une marche à suivre. Ce n'est qu'un début, continuons le combat !
le site du "Parti Communiste du Québec" et de son journal : "La voix du peuple"
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