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Un «tribunal spécial» pour l'ex-dictateur Saddam Hussein: Qui jugera les crimes de l'administration des É.-U.?Anonyme, Miércoles, Diciembre 24, 2003 - 07:47
Pierre Dostie
Saguenay, le 24 décembre 2003. L’arrestation de Saddam Hussein par les forces d’occupation étrangères en Irak dirigées par les États-Unis a été présentée par le président Bush à la fois comme une «grande victoire» et comme une justification à l’invasion et l’occupation de l’Irak. Si elle réjouit des milliers d’irakiens qui ont souffert de la brutalité du régime de Saddam, la nouvelle ne peut qu’inquiéter le monde entier si cette capture devait permettre à Bush de redresser sa chute dans l’opinion américaine, mousser sa campagne électorale et se maintenir au pouvoir. Car Bush est reconnu, à juste titre, comme le principal danger à la sécurité et à la paix internationale par une bonne partie des populations du monde – y compris en Europe. Il y a lieu de se demander comment Bush, le voyou de grand chemin, peut-il instruire un procès juste à un autre bandit ou encore livrer celui-ci à une justice qu’il fuit lui-même? Quel sort réserve-t-on à Saddam Hussein ? L’idée d’un «tribunal spécial» indépendant et impartial pour juger l’ex-dictateur, est une négation de la souveraineté irakienne mais tient compte que ce pays et ses institutions sont maintenant inféodés aux dictats d’occupants étrangers. Bush n’a bien sûr aucune crédibilité car par ses actions il viole les résolutions de l’ONU et cherche à la discréditer, viole la convention de Genève sur les prisonniers de guerre dans le traitement inhumain imposé aux prisonniers à Guantanamo, et refuse de reconnaître le Tribunal pénal international. Les crimes étasuniens À supposer qu’un procès équitable juge Saddam Hussein, qui jugera les crimes commis par l’administration américaine à l’endroit des irakiens depuis la guerre du golfe en 1990 ? Qui les jugera pour les 500,000 enfants de moins de 5 ans qui ont péri des sanctions économiques imposées par le Conseil de Sécurité à l’incitation des États Unis ? Sans parler d’innombrables autres exemples où la responsabilité de Washington est directement en cause tel le génocide au Rwanda où on a laissé périr froidement 800,000 personnes. Les intentions étasuniennes sont déjà trahies par l’utilisation abusive des images de la capture de Saddam Hussein, en contravention des conventions internationales sur les prisonniers de guerre, car le tout a été utilisé à des fins de propagande. En dégradant la personne de Saddam Hussein, en humiliant les irakiens, que vise cette propagande ? Elle sert avant tout à faire oublier une série de vérités : On le voit, les enjeux économique, politique et idéologique de cette sale guerre sont de taille. La France, l’Allemagne et d’autres se félicitent de l’arrestation de l’ex-dictateur, espérant adoucir les représailles de Bush à leur endroit. Paul Martin s’agenouille devant Bush Dans cette confusion, le nouveau PM du Canada Paul Martin, se promet d’améliorer les relations avec les Etats-Unis. Il s’est déjà soumis à un des souhaits pressants de Washington en annonçant la création d’un superministère de Sécurité publique et de protection civile. Or les québécois, comme une majorité de canadiens voient d’un œil suspect ce rapprochement qui ne respecte en rien la dissidence du peuple canadien vis à vis des visées guerrières de la politique étrangère des É.U. De plus, l’UFP rappèle que les milliards investis dans les mesures de sécurité ou la coopération militaire avec les É.U., ne contribuent qu’à accroître l’insécurité des populations. Ces ressources seraient mieux investies pour notre sécurité et pour notre avenir si elles servaient à éponger la dette des pays en développement, à créer des emplois et à payer les besoins en santé et en éducation des citoyens d’ici et d’ailleurs. Or le gouvernement Martin s’apprête plutôt à geler les dépenses publiques. Ce qui ajoute à l’inquiétude de voir le rapprochement politique entre Martin et Bush se compléter par un rapprochement dans les dogmes économiques et sociaux qui font le malheur du peuple américain, première victime des politiques antisociales et liberticides de Bush.
Site de l'Union des forces progressistes
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